Pierrot et sa famille venaient de s’installer dans une autre partie du pays où il n’avait pas un seul camarade de jeu. Il regardait par la fenêtre par un beau matin ensoleillé, et il remarqua les beaux jouets de jardin de la petite fille des voisins. Elle s’appelait Jeannette; Pierrot avait très envie d’aller jouer avec elle. Mais quand il s’approcha pour jouer, la grandmère de Jeannette, qui prenait soin d’elle, le renvoya chez lui. Et quand Jeannette vint dans le jardin de Pierrot pour jouer avec lui, sur son escarpolette et sa balançoire, la grand-mère l’appela pour qu’elle rentre tout de suite.
Et il en fut ainsi pendant plusieurs semaines; les deux enfants essayèrent de se montrer patients. Mais un jour, Pierrot entra en trombe dans la cuisine de leur nouvelle maison et s’écria: « Je déteste la grand-mère de Jeannette ! Elle ne veut jamais nous laisser jouer ensemble ! »
Sa maman répondit tranquillement que, pour en parler, ils feraient bien de s’asseoir ensemble dans le coin où ils prenaient leur petit déjeuner. Ce problème avait besoin de guérison, et certainement Dieu connaissait la réponse.
Ils décidèrent qu’il ne suffisait pas de rendre visite à la grand-mère et simplement de lui parler. Il en fallait davantage — il fallait prier sincèrement. D’abord ils devaient changer leurs propres pensées, et voir les choses comme Dieu les voyait.
A l’École du Dimanche de la Science Chrétienne, Pierrot apprenait les Dix Commandements. Sa maman lui dit donc: « Restons très tranquilles pendant un petit moment, et pensons aux Dix Commandements. Peut-être l’un d’eux va nous révéler justement ce que nous avons besoin de savoir. »
Ils restèrent tranquilles quelques instants, et puis, tout à coup, Pierrot s’exclama: « J’ai trouvé! C’est celui qui dit: “Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain” », Ex. 20:16; c’est-à-dire le neuvième commandement. Il avait vu comment cela pouvait l’aider dans sa manière de penser au sujet de la grand-mère de Jeannette. « J’ai toujours pensé qu’elle était une vieille dame embêtante, mais elle ne peut pas vraiment être cela. Elle est l’enfant de Dieu et elle est aimante, car c’est Dieu qui l’a créée. » Pierrot était en train d’apprendre ce que Christ Jésus avait enseigné: aimer son prochain comme soi-même.
Pierrot et sa mère décidèrent de consacrer chaque matin quelques instants à réaliser que la grand-mère de Jeannette était l’enfant de l’Amour, Son idée aimante. Ils convinrent également d’essayer avec amour de la voir comme Dieu l’avait créée — Son enfant parfaite — chaque fois qu’ils penseraient à elle ou qu’ils l’apercevraient. Et ils firent cela pendant plusieurs jours; Pierrot veilla particulièrement à ne pas fâcher la grand-mère de Jeannette en allant jouer dans leur jardin.
Quelques jours après, jouant dans le jardin devant la maison, il vit la grand-mère passer, promenant leur joli petit épagneul noir; elle invita Pierrot à se joindre à eux ! Et tout en se promenant, ils parlèrent de chiens, de livres, d’oiseaux, de musique, d’arbres, et autres choses intéressantes.
Quelques jours après, la sonnette retentit; Maman ouvrit la porte. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la grand-mère de Jeannette !
On la pria d’entrer et elle dit à la maman de Pierrot: « Je viens m’excuser pour la façon dont j’ai traité Pierrot. Nous avons fait une longue promenade ensemble, il y a quelques jours, et j’ai découvert ainsi un petit garçon que j’aime beaucoup. J’ai toujours pensé que tous les garçons sont des brise-tout et c’est pourquoi je n’en voulais pas à la maison. Mais maintenant, continua-t-elle, je désire que vous sachiez que Pierrot est le bienvenu chez nous et n'importe quand. »
Pierrot et sa mère en étaient ravis. Ce fut pour eux une nouvelle preuve de ce que dit Mrs. Eddy: « L’Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours. » Science et Santé, p. 494.
Et l’action de l’Amour a apporté le bonheur à d’autres personnes aussi. Il y avait trois enfants dans le voisinage, qui étaient devenus des amis de Pierrot. Et pour la première fois, ils furent invités à venir jouer dans le jardin de Jeannette. Tout le monde était si heureux !