Trop de gens ont tendance à retarder la manifestation du bien. Ils remettent à plus tard leur appréciation de ce bien qui est à portée de la main, et ce faisant, ils se privent de la joie, de la spontanéité et du progrès auxquels ils ont droit. De même que les enfants de la maternelle attendent avec impatience d'aller à l'école primaire et ceux de l'école primaire d'entrer au lycée, ainsi bon nombre d'adultes sont à la recherche d'une situation et du succès, et tout cela au prix d'ignorer les trésors du moment présent.
Pour qui vogue sur la Méditerranée, chaque jour peut être magnifique sous le ciel bleu. Mais la chaleur et la beauté du cadre risquent de complètement échapper au voyageur s'il ne pense qu'à la Côte d'Azur dont il peut être ou enchanté ou tout à fait déçu.
Il est certain qu'on devrait se fixer un but dans l'existence et s'efforcer de l'atteindre. Une existence sans but est comme un bateau sans gouvernail. C'est avec joie cependant que nous devons tendre petit à petit vers ce but souhaitable, conscient du bien qui est à portée de la main.
Nous pouvons apprendre à aimer le voyage qu'est la vie si nous avons quelques connaissances sur Dieu comme étant la seule Vie réelle. Il est le grand Je suis, l'Amour toujours présent qui nous conduit hors des courants du mal.
Qu'est-ce qui essaye de résister au grand fait spirituel de la joie toujours présente ? Seule l'erreur, le mal sous toutes ses formes suggestives, semblerait nous empêcher de jouir du bien tout proche, ou du moins d'en retarder l'appréciation, si elle trouve quelqu'un pour croire à ses prétentions fictives.
Le magnétisme animal, la totalité de l'erreur, dispose de nombreux arguments. Par exemple, il prétend que l'on peut avoir des ennemis et que la personne en question sera plus heureuse ou qu'elle réussira mieux dans la vie si elle s'installe tout simplement ailleurs. En prêtant l'oreille à de tels arguments erronés, on risque d'abandonner un poste important et de compromettre ainsi ses progrès en cherchant le bonheur dans des sphères d'activité sans avenir et sans valeur. Le magnétisme animal est même capable de suggérer qu'il faut supporter une mauvaise santé.
De telles prétentions de l'erreur ne sont pas nouvelles, mais la Science Chrétienne dévoile leur néant, car la Science, ou connaissance réelle, est basée sur Dieu, le Tout-en-tout, et sur Ses lois d'excellence, de perfection, ici et maintenant même.
La Science Chrétienne, en accord avec la Bible et les enseignements de Christ Jésus, reconnaît les progrès qu'accomplit l'humanité dans le domaine de la connaissance du Dieu vivant et du bien qu'Il dispense toujours à Sa création. Elle reconnaît de même que la Bible constitue comme les annales de cette connaissance, ainsi que le rapporte, par exemple, l'histoire de Moïse.
Tout jeune, Moïse s'était emporté et avait tué un Égyptien qu'il avait surpris en train de maltraiter un de ses compatriotes israélites. Là-dessus, le futur patriarche dut s'enfuir pour avoir la vie sauve, ce qui eut de profondes répercussions par la suite. Il vécut en exil, loin de son peuple et de la cour du Pharaon où il avait été élevé. A soixante-dix ans, nous le trouvons en train de garder les moutons de son beau-père, prêtre de Madian. Il se peut qu'il se soit souvent demandé quel était la raison de son existence.
Puis à l'âge de soixante-dix ans, il entendit la voix de Dieu lui rappeler: « Le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. » Ex. 3:5; Moïse comprit tout de suite que cette voix était la voix de Dieu et fut ainsi à même de saisir la grande mission que Dieu lui assignait: libérer son peuple de la main des Égyptiens et le conduire à la Terre Promise. Finalement, grâce à sa fidélité et sachant que Dieu, le bien, était présent, en dépit des signes de famine et de grand danger qui paraissaient très réels, Moïse put s'acquitter de sa mission.
De même, Paul prêcha le Dieu vivant, après avoir eu une vision et avoir été guéri de la cécité. « En lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être » Actes 17:28;, dit-il vers la fin de son ministère.
Un grand nombre d'étudiants de la Science Chrétienne ont prouvé cette présence du Dieu vivant. Récemment, un ingénieur commença à s'inquiéter, ayant l'impression que, professionnellement, il n'avançait pas. Il avait même le pressentiment que l'entreprise où il travaillait allait au devant de la faillite.
Il demanda de l'aide à un praticien de la Science Chrétienne qui lui rappela l'expérience de Moïse. Il se rendit compte que le poste qu'il occupait alors était sacré, car c'était là qu'il pouvait prouver la présence et la direction de l'Amour divin. Il songea qu'en tant qu'ingénieur son travail était de refléter l'intelligence, et puisque toute intelligence réelle venait de Dieu, sa tâche était en fait de refléter Dieu, sa cause première. Il devint peu à peu reconnaissant des talents que Dieu lui avait donnés et de la sagesse, de l'intégrité et de l'ingéniosité qu'il possédait, puisqu'il était le reflet de l'Entendement divin tout aimant et toujours présent, la source même de toutes ces qualités.
Toute crainte et toute appréhension disparurent à mesure qu'il éprouvait un sentiment plus profond de paix et de joie intérieure. Il ne fut pas surpris quand, quelque temps après, sa compagnie obtint des contrats supplémentaires permettant à l'entreprise de prospérer. Il fut lui-même promu à de plus hautes responsabilités, mais sa plus grande récompense était d'avoir trouvé le Dieu vivant et le bien à portée de la main.
Notre véritable tâche est de saisir que l'amour et la perfection de Dieu sont exactement là où nous sommes. Nous devons aimer être les enfants de Celui qui est tout amour, toute sagesse et éternel. Nous devons chaque jour, en fait chaque heure, revendiquer notre droit d'être fils de Dieu. Chacun en est capable.
Nous pouvons savoir que l'Amour divin est présent maintenant, que Dieu sera toujours aussi présent et qu'Il nous aimera tout autant dans ce que nous appelons demain. Ce faisant, nous chasserons les suggestions du mal selon lesquelles nous serions des mortels malades et imparfaits, manquant de quelque chose, et nous établirons l'identité correcte de nous-mêmes et de nos semblables, à savoir les éléments actifs de l'œuvre parfaite du créateur parfait. Nous prouverons alors la vérité de ces paroles de Mrs. Eddy: « Les épreuves font voir la sollicitude de Dieu. » Science et Santé, p. 66. Nous cesserons de retarder la manifestation du bien qui est nôtre et nous trouverons une joie parfaite dans Sa présence éternelle.
