Lorsque le nom de Mrs. Eddy est mentionné, celui qui étudie ses ouvrages se fait sans doute d'elle une certaine idée. C'est peut-être l'image d'une femme américaine, très active, pionnière au royaume de l'Esprit, œuvrant sans cesse à transcrire en termes humains les idées spirituelles chrétiennes qui lui sont venues de Dieu et dont elle a prouvé qu'elles étaient capables de guérir les malades. Peut-être est-ce l'image d'une amie, d'un professeur, au cœur maternel, s'efforçant d'atteindre et d'aider individuellement le lecteur afin de lui montrer ce qu'il doit faire, ou bien peut-être est-ce l'image du chef qui dirige une organisation d'église mondiale, administratrice capable et pleine de sagesse.
Voilà exactement comment le monde se représente Mrs. Eddy et sous cet angle-là il a raison. Mais Mrs. Eddy a dit: « Ceux qui me cherchent dans le domaine de la personnalité, ou ailleurs que dans mes ouvrages, me perdent au lieu de me trouver. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 120;
Songeant à lui en tant qu'être humain, mort et enterré, les disciples avaient perdu de vue Christ Jésus. Toutefois ils le retrouvèrent. Ceux qui l'accompagnèrent vers Emmaüs sentaient que leur cœur brûlait audedans d'eux tandis qu'il leur expliquait la vérité de l'être spirituel. Il éleva leurs pensées au-delà des événements humains jusqu'au discernement de l'idée spirituelle du Messie, ou Christ, que la Bible avait prophétisé et dont il était l'exemple.
Aujourd'hui, au-delà de l'image humaine d'une femme aux cheveux blancs, nous pouvons aussi parvenir à discerner les qualités spirituelles de Mrs. Eddy — qualités émanant de Dieu et qui la rendirent apte à être Sa messagère chargée d'apporter le Consolateur au monde.
Jésus expliqua à ses disciples la place qu'il occupait dans la prophétie et, de même, Mrs. Eddy, avec humilité et délicatesse a expliqué quelle était sa place en tant que Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne et comment elle était arrivée à l'occuper.
« Des mon enfance même, écrit-elle, j'étais poussée, par une faim et une soif des choses divines — par un désir de quelque chose de meilleur, de plus élevé que la matière, et en dehors d'elle — à rechercher diligemment la connaissance de Dieu comme étant le seul grand soulagement toujours présent au moment des malheurs humains. » Rétrospection et Introspection, p. 31;
Elle était humble. Ayant subi bien des épreuves et des humiliations, elle avait maîtrisé à tel point l'orgueil personnel et les prétentions des sens physiques que lorsqu'elle perçut que l'être véritable était totalement spirituel, l'expression de Dieu, le bien, elle sacrifia avec joie le témoignage du sens matériel, le remplaçant par l'évidence spirituelle qui lui venait de l'Entendement divin. Puis elle prit courageusement position en faveur de cette compréhension spirituelle, en dépit de la résistance acharnée de l'entendement charnel.
Même avant d'avoir ce premier aperçu de la Science divine, Mrs. Eddy se doutait que l'existence matérielle n'était que la contrefaçon de la réalité. Elle se douta que ce que les sens physiques nous font voir, entendre, toucher, goûter et sentir, n'est pas la manifestation de l'être véritable mais de l'ombre limitée de la Vie abondante qui est Dieu.
Plus tard, lorsque par la grâce de Dieu elle discerna la nature toute divine de la Vie et de ses manifestations — la maternité ainsi que la paternité de Dieu, l'Esprit divin, et sa résultante, le fait que l'univers et l'homme véritables sont entièrement spirituels et non matériels — elle s'efforça continuellement de garder sa foi dans la révélation qu'elle avait eue. Elle œuvra sans désemparer à maintenir une pensée purement spirituelle, affranchie des fausses croyances de la matière, en sorte que Dieu pût effectuer des guérisons par elle et qu'Il pût révéler par elle Sa vérité au monde entier.
En écrivant Science et Santé et en fondant l'Église du Christ, Scientiste, Mrs. Eddy était poussée par un amour pur et désintéressé. Elle n'a pas recherché sa propre gloire, mais la gloire de Dieu et la guérison de la race humaine. En fait, son but était de constamment s'effacer et de laisser la Parole de Dieu être glorifiée. Elle dit un jour: « Tout ce que j'ai jamais accompli, je l'ai fait en ôtant Mary du chemin, et en laissant Dieu Se refléter.» We Knew Mary Baker Eddy, Première série (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1943), p. 23;
Assurément, une personne aussi humble, aussi affamée de Vérité divine, aussi désireuse de vivre et de penser spirituellement et inspirée à ce point par l'amour était prête à recevoir les leçons spéciales qui purifieraient sa conscience de telle sorte qu'elle pût discerner la loi céleste de Dieu et la donner au monde.
Cette purification de l'erreur semblait souvent prendre la forme de persécutions cruelles. A travers une suite d'expériences personnelles déchirantes, Mrs. Eddy se sentit contrainte d'abandonner le concept matériel de l'être pour être prête à accepter l'idée spirituelle que Dieu est le seul créateur, lorsque celle-ci se présenterait à sa pensée. Elle dit: « Mon cœur connut son Rédempteur. » Rétr., p. 23;
Alors la prophétie biblique s'accomplit: « Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. » Apoc. 12:1; La femme symbolise l'idée spirituelle de Dieu, l'homme générique totalement spirituel. Cette idée apparut à la pensée humaine, rayonnante de promesse de guérison et de domination sur le sens de la matière. Cette idée, le monde était prêt à la recevoir et Mrs. Eddy fut celle qui avait été préparée à la mettre au monde. Ce fut elle qui la nourrit, qui pria et lutta pour la croissance et le développement de cette idée et qui abandonna tout pour elle — jusqu'au propre sens de responsabilité personnelle pour la prospérité de cette idée.
Il fallait que ce fût une femme qui acceptât la révélation. La bonne terre qui permettrait à la semence mentale de l'idée spirituelle de l'être de germer et de croître fut fournie par les qualités spirituelles de la vraie nature féminine.
Cette femme, ce fut Mrs. Eddy, parce qu'elle était prête. Elle avait abandonné toute emprise sur la croyance à la matérialité, et les espérances qu'elle avait fondées sur la matière étaient détruites. Et avec tout ce qu'elle avait enduré, la bonté naturelle de son caractère se trouva encore plus enrichie par le développment des qualités masculines aussi bien que féminines de l'être semblable à la nature du Christ.
Parce qu'elle était prête à laisser Dieu la guider, elle put devenir non seulement le Découvreur et le Fondateur de la Science Chrétienne, et l'auteur de son livre d'étude, Science et Santé, mais également le Leader de cette Science. Elle fut le plus fidèle de tous les disciples modernes du Christ. Nous faisons preuve de sagesse lorsque nous la suivons de près, que nous lui donnons le « fruit de son travail », et faisons en sorte « qu'aux portes ses œuvres la louent ». Prov. 31:31.
