Le livre de Daniel, que l'on estimait traditionnellement être l'œuvre du prophète lui- même, écrit au sixième siècle av. J.-C., et qualifié par une autorité du début du vingtième siècle de « produit authentique littéraire de l'Exil » (Guidebook to the Biblical Literature, de John F. Genung, p. 281), est aujourd'hui considéré comme datant de beaucoup plus tard, probablement de 164 av. J.-C., environ. Malgré certaines inexactitudes historiques au cours du récit, cet ouvrage couvre une période de vaste intérêt historique s'étendant du deuxième au sixième siècle av. J.-C. Le livre se divise en deux parties quasi d'égale importance. La première, d'un format narratif (chap.1–6) traite du temps d'exil des Juifs à Babylone, dans lequel figurent Jérémie, Ézéchiel, ainsi que d'autres personnages. Ce récit, à la troisième personne, représente Daniel en tant qu'exilé, un savant voyant et un interprète de rêves. La seconde partie (chap. 7–12), rédigée à la première personne, au nom de Daniel lui-même, revêt un caractère apocalyptique et prophétique.
A la différence des livres prophétiques antérieurs qui avaient annoncé la menace approchante de l'exil et prêché la réforme et la rédemption, le livre de Daniel adopte la perspective du passé. Il cherche à consoler et à encourager le lecteur à demeurer fermement loyal au Dieu de ses pères, et ce, en rapportant les événements dans leur cadre historique comme s'ils étaient vus ou prédits dans un temps beaucoup plus reculé où les Juifs se trouvaient en proie à la persécution en une terre étrangère. Ce message de loyauté à tout prix était particulièrement nécessaire au deuxième siècle av. J.-C., époque où l'on imposait au peuple hébreu la culture grecque et le paganisme, et où on les privait de leur propre religion.
Le livre, dans sa forme actuelle, nous apprend que sous le règne de Jojakim, roi de Juda (609 à 598 av. J.-C.), Nebucadnetsar (connu également sous le nom de Nabucho-donosor) le monarque babylonien, ou chal- déen, assiégea Jérusalem, y faisant de nombreux captifs et déportant à Babylone, parmi d'autres qui s'avéreraient précieux à la cour de l'envahisseur, des hommes tels que Daniel (nom qui signifie « Dieu a jugé » ) et ses trois amis, Hanania, Mischaël, et Azaria.
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