La restriction majeure dont nous avons tous besoin d'être libérés est la croyance que qui que ce soit — homme ou femme — ait besoin d'être libéré. Cette croyance est fausse car l'humanité n'est asservie à rien d'autre que l'ignorance, et l'ignorance n'est pas quelque chose; c'est une croyance à l'absence de quelque chose. En général les femmes n'ont pas besoin d'être libérées; elles ont besoin d'être découvertes.
Bien sûr, les femmes devraient être respectées, employées, appréciées et payées convenablement partout. On doit faire les démarches légales et autres nécessaires pour encourager cela.
Depuis plusieurs décennies j'observe les femmes avec affection, gratitude, enchantement et admiration. Depuis que j'ai épousé l'une d'elles, ma vie s'est trouvée enrichie, fortifiée et illuminée. J'ai travaillé avec des femmes en tant que collègue, j'ai été le subordonné de certaines, j'en ai eu d'autres sous mes ordres. Lorsque des occasions égales sont accordées aux femmes dans les affaires humaines, elles apportent une contribution incomparable dans les affaires, les arts, les professions, et dans chaque domine d'activité humaine constructive. Elles le font en utilisant leurs propres dons caractérisés par la force et le charme, à leur propre manière, en étant elles-mêmes, complètement et d'une façon incomparable.
Que sont ces individualités ? Quelle est l'identité, la réalité essentielle d'une femme — ou aussi bien celle d'un homme, d'un enfant ou d'un bébé ? « L'identité, écrit Mrs. Eddy, est le reflet de l'Esprit, le reflet sous des formes multiples et variées du Principe vivant, l'Amour. » Science et Santé, p. 477; Par conséquent, en Science Chrétienne, notre identité, qui reflète l'Esprit, doit être spirituelle, et exprimer le Principe, l'Amour. Les formes de ces identités sont « multiples » — énormément variées, diverses. Elles sont complètement mentales car l'Esprit, le Principe, l'Amour signifient Dieu; et Il est l'Entendement universel.
Tout moi, toute individualité, toute identité, est une idée parfaite comprise dans cette intelligence qui sait tout.
Mrs. Eddy écrit aussi: « L'Entendement divin maintient toutes les identités, depuis celle d'un brin d'herbe jusqu'à celle d'une étoile, comme étant distinctes et éternelles. » ibid., p. 70; Ainsi chaque identité aimante est distincte de toutes les autres. Elle est unique.
Dieu, l'Amour infini, a donné à chaque individualité unique la capacité unique de répondre à tout défi qui puisse jamais se présenter à elle. Reconnaître et vivre le moi que Dieu a fait, c'est utiliser les capacités qu'Il a données. C'est pourquoi les femmes dans la vie publique, dans les affaires de l'église, partout, doivent vivre au niveau le plus élevé de leur compréhension de leur moi spirituel. Leur force réelle repose dans cette individualité parce que c'est là que Dieu a placé leur véritable force.
Et tous leurs autres dons.
En tant qu'idée unique, divine, chacun de nous possède une originalité que personne d'autre ne peut offrir au monde. Ce talent existe parce qu'on en a besoin. Ce n'est pas une pièce de rechange ou un instrument qui puisse rester inutilisé dans la boîte à outils de l'humanité jusqu'à ce qu'on la demande. Toute notre existence est pénétrée de notre nature unique et de notre originalité. On en a toujours besoin. Nous n'avons aucun droit de les ignorer, de les cacher ou de les retenir.
Parfois dans le travail éternel et heureux qui consiste à découvrir notre moi doué de ces talents, il nous faut enlever de nombreuses couches de pensées conventionnelles, de préjugés, de savante ignorance. Ces langes restrictifs nous ont isolés de l'éclat et de la beauté des idées dont l'intelligence infinie nous entoure constamment, comme un enfant qui se lève se trouve entouré du matin. En nous réjouissant de ces idées, nous ne pouvons pas nous empêcher d'être des penseurs originaux et inspirés.
