L'Église du Christ, Scientiste, qui comprend L'Église Mère et toutes ses filiales, s'équipe à la fois spirituellement et au moyen de son organisation en vue de mettre à exécution de façon plus efficace que jamais la tâche que Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce., lui a confiée.
Ce ne sont pas principalement les bâtiments ou les publications qui permettront d'accomplir cette tâche mais c'est l'inspiration que ressentent les Scientistes Chrétiens et les autres lorsqu'ils prêtent l'oreille au flot abondant et toujours accessible des pensées de Dieu et qu'ils y répondent. Cette inspiration spirituelle dans la mesure où elle est acquise par chacun des membres de notre église universelle, lui donne son impulsion, impulsion dont les flots coulent pour l'humanité tout entière, qui prend forme et se déroule à travers les Leçons-Sermons, La Leçon-Sermon du Livret Trimestriel de la Science Chrétienne; les périodiques, les conférences, ainsi que les autres canaux au moyen desquels nous recherchons à bénir l'humanité. La raison d'être fondamentale de la construction de notre nouveau Centre de l'Église de la Science Chrétienne, c'est de fournir à ceux qui activent ce processus l'équipement humain le plus valable pour leur travail.
Si ceux qui font partie de notre mouvement recherchaient l'inspiration pour eux-mêmes seulement et n'avaient que peu de contact avec d'autres qui ont besoin d'inspiration, malgré beaucoup d'efforts, on n'accomplirait pas grand-chose.
Pour chaque million d'habitants du globe, nous avons un peu moins d'une église filiale ou d'une société. C'est bien peu, serions-nous tentés de penser; tel n'est pourtant pas le cas si le talent que nous exerçons pour communiquer avec l'humanité permet à notre inspiration spirituelle de se répandre pleinement et puissamment à flots.
En passant, nous pourrions noter que si la vision qu'entretient le Scientiste Chrétien au sujet de la Science Chrétienne était limitée à ce que sa religion peut faire pour lui, quelque larges que soient ses canaux d'amenée, ses canaux de sortie seraient trop étroits. Tôt ou tard, il serait forcé de se rendre compte qu'il faut que l'eau s'écoule et que, s'il désire mettre à profit l'inspiration qui est la sienne et la voir croître, il doit faire part à d'autres des bienfaits de sa religion.
Parlant du bonheur, un des nombreux bienfaits que confére notre religion, Mrs. Eddy, notre Leader, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Il n'est pas égoïste; par conséquent il ne peut exister seul, mais demande que toute l'humanité y participe. » Science et Santé, p. 57; Par conséquent aucun Scientiste Chrétien ne voudra figurer parmi ceux qui connaissent bien leur sujet mais qui n'ont pas l'art de le communiquer aux autres. Croire que communiquer est un art particulièrement difficile à acquérir est une croyance à déraciner et à ne considérer que comme une autre astuce de l'entendement charnel pour empêcher le Consolateur d'être compris et accepté par le genre humain.
Même un article beaucoup plus long que celui-ci n'épuiserait jamais toutes les mesures que l'on pourrait prendre. Mais l'auteur de cet article a trouvé que certaines idées lui étaient particulièrement utiles alors qu'il remplissait au sein de notre église certaines fonctions exigeant qu'il s'adressât à des auditoires formés de diverses dénominations religieuses, ainsi qu'à de nombreux groupes laïques et bien d'autres personnes. Par exemple, soutenir la Science Chrétienne de n'importe quelle autre façon que la bonne est une chose fatale au succès. Il n'est nul besoin d'adopter un faux sens de responsabilité vis-à-vis de la Science Chrétienne. La Science Chrétienne est le Consolateur; elle nous réconforte, ou, selon la racine du mot, nous fortifie, nous et tout le monde en vérité. Nous devrions, il est vrai, soutenir notre mouvement et nous le soutenons; et nous devrions aimer la Cause pour laquelle nous travaillons et nous l'aimons; mais pourquoi consoler le Consolateur ?
Quand on nous demande de parler de notre religion, défendre la Science Chrétienne comme si nous nous attendions à ce que notre auditoire y soit opposé, n'apportera aucune bénédiction. Et, pis encore, cette attitude permettra à l'entendement mortel non seulement de s'ériger sous forme de la chose ou de la personne contre laquelle nous nous imaginons combattre, mais encore d'embrouiller la situation. La Science divine est le roc à la base de nos relations avec notre auditoire, qu'il s'agisse d'un de nos voisins ou d'un millier de personnes. Étre conscient de ce fait spirituel nous unit à notre auditoire et résulte en une communication d'idées plutôt qu'en une confrontation d'opinions contradictoires.
