La petite souris blanche, répondant à un réflexe conditionné, entend la sonnette et entre dans son labyrinthe. Le fromage qui se trouve au bout du labyrinthe a si souvent été sa récompense qu'elle répond maintenant automatiquement à l'appel de la sonnette.
Reculons-nous un peu devant cette illustration familière ? Nous commençons à découvrir que même une souris a sa dignité dans l'ordre des choses. Alors un être humain devrait d'autant moins se permettre de s'engager dans le labyrinthe d'une condition chronique anormale !
Les conditions chroniques de problèmes angoissants qui se répètent sont généralement incitées par des craintes profondément enracinées dans la pensée. En raison de la nature de la crainte latente, on n'est souvent pas conscient que celle-ci est la cause primordiale de la souffrance. Un symptôme physique familier apparaît, et tout comme la souris, on saute dans son labyrinthe de réactions acquises. Pour se guérir, il faut apprendre à ne pas sauter quand l'entendement mortel fait marcher la sonnette.
La crainte d'un problème chronique est si profonde chez certaines personnes qu'elles sont incapables de faire face soit à la cause soit à l'effet du problème. Elles sautent un récit qui mentionne certaines maladies ou évitent de passer devant un panneau qui mentionne ce qu'elles craignent. Quand on est incapable de faire face à un mot, ou une image, c'est alors qu'il faut faire face à une crainte profonde de cette condition. Ce n'est que lorsque la crainte a été dévoilée qu'il est possible de la guérir en Science Chrétienne.
Comment la guérir ? La crainte, c'est l'obscurité et l'obscurité est chassée par la lumière. La lumière de la Vérité chasse les ténèbres de l'erreur. Versez à flots la vérité et pardessus tout, versez à flots l'amour. La Bible enseigne: « La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. » I Jean 4:18;
Dieu est l'Amour parfait, et l'homme est le reflet de l'Amour. L'amour de l'Amour est la force motrice qui contrôle et gouverne l'homme. Si l'on comprend ce fait spirituel, on cessera de réagir à la fausse impulsion de la crainte. Mais pour comprendre la force motrice de l'Amour, on doit tout d'abord découvrir sa propre nature. Il faut penser et agir en tant que ressemblance de l'Amour. Les éléments considérés comme dénués d'amour sont justement ceux d'une nature qui est la cause de la maladie chronique. Certains d'entre eux sont un mauvais caractère, l'irritation, la propre volonté, un tempérament instable, l'opiniâtreté et l'égoïsme. Tous ces traits de caractère dénués d'amour indiquent un faux sens du moi et celui qui les exprime trouve généralement que son existence est centrée à l'extrême sur lui-même.
Les conditions chroniques, si elles ne sont pas surmontées, tendent à l'égocentrisme, car le problème semble rendre l'individu plus conscient de lui-même. Tout ce qui arrive au cours de la journée est évalué d'après l'effet produit sur soi-même. Il n'est donc pas étonnant que celui qui s'efforce de guérir ces conditions s'aperçoive qu'il lui est demandé de centrer ses pensées sur Dieu ! C'est là le moyen infaillible de voir la fin de ces conditions anormales déclenchées par un point de vue purement égoïste de la vie.
Une personne égocentrique n'est peut-être pas manifestement égoïste. Elle peut être très généreuse et pourtant toujours peser pensée et action dans la balance afin de voir comment ils affectent son moi personnel. Une personne dont les pensées sont centrées sur Dieu oublie le moi en servant Dieu. Ses intérêts sont de peu d'importance comparés à la grandeur du travail à faire pour établir le royaume de Dieu ici sur terre. L'amour qu'il porte à Dieu et à son semblable emplit si pleinement sa pensée qu'il fait abstraction de l'amour de soi. Se détournant constamment du moi pour se tourner vers Dieu, apprenant à aimer Sa nature et à l'exprimer, l'on se met tout naturellement en accord avec la loi de l'Amour. Cette loi parfaite pénètre profondément la pensée humaine et en chasse la crainte latente — cause de tant de maladies chroniques.