On a un urgent besoin de penseurs originaux et inspirés. Plus ils se manifestent parmi les femmes, plus les femmes deviennent respectées et efficaces dans les corridors de la puissance humaine.
Il faut parfois du courage pour énoncer la pensée inspirée par Dieu, surtout en public. Il faut du courage pour vivre conformément à de telles pensées — surtout en public. Il se peut parfois qu'une femme ou une jeune fille soit intimidée par la croyance que les hommes sont les créateurs, les innovateurs dans le monde, et les femmes de simples instruments.
Cela est faux pour trois raisons. Premièrement, les différences et les limitations dues au sexe ne font aucunement partie de l'identité essentielle de quiconque car celle-ci est entièrement spirituelle et illimitée. Deuxièmement, l'Amour infini doit aimer tous ses enfants infiniment; il est impartial. Troisièmement, l'originalité humaine est simplement un nouvel aperçu de quelque chose que Dieu a déjà créé. N'importe qui spirituellement perceptif et alerte peut saisir de nombreux aperçus semblables grâce à la belle lumière vivante et enveloppante de l'Esprit. C'est cela l'inspiration.
Il est possible que certaines femmes dans la vie publique — de même que certains hommes — aient besoin de connaître ces vérités plus clairement.
Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, était une personne véritablement féminine; mais ses écrits démontrent une qualité masculine de décision aussi bien que de la délicatesse, de la tendresse, de l'intuition. Elle nous a appris que cette sorte d'universalité est naturelle en chacun de nous. Pour accomplir le travail de sa vie, de nombreuses capacités diverses lui étaient nécessaires, et elle les trouva en elle-même quand elle en eut besoin. Cela fut possible parce qu'elle comprenait que sa véritable nature complète était le reflet de toutes les qualités de Dieu, le Père-Mère universel.
Nous sommes nous aussi les enfants spirituels et complets de ce Père-Mère parfait. Les mêmes dons façonnés individuellement selon nos besoins attendent impatiemment en chacun de nous. Nous appartenons à Dieu qui supplée à tous nos besoins, comme l'enseigna et le démontra Christ Jésus.
Mrs. Eddy n'imita personne servilement. Elle resta toujours une personne très distincte des autres. Elle appliqua son propre conseil: « Connais-toi toi-même, et Dieu te donnera la sagesse qu'il te faudra pour remporter une victoire sur le mal, et Il t'en fournira l'occasion. » ibid., p. 571; Ses victoires guérissaient les malades et les malheureux, les pécheurs et les anxieux de son temps comme elles les guérissent du nôtre. Elle a établi une grande église qui transforme, défie et révolutionne la pensée humaine.
Dans une époque qui fut bien plus que celle-ci dominée par l'homme, elle fut libre de toute domination, sans peur, et sans égale. C'est à chacun de nous que s'appliquent encore les leçons de son enseignement et de ses accomplissements parce qu'elles sont basées sur la sagesse et la bonté immuables d'un Dieu omnipotent unique, sur l'amour infini de l'Esprit pour tous ses enfants créés parfaits, maintenus parfaits, soutenus et chéris à tout jamais. Par conséquent: « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d'allégresse, Israël ! Réjouistoi et triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! » Soph. 3:14;
Notre devoir, notre besoin et notre bonheur, sont de refléter la joie sans fin: « L'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve; il fera de toi sa plus grande joie; il gardera le silence dans son amour; il aura pour toi des transports d'allégresse. » 3:17. Cela est le chant de la libération éternelle; tout véritable bonheur humain en est un écho intérieur.
Nous-mêmes, notre véritable moi spirituel, nous sommes l'objet de cette réjouissance divine. Dans toute notre plus précieuse et plus merveilleuse diversité, éternellement libres à l'égard des étranges limitations et rivalités des croyances attachées à la différence entre les sexes, nous sommes tous le joyeux sujet de ce chant omnipotent.
