Le fait central des enseignements de Christ Jésus était que Dieu est Amour et que celui qui vit comme l'enfant de Dieu aime sans égoïsme — aussi bien qu'éternellement.
C'est ce fait central que les mortels entrevoient, qu'ils trouvent riche d'inspiration et qu'ils trouvent promptement moyen d'éluder. Cette dérobade prive les mortels de la capacité de guérir. Et cette dérobade est si subtile qu'elle semble être une forme plus élevée du bien, tandis qu'elle n'est qu'une contrefaçon — quelque chose d'analogue aux faux Christs et aux faux prophètes dont Christ Jésus parla et qui accomplissaient « de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus ». Matth. 24:24;
Mais ces faux Christs et ces faux prophètes ne sont pas des personnes; ce sont des types de pensée aux termes desquels les gens s'affairent en paroles et en actions différentes de celles qui expriment l'amour et guérissent. Des paroles qui exposent des vérités au sujet de Dieu et de l'homme, mais ne manifestent rien de l'immolation de soi qui exprime vraiment l'Amour divin. Des actions qui vous plongent dans l'étude des problèmes de l'humanité alors que les solutions proposées exigent seulement des études plus poussées. Ces actions peuvent paraître accomplir ce que les paroles ne réussissent pas à faire, mais les unes comme les autres éludent l'amour qui guérit.
Certains demandent si, pour être praticien de la Science Chrétienne, il faut s'intéresser aux problèmes de l'humanité. Nous répondons que ce qui est nécessaire, c'est aimer.
La question est, dans une large mesure, de savoir quel est notre point de départ. Si nous partons de l'Amour divin et que nous nous identifiions avec l'Amour en tant qu'idées de l'Amour, nous sacrifierons tout le reste à la recherche d'une vie d'amour. Et si notre recherche d'une telle existence nous amène à étudier l'humanité et ses problèmes, le clair dessein de cette étude est de nous conduire à vivre d'une façon plus effective comme les idées de l'Amour que nous sommes en réalité. Mais si nous faisons des problèmes de l'humanité notre point de départ, admettant simplement qu'entreprendre de les étudier c'est faire œuvre généreuse, nous pouvons aisément nous égarer dans l'intellectualisme de l'étude et perdre de vue l'Amour divin que nous désirons exprimer.
Nous pouvons aussi nous égarer dans l'intellectualisme en rejetant la nécessité de comprendre l'humanité et ses problèmes — nous retranchant du monde afin d'essayer de devenir plus spirituels. Cela peut nous conduire à user des vérités de la Science Chrétienne comme s'il s'agissait d'un jeu intellectuel. Il est facile de se perdre dans les labyrinthes de ce jeu et de devenir expert dans la logique des termes qui expriment la vérité sans rejeter réellement le matérialisme qui est le nom véritable du jeu. L'intellectualisme est matérialisme, parce que c'est essentiellement l'exercice du cerveau humain par opposition avec l'emploi intelligent de l'intellect comme expression de l'intelligence spirituelle qui est l'Amour lui-même en action.
La tendance à éluder l'amour au moyen de l'intellectualisme expliquerait en partie la difficulté qu'ont les gens de nos jours à décider si la guérison par la Science Chrétienne sera le travail auquel ils consacreront leur vie. De nos jours, l'entendement humain semble beaucoup plus actif que dans les premiers temps. Ce n'est pas une mauvaise chose, car le développement de l'intellect est essentiel pour que l'humanité progresse hors des limitations du matérialisme. En fait, Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, écrit au sujet du système de guérison-Entendement de la Science Chrétienne: « Sa pharmacie est morale, et sa médecine est intellectuelle et spirituelle, bien qu'on s'en serve pour la guérison physique. » Science et Santé, p. 460; Mais encore faut-il, dans cette progression, séparer ce qui est le développement authentique des facultés données par Dieu de ce qui n'est que gymnastique mentale.
Il y a des gens adonnés d'une façon égocentrique à la recherche et auxquels ne vient pas la pensée d'aider autrui. Ils s'absorbent dans la recherche par amour de la recherche. D'autres se livrent à la recherche parce qu'ils désirent ardemment faire du bien à autrui, et la recherche est pour eux le moyen d'y parvenir le plus efficacement. En réalité, la différence fondamentale est celle qui existe entre l'amour de soi et l'amour désintéressé. L'un aime se contempler à travers sa propre activité. Un autre aime donner de lui-même pour le bien de l'humanité. Et l'on peut constater cette différence dans la plupart des occupations humaines.
Il existe des chefs d'entreprise qui se complaisent dans les procédures d'organisation et il y a ceux qui utilisent de telles procédures pour aider autrui. Certains musiciens tombent en extase devant des techniques d'exécution, et il y en a d'autres dont l'amour pour l'humanité les conduit à faire des progrès techniques afin de faire goûter à leurs semblables la beauté de la musique. Et il existe des étudiants de la Science Chrétienne qui aiment qu'on les entende exprimer ses vérités, alors que d'autres ne parlent que parce que leur amour les pousse à parler.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy expose ce qu'il est essentiel de faire pour abandonner les croyances matérialistes qui nous empêchent de pratiquer la vérité qui guérit. Dans le chapitre intitulé « Les pas de la Vérité », elle dit: « Le moyen de chasser l'erreur de l'entendement mortel est d'y verser la vérité avec des flots d'Amour. La perfection chrétienne n'est acquise sur aucune autre base. » ibid., p. 201; Et dans le chapitre intitulé « Pratique de la Science Chrétienne »: « Si c'est par l'Amour divin que le Scientiste atteint son patient, l'œuvre de guérison sera accomplie en une seule visite, et la maladie s'évanouira en son néant primitif, comme la rosée disparaît au soleil du matin. » ibid., p. 365.
Il est clair que chacun de nous a devant lui la tâche quotidienne d'utiliser son intellect pour remplacer l'intellectualisme par l'amour. Quel est notre dessein ? S'il est de nous plaire à nous-mêmes, peu sera accompli. Mais si notre dessein est d'aimer Dieu et Ses enfants, nous sentirons Sa main dans tout ce que nous ferons. Et ce que nous ferons sera bien.