Conscient de la bienséance qu'on exige de lui, aucun orateur Scientiste Chrétien officiel, répondant à un groupe désireux d'être informé au sujet de la Science Chrétienne, ne partira jamais du point de vue qu'il doit convertir son auditoire. De même, aucun de nous ne doit exercer la moindre pression sur la pensée de son interlocuteur en s'entretenant avec lui de la Science Chrétienne. Pour que la communication soit efficace, il faut toutefois abattre le mur de séparation qui divise les individus. De ce mur, on peut aisément desceller des pierres quand l'équilibre spirituel, la paix, la joie et la bonne disposition d'esprit parlent d'eux-mêmes avant même parfois qu'un seul mot soit prononcé.
Nous parlons tous à une grande variété de gens dont la classification humaine représente des étiquettes qui peuvent trop facilement se transformer en briques fermement cimentées, formant, mentalement parlant, des murailles défensives, souvent des murs de préjugés. Quand l'auteur de cet article est chargé de parler à un groupe au nom de notre église, il utilise parfois l'expression suivante en vue de se rappeler le juste point de vue qu'il doit maintenir sur son auditoire: « Déclassifier et reclassifier ».
Il est certain que l'entendement mortel aura déjà classifié un auditoire selon son propre jugement, mais tout en ayant besoin de mots appropriés à la situation humaine, nous devrions éliminer de notre pensée tout ce que l'entendement mortel a à dire au sujet de ceux à qui nous nous adressons. Aimer notre prochain comme nous-mêmes exige donc que nous reclassifions un auditoire en tant que fils de Dieu. Maintes et maintes fois des auditoires classifiés tout particulièrement comme difficiles par ceux qui sollicitent ces causeries se sont montrés au contraire tout à fait autres. On peut appliquer ce même procédé en parlant à un ami ou toute autre personne.
Il est à espérer que nos frères chrétiens appartenant à d'autres dénominations nous pardonneront si nous affirmons qu'il est impossible de convertir un mortel en un immortel, tout comme il est impossible de changer les ténèbres en lumière. L'apôtre Paul exprima ainsi cette idée: « L'homme naturel n'accueille point ce qui vient de l'Esprit de Dieu; c'est pour lui une folie et il ne peut rien y comprendre, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. » I Cor. 2:14 (version synodale);
Les efforts sincères, sujet d'une grande publicité, que des milliers de chrétiens, appartenant à de nombreuses dénominations, ont accompli dans le but de sauver le pécheur, semblent avoir communiqué à un plus grand nombre encore de personnes la conviction qu'il incombe entièrement au chrétien d'effectuer ce salut. On en est venu à croire que le salut consiste en quelque chose qui vous arrive à un certain moment, tandis qu'il constitue, ainsi que les Scientistes Chrétiens le comprennent, un processus ininterrompu que l'on poursuit activement pour soi-même, tout en travaillant à son propre salut par la grâce de Dieu, découvrant jour après jour davantage de son véritable moi spirituel.
Comment présenter cette idée de façon à éveiller chez un ami ou un étranger son sens spirituel endormi, et à guider ses premiers pas dans cette grande aventure spirituelle, voilà ce que tout Scientiste Chrétien nourrit dans son cœur. Nous ne pouvons entreprendre les recherches et les luttes des autres. Nous devons toutefois cultiver la capacité de les aider à devenir des chercheurs, de les mettre sur le chemin qui mène à Jérusalem dont la signification spirituelle n'est autre que le ciel.
Il va sans dire qu'ayant peut-être étudié la Science Chrétienne depuis de nombreuses années nous ne pouvons nous attendre à ce que ceux de nos amis qui ont seulement récemment entendu parler de la Science Chrétienne partent du point où nous en sommes actuellement. Nous devons discerner où en est chacun d'eux et le rejoindre là. La plupart des Scientistes Chrétiens seront d'accord qu'on a tôt fait d'offrir la Science Chrétienne prématurément à la pensée non préparée, mais qu'on est surpris et peut-être offensé quand le don est immédiatement rejeté. Quand nous rencontrons de la résistance, est-ce la Science Chrétienne que l'on rejette ? Il n'en est souvent rien. Nous aussi nous rejetterions probablement, et tout aussi énergiquement, l'idée que notre ami se fait de la Science Chrétienne.
Celui qui utilise son sens spirituel d'une façon efficace réussira le mieux à atteindre ses interlocuteurs par ce que l'on pourrait appeler une double table d'écoute: l'une pour écouter avec amour et compassion afin de percevoir où en est la pensée de son camarade; l'autre pour écouter l'Entendement divin afin de savoir s'il doit parler et, dans l'affirmative, pour s'assirer que les mots qu'il prononcera ne seront pas des restes d'inspiration de la veille, mais des messages valables, pleins de lucidité apportant présentement l'espoir, le secours et la guérison.
