Les divisions fondamentales de l'Ancien Testament sont généralement connues comme étant: « La Loi », « Les Prophètes » et « Les Écrits ». De ces recueils, « La Loi » (Thora) se rapporte au Pentateuque, les cinq premiers livres de l'Ancien Testament, attribués par la tradition ancienne au grand Législateur, Moïse.
Les enseignements et les œuvres littéraires accomplis à travers les siècles par les grands prophètes d'Israël sont presque de la même importance, tandis que la dernière partie, diverse en caractère, dates et contenu, a été simplement appelée: « Les Écrits », ou plus techniquement Hagiographes (écrits sacrés).
« Les Écrits » sont groupés comme suit dans la Bible hébraïque: Les Livres poétiques (Psaumes, Proverbes, Job); Les Cinq Rouleaux (Le Cantique de Salomon, Ruth, les Lamentations, l'Ecclésiaste, Esther); Les Prophètes (Daniel) Les Livres historiques (Esdras, Néhémie, Chroniques).
Nous nous sommes déjà référés à un grand nombre de ces livres au cours de la narration de l'histoire des Hébreux. Dans « Les Écrits », on trouve également ce qui est connu sous le nom de « Littérature de la sagesse », reflétant les adages, les commentaires et les maximes remarquables des sages de l'époque.
La « Littérature de la sagesse » apparaît également en différentes parties connues sous le nom d'Apocryphes, livres qui ne sont pas considérés canoniques d'après la tradition protestante, mais qui contiennent plusieurs exposés intéressants et vraiment spirituels, à côté des récits des événements de l'histoire juive pendant la période entre l'Ancien et le Nouveau Testament.
La difficulté d'assigner correctement une date spécifique ou le nom d'un auteur à n'importe quel livre biblique apparaît clairement dans ces livres de sagesse ancienne, car il y a peu de choses qui ne viennent pas de sources cachées dans l'antiquité.
De même que les Psaumes sont attribués à David, qui était traditionnellement considéré comme leur auteur principal, on fut amené à penser que le livre des Proverbes est l'œuvre de Salomon. Bien que les savants d'aujourd'hui n'attribuent pas tous les Proverbes à Salomon, et qu'ils ne soient pas enclins à lui en attribuer quelques-uns en particulier, il demeure possible que certains de ses propos soient inclus dans le livre.
Le fait que le livre entier fut pendant longtemps attribué à Salomon est dû non seulement à ses premières lignes (voir Prov. 1:1), mais encore à la coutume d'attribuer des paroles importantes au roi, et également à la déclaration qui se trouve dans I Rois 4:30–32, selon laquelle « il a prononcé trois mille sentences ».
Le mot hébreu pour « proverbe » est mashal, qui signifie: allégorie ou parabole, une forme littéraire qui compose largement ce livre. Bien que la plus grande partie ne s'élève que faiblement au-dessus de la sagesse humaine, le thème central de tout le livre est la crainte ou vénération de l'Éternel, qui est déclarée être la source de la sagesse véritable (voir 1:7; 9:10, etc.). Ainsi, il n'est pas du tout surprenant que les auteurs du Nouveau Testament citent les Proverbes, un livre qui illustre clairement la recherche de la sagesse.
On n'est pas très informé sur l'histoire du livre de l'Ecclésiaste, bien qu'il ait été traditionnellement associé à la « Littérature de la sagesse » d'Israël. A l'origine, le livre portait le nom de Qohéleth, mot peu commun que l'on a expliqué de plus d'une manière. Il vient de l'hébreu kahal, qui signifie « assemblée », et il pourrait ainsi signifier: « celui qui récolte ou rassemble de la sagesse ou de l'expérience », bien que l'on pense en général qu'il signifie: « celui qui s'adresse à une assemblée », et qui est, par conséquent, un orateur ou un prédicateur.
Les traducteurs de la Septante semblent avoir accepté cette dernière suggestion, puisqu'ils furent les premiers à nommer ce livre « L'Ecclésiaste » (mot grec qui signifie « prédicateur »). On se mit à utiliser ce titre dans la Vulgate, puis dans les versions autorisées que nous connaissons et dans lesquelles on a ajouté la note: « ou Le Prédicateur. »
Qohéleth, que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans la littérature biblique, réapparaît sept fois dans ce livre. Mais le nom de l'auteur n'a pas été identifié. Le fait qu'on s'y soit référé en l'appelant le « fils de David, roi de Jérusalem » (1:1), et « roi d'Israël à Jérusalem » (verset 12), pris dans un sens littéral, semble avoir été la raison pour laquelle on a attribué ce livre par courtoisie à Salomon. Le style littéraire et d'autres indices ont amené, cependant, la majorité des savants à conclure que ce livre a été écrit longtemps après l'époque de Salomon, pendant la période grecque (le troisième ou même deuxième siècle av. J.-C.), et après le retour des Juifs d'exil, mais avant le conflit des Macchabées. L'Ecclésiaste fut l'un des derniers livres de l'Ancien Testament à être admis au Canon (environ 100 av. J.-C.).
Le « Prédicateur », en considérant l'humanité, passe en revue les différents aspects de la conduite et des émotions humaines, et les résultats de leur complaisance. Le livre a été écrit du point de vue de celui qui, étant dans l'abondance, ne s'est rien refusé. Son expérience de la vie l'a conduit à méditer sur certains des plus profonds problèmes, et, observateur réfléchi, il présente ce qui apparaît être une série de conclusions très pessimistes. Il cherche, cependant, à montrer que l'on peut attribuer à toutes choses un moment convenable (voir chap. 3).
La vanité de l'existence matérielle dans toutes ses manifestations retient toute l'attention de cet auteur, à mesure qu'il compare la futilité apparente de choses sophistiquées et d'efforts uniquement humains, avec les œuvres de Dieu: « Seulement, voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours » (7:29). Celui qui est vertueux ne lui paraît pas recevoir sa récompense et celui qui est méchant être puni, mais, d'un bout à l'autre du livre, l'auteur adopte une attitude qui est moins critique que tout simplement bienveillante, faisant souvent ressortir les habitudes de la société: la boisson, la richesse, le plaisir, la sottise, le commerce, la paresse et l'oppression, ne les estimant guère plus que comme étant « vanité et poursuite du vent » (1:14). Le récit se termine sur une note plus inspirée: « L'Ecclésiaste s'est efforcé de trouver des paroles agréables; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de vérité », puis: « Écoutons la fin du discours: Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit tout homme » (12:12, 15).
Esther est le nom d'une femme juive très belle et courageuse qui, selon l'histoire, devint reine de Perse, ayant épousé le roi Xerxès (en hébreu: Assuérus). L'histoire, située dans la première moitié du cinquième siècle av. J.-C., raconte comment elle déjoua un complot qui devait détruire son peuple, les Juifs, qui était resté en exil, après la conquête de Babylone par Cyrus, roi de Perse.
Bien qu'il ne fasse aucunement mention de Dieu, le livre d'Esther a été accepté depuis longtemps comme un des livres canoniques de la Bible hébraïque. Les Juifs aiment et vénèrent tellement cette histoire en tant qu'expression de la direction et de la délivrance divines, qu'elle est appelée le Rouleau (Méguilloth).
Cette dissertation sur « Les Écrits » sera poursuivie dans l'article prochain, qui traitera du livre de Job.