Voici la phrase complète, tirée de Science et Santé de Mrs. Eddy, d'où provient le titre susmentionné: « Les buts que nous poursuivons et l'esprit que nous manifestons révèlent notre point de vue, et montrent ce que nous gagnons. » Science et Santé, p. 239; Ce rappel a une signification infinie pour quiconque voudrait percevoir, au-delà de ses efforts quotidiens intenses, la direction dans laquelle il va, qui voudrait être conscient des effets que ses ambitions ont sur son caractère et son bonheur quotidien, de même que sur la paix, le bien-être et le progrès des autres.
Dans la phrase précédant la citation mentionnée plus haut, notre Leader, faisant preuve d'une grande inspiration, donne le conseil suivant: « Pour déterminer nos progrès, il faut que nous sachions où sont placées nos affections, et qui nous reconnaissons, et à qui nous obéissons en tant que Dieu. Si l'Amour divin devient pour nous plus proche, plus cher et plus réel, alors la matière est en voie de se soumettre à l'Esprit. »
Examiner de manière approfondie cet enseignement spirituel précieux devrait nous inciter à considérer les raisons véritables pour lesquelles nous voulons atteindre un but vivement désiré. Cela nous permettra également de voir à travers la suggestion de l'entendement mortel d'utiliser ses voies et moyens rusés dans notre effort pour réussir, et d'y résister.
La question que l'on devrait se poser à soi-même et à laquelle on devrait répondre avec une sincérité nullement ébranlée est la suivante: Pourquoi est-ce que je veux atteindre ce but ? Est-ce qu'il en résultera un bien véritable qui bénira également les autres, ou servira-t-il uniquement à satisfaire ma propre ambition ardente, même aux dépens des intérêts légitimes des autres ? Si c'est le cas, il devrait être évident en soi qu'atteindre un tel but ne peut pas apporter une vraie satisfaction, car le bien véritable n'est pas partial ni personnel; sa manifestation dans l'expérience humaine n'est jamais limitée à une seule personne. Le bien étant infini, Dieu ne donne pas à l'un aux dépens de l'autre. Si nous estimons qu'il est injuste que nous soyons privés du bien pour qu'une autre personne puisse en bénéficier, il est alors injuste que nous ignorions les intérêts légitimes des autres dans notre poursuite insouciante de ce que nous pensons être, à ce moment-là, nos propres intérêts pressants.
Il est évident alors que l'esprit du Christ devrait être la seule force qui motive nos actions, qui nous pousse à agir. Dans la mesure où la compréhension du Christ spiritualise notre caractère, nous serons amenés à poursuivre des buts toujours plus nobles. Un enfant désire une babiole. La spiritualisation graduelle de sa pensée et de son caractère peut avec le temps éveiller en lui la haute ambition de devenir praticien de la Science Chrétienne, par exemple, et ce sera une bénédiction pour ses semblables et toute la société.
C'est notre choix des « buts que nous poursuivons » et les raisons de ce choix qui indiquent le degré de notre progrès spirituel, ou bien qui montrent dans quelle mesure nous sommes encore soumis au sens matériel. Si c'est le cas, ne serait-il pas plus utile, pour nous-mêmes également, de chercher des occasions d'aider les autres à atteindre le but qui est juste pour eux ? Nous accomplirions ainsi le grand commandement de Christ Jésus: « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. » Luc 6:31;
Il n'est pas possible que nous soyons détournés le moins du monde de la poursuite de nos propres objectifs justes, et nos récompenses ne peuvent pas non plus être retardées, lorsque nous vivons et agissons en obéissant spontanément à la loi du Christ, la loi de l'amour. Quand, grâce à l'aide que nous avons donnée de tout notre cœur, une autre personne atteint le but que Dieu lui a assigné, c'est, dans une certaine mesure, une victoire également pour nous. Ce sera une preuve de la nature universelle du bien, de l'Amour divin omniscient, et cela sera ainsi certainement également un marchepied dans la réalisation de notre propre objectif que Dieu nous a assigné. En fait, nous ne faisons jamais concurrence aux autres, car chacun de nous a son objectif individuel à poursuivre, désigné par Dieu.
La réalisation de cet objectif, à l'aide de moyens spirituels inspirés par la Science Chrétienne, ne peut pas faire de tort aux véritables intérêts des autres. Quand ils verront correctement ces moyens et les reconnaîtront, ils seront inspirés à faire preuve d'une plus grande fidélité à l'égard des enseignements de notre Maître.
La poursuite de buts égoïstes au moyen d'efforts impitoyables de l'entendement mortel peut très bien apporter à l'individu le malheur et la discorde générale, à la fois mentale et physique. L'emploi de moyens matériels afin de se libérer de ces discordes, alors même que l'on persévère dans ses efforts erronés, est aussi vain que d'essayer d'arrêter une pluie torrentielle en ouvrant un parapluie, tandis que se détourner nettement des méthodes erronées du matérialisme, pour être guidé par l'Amour divin, le seul Entendement, fera bien-tôt que la paix et le bien-être certain des fidèles enfants de Dieu réapparaîtront dans l'existence humaine.
Mrs. Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, donne l'explication simple et scientifique des effets opposés du sens humain qui s'engage lui-même et qui veut faire sa volonté, et de ceux des buts et des actions gouvernés par Dieu. Immédiatement à la suite du paragraphe auquel nous avons emprunté notre titre, elle écrit sous la rubrique marginale « Sources antagonistes »: « L'entendement mortel est le siège reconnu des motifs humains. Il forme des concepts matériels et produit toute action discordante du corps. Si l'action procède de l'Entendement divin, l'action est harmonieuse. Si elle provient de l'entendement mortel et erroné, elle est discordante et aboutit au péché, à la maladie et à la mort. Ces deux sources contraires ne se confondent jamais, ni à leur point de jaillissement ni dans leur cours. L'Entendement parfait émet la perfection, car Dieu est Entendement. » Science et Santé, p. 239;
Christ Jésus enseigna que donner de même que recevoir dans un bon état d'esprit attire des bienfaits divins. Il nous certifie: « Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » Luc 6:38. Mais donnons-nous vraiment, pendant que nous entretenons des pensées réticentes, désagréables ? Et recevons-nous dans un esprit libre et spontané d'innocence et d'amour, alors que nous nous attendons avidement à obtenir tout ce que nous pouvons ?
La Science Chrétienne nous inspire une compréhension plus profonde des enseignements conformes à l'esprit du Christ. Cette inspiration, cependant, ne peut pas s'éveiller dans la conscience humaine aussi longtemps qu'elle cède à la tentation du sens matériel d'accepter ses fausses promesses ou de se laisser intimider.
Dans toutes les activités humaines, le mobile est la chose la plus importante. Indépendamment de la nature de l'entreprise, le fait même d'être poussé à faire un bénéfice est l'impulsion qui pousse à obtenir quelque chose et, par opposition, elle rencontrera le désir tout aussi grand de retenir quelque chose. C'est là que se trouve le point de friction entre celui qui donne et celui qui reçoit. Aucun des deux ne sera heureux. Par contre, le désir sincère de donner, de servir, n'est jamais un sens unique. Dans ce genre de transaction, il n'y a pas de perdants, mais seulement des gens qui donnent et reçoivent réciproquement.
« Les buts que nous poursuivons », à n'importe quel moment de notre croissance vers l'Esprit, indiquent le point de vue d'après lequel nous considérons la vie, voyons ses objectifs et ses possibilités. Si ceux-ci viennent vraiment de Dieu, accueillis et poursuivis de tout cœur, la récompense sera vraiment grande.