Sur la plage
Quand, à Pâques l'année dernière, 1’ « invasion » des étudiants en vacances déferla sur Fort Lauderdale, en Floride, au moins un certain nombre d'habitants en furent vraiment ravis, à savoir, les Scientistes Chrétiens de toute la région. Ils avaient même installé temporairement une Salle de Lecture en commun à l'intention de ces jeunes, et ceci