Christ Jésus est le plus grand exemple d'une vie centrée sur Dieu. Son amour pour Dieu était si grand, et son amour pour l'humanité si intense, qu'il fit face à la crucifixion plutôt que de sauver son moi personnel. Et nous n'avons certainement aucune indication que Jésus fut jamais malade. Il n'y avait rien dans sa pensée dénuée d'égoïsme qui eût pu donner naissance à la maladie.
« Voilà que ça revient ! » Cette remarque est trop souvent la réaction de celui qui est troublé par une maladie chronique. Mais le problème cessera de se manifester quand on aura appris chaque leçon nécessaire à la croissance spirituelle. « Il n'y a pas de goutte superflue dans la coupe que notre Père nous consent »,Message to The Mother Church for 1902, p. 19. fait remarquer Mrs. Eddy. La guérison en Science Chrétienne consiste en un éveil spirituel.
Les conditions chroniques indiquent qu'il y a des points faibles dans notre armure mentale. Le Scientiste Chrétien avisé reconnaît cela et travaille à renforcer son armure. Ce travail est le mieux fait quand il se sent en bonne forme. Trop souvent, tout à la joie d'être en bonne santé, on oublie de faire le travail exigé afin de conserver la pensée pure et élevée pour que la maladie ne fasse pas de nouveau sa vilaine apparition. Quand la maladie ne vous assiège pas, il est beaucoup plus facile d'y faire face calmement, voir que Dieu ne l'a jamais créée et remplacer ses fausses images mentales par la vérité.
Parfois les gens se servent de la maladie chronique comme échappatoire mentale. Lorsqu'ils se trouvent dans des situations désagréables ou qu'ils sont incapables de faire face à certaines conditions comme ils le voudraient, ils se servent de la maladie comme excuse pour échapper aux pressions. C'est en général une réaction inconsciente. Les malades vous disent qu'ils préféreraient faire n'importe quoi plutôt que subir les symptômes de la maladie. Mais l'entendement mortel qui n'écoute que lui-même, et qui est l'illusion d'un entendement séparé de Dieu, est le grand subterfuge. Le fait de se détourner de l'entendement mortel et de faire face aux pressions dont on aurait tendance à s'échapper, révélerait souvent la force spirituelle qu'il est nécessaire d'exprimer.
Il nous faut approfondir notre connaissance de Dieu et voir le lien qui unit l'homme à son créateur afin d'acquérir une confiance absolue dans la disponibilité et le pouvoir qu'a la Vérité de chasser l'erreur. L'homme est reflet; il n'est pas Dieu. Tout comme le rayon de soleil ne possède aucune lumière ou chaleur en lui-même, mais qu'il les reçoit du soleil, de même l'homme reçoit son pouvoir en reflétant la domination de Dieu. Personne ne peut éteindre un rayon de soleil. Il lui faudrait attaquer le soleil pour affecter le rayon. Il en est de même pour l'homme. A moins que Dieu soit affecté par les maux du péché et de la maladie, l'homme ne peut l'être.
A mesure que l'on acquiert plus de confiance dans la relation qui unit l'homme à Dieu, on perd confiance dans les réactions acquises qui s'opposent au mal. La crainte est conquise grâce à l'Amour parfait, car Dieu est Amour. On s'aperçoit alors que le problème chronique redoutable n'est rien de plus qu'une ornière de l'entendement mortel dans laquelle on est tombé. Cette ornière, ou modèle de l'entendement mortel, est remplacée par les modèles divins de l'Entendement infini, où chacun des enfants de Dieu est compris dans Son plan et Son but sacrés. Ce modèle divin ne comprend ni péché, ni maladie, ni mort. Il se révèle comme la vigueur et le pouvoir de la vie — toujours conditionnée par la force motrice de l'Amour.