Quand elle affirme que la matière est en fait inerte, sans vie ni sensation, la Science Chrétienne n’ignore pas qu’effectivement certaines formes de matière semblent très en vie, très sensibles — à la souffrance en particulier. Le corps humain en est un exemple topique.
Mais la Science explique cette apparente contradiction en montrant que le corps matériel n’est pas cette solide entité vivante que les sens semblent percevoir. C’est un phénomène mental, l’état subjectif de l’entendement mortel limité ou pensée matérielle — un énoncé erroné concernant l’homme spirituel et réel.
Il est donc tout à fait évident que toute apparence de vie ou de sensation dans la matière relève en réalité de l’entendement mortel. La souffrance est en fait un trouble mortellement mental empiétant sur l’image mentale que nous appelons le corps, et à moins de percevoir clairement ce fait, il est difficile de détruire effectivement la souffrance par des moyens spirituels.
En éclaircissant la question, Mrs. Eddy nous dit: « Comme un homme pense, tel il est. Seul l’entendement sent, agit, ou entrave l’action. Si l’on ignore ceci, ou si l’on recule devant la responsabilité que ce fait implique, l’effort pour guérir est dirigé du mauvais côté, et on perd ainsi l’empire conscient sur le corps.» Science et Santé, p. 166;
Nous arrivons petit à petit à pouvoir dominer le corps et à éliminer la souffrance à mesure que nous comprenons et revendiquons la réalité de notre véritable identité et le rapport qui l’unit à Dieu. L’étude de la Science Chrétienne déroule la nature parfaite et harmonieuse de Dieu, l’Amour divin. Elle met en exergue cette citation biblique: « Tex yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité. » Hab. 1:13; Ce Dieu absolument parfait — que la Bible donne à entendre comme l’Esprit infini, l’Entendement, la Vérité et la Vie divines — ne peut créer rien autre qu’un homme parfait en tant que Son image et Sa ressemblance spirituelles.
La Science Chrétienne montre que l’homme réel vit dans l’infinitude de Dieu, ou Entendement, en tant que Son idée ou propre expression. Toute sensation et toute activité demeurent dans la Vie divine et l’homme ne peut connaître que l’action et les sensations harmonieuses que Dieu dispense moyen de la loi de réflexion. Mrs. Eddy nous dit: « L'homme, bien compris, au lieu de posséder un corps matériel sensible, a un corps insensible; et Dieu, l’Ame de l’homme et de toute existence, étant perpétuel dans Sa propre individualité, harmonie et immortalité, communique ces qualités à l’homme et les perpétue en lui par l’Entendement, non par la matière. » Science et Santé, p. 280;
Quelle absurdité d’imaginer que l’Entendement divin parfait, ou Amour, qui ne connaît rien en dehors de la glorieuse harmonie de sa propre capacité infinie, puisse être à même de souffrir ou de faire en sorte que, par réflexion, sa création puisse souffrir ! Et pourtant, cette possibilité traîne encore dans la pensée humaine en raison de l’ignorance au sujet de Dieu et de l’homme. Nous devrions apprendre à exclure vigoureusement cette croyance erronée à l’aide de la vérité de l’être; alors elle ne pourra pas se faufiler dans notre esprit et affecter notre expérience.
Toutefois, il nous arrive parfois de ne pas être aussi vigilants que nous le devrions, et la suggestion de désordres douloureux semble pénétrer nos lignes de défense. Nous avons alors l’occasion de nous élever mentalement, de nous tenir auprès de Dieu, prouvant l'efficacité de la Vérité.
La Bible nous dit: « Quand l'ennemi viendra comme un fleuve, l’esprit de l’Éternel le mettra en fuite. » Ésaïe 59:19; Il faut que nous nous rappelions, dans la condition fâcheuse qui nous afflige, et en dépit de ce que disent les sens physiques, que la douleur n’est pas localisée en un endroit physique particulier. Elle n’est qu’une illusion hypnotique à laquelle nous incite la fausse croyance mortelle. Elle provient de l’illusion prétendant que l’homme consiste en une entité organique séparée de Dieu; nous pouvons imposer silence à ce mensonge en prenant conscience clairement et décisivement de la parfaite identité spirituelle de l’homme, et en affirmant de même cette identité qui se trouve en l’unique Entendement réel et en fait partie. Mrs. Eddy écrit: « Comprendre pleinement que Dieu est Entendement, et que la matière n’est qu’une croyance, vous permet de maîtriser la douleur. » Miscellaneous Writings, p. 45;
Et il faudrait se rappeler que l’acceptation ignorante de la possibilité de souffrir ne constitue pas la seule erreur qui soit source de vicissitudes. Certaines formes de négativisme mental constituent aussi un penser douloureux, telles que la mélancolie, la méchanceté, le ressentiment et l’impatience; si l’on n’y met pas bon ordre, elles vont peut-être s’extérioriser sur le corps sous forme de souffrances. Comme Christ Jésus l’a indiqué: nous récoltons ce que nous semons.
Cependant, une fois que nous avons compris scientifiquement le grand fait que Dieu est l’Entendement de toute Sa création, la seule puissance de l’univers qui connaisse et agisse, ce fait constitue une loi opérante qui détruit le mal sous toutes ses formes. Si Dieu est ici présent, alors rien de ce qui Lui est dissemblable ne se trouve ici. Si l’Entendement connaît tout ce qui est à connaître, alors il n’existe rien qui lui soit dissemblable et qui connaisse quoi que ce soit, où que ce soit. Comprendre cela, c‘est voir qu’il n’y a pas de place pour la crainte, l’ignorance de la Vérité, ou les traits de caractère coupables qui nous valent des tribulations.
Obéir à la loi de l’harmonie, tel est le prix de l’harmonie. Nous obéissons à la loi de la totalité de Dieu en nous efforçant de remplir notre vie de Sa bonté et de Son amour. Agissant de la sorte, notre pensée n’abritera plus rien qui puisse engendrer la souffrance. Dans une certaine mesure, nous aurons participé à cet état d’esprit inspiré que métaphoriquement le Révélateur décrit ainsi: « Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu... la nouvelle Jérusalem » où, continue-t-il, « il n’y aura plus... [de] douleur, car les premières choses ont disparu. » Apoc. 21:2, 4.