Comme toujours, bien entendu, Christ Jésus constitue notre exemple suprême. Bien que presque deux mille ans se soient écoulés depuis, grâce à la parole vivante de la Bible, nous nous asseyons sur le puits à Sychar et observons comment Jésus, avec tendresse et compassion, était capable de lire l'entendement humain et comment, grâce à ce talent, l'histoire tragique de cette femme lui fut là révélée; il nous permet aussi de remarquer avec quelle parfaite aisance Jésus lui offrit de boire abondamment de l'eau de la vie. Jésus savait quelle était la lutte interne que cette femme affrontait; mais il lui reconnut le droit de comprendre pour elle-même les choses de l'Esprit.
C'est pour ainsi dire avec émerveillement que nous voyons l'art qu'il déploie de manière à éveiller chez elle un intérêt, sans lequel il n'aurait rien accompli. Il lui demanda d'abord, en toute simplicité, mais bien à propos: « Donne-moi à boire. » Jean 4:7; Puis, peu à peu, il l'amena à abandonner derrière elle les formes de pensées affligeantes qui l'avaient enchaînée jusqu'à ce qu'elle en vint à dire, étonnée et ravie: « Ne serait-ce point le Christ ? »
De manière à voir comment Jésus se comportait avec les multitudes, demeurons avec lui au flanc de la colline d'où le sermon le plus magnifique, le plus puissant fut jamais prêché. « Considérez comment croissent les lis des champs. » Matth. 6:28; On peut presque entendre le silence qui suivit sans doute ces paroles tendres et irrésistibles, tandis que chacun se demandait avec un intérêt grandissant ce qui allait suivre. « Ils ne travaillent [pas] » [une pause, peut-être, afin que chacun se rende compte que cela sous-entendait « vous, vous travaillez »], « ni ne filent. » [« Vous, vous filez. »] Chaque étudiant de la Bible sait où le Maître voulait en venir. Mais quelle manière suprêmement belle d'ouvrir la pensée de ses auditeurs à la bénédiction contenue dans les vérités qu'il désirait comprennent et acceptent !
L'abondance de ce qu'il offrait en partage était à la mesure de sa sollicitude, la force douce mais irrésistible qui attirait les multitudes d'hommes et de femmes, venues l'écouter parler. Bien qu'il s'écriât parfois et presque de désespoir contre la lenteur avec laquelle son auditoire assimilait la portée de ses paroles, il n'essaya jamais de prendre d'assaut l'entendement humain, mais guidait doucement la pensée réceptive dans la bonne direction.
Tout Scientiste Chrétien s'efforce d'être soi-même, de démontrer ce moi semblable à Dieu dont chacun est doué et qui est le moi véritable et spirituel. Dans la mesure, faible ou grande, où il fait cela, il représente une influence qui bénit et guérit partout où il se trouve, au foyer, au bureau, à l'école, à l'université, à l'usine ou sur le champ de bataille.
Dans Rétrospection et Introspection, notre Leader écrit: « Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l'action humaine. » Rétr., p. 93. Nul ne doit aller où que ce soit pour obtenir la puissance spirituelle stationnaire. Chacun la possède et la manifeste en son moi qui est semblable à Dieu. Bien qu'elle soit universellement accessible, cette puissance est encore si rarement exprimée humainement chez l'individu que le monde est spirituellement affamé en raison de cette pénurie. Mais là où l'on en ressent l'influence le cœur humain affamé se tournera vers elle pour être secouru.
La puissance spirituelle stationnaire permet aux Lecteurs de lire en sorte que le pouvoir de la Parole soit une présence vivante que chacun ressent. Quand elle se manifeste au sein de l'assistance d'une Église du Christ, Scientiste, elle ouvre les yeux du chercheur sincère à voir bien plus qu'une assemblée de gens sympathiques. Elle inspire à tous ceux qui témoignent aux réunions de témoignages du mercredi des mots si marqués de sens et d'amour que le cœur lourd et las en rayonnera d'inspiration.
Cette puissance éclaire le praticien, c'est-à-dire tout Scientiste Chrétien pratiquant, du rayon de lumière spirituelle qui lui est précisément nécessaire pour faire fondre toutes les nuances spécifiques de la nuit. Elle fournit aux auteurs des articles de nos périodiques les mots qui sont à même d'accomplir la mission qui leur est divinement assignée. Elle est le levain auquel ne peut résister la pâte de la triste ignorance que l'humanité entretient au sujet de Dieu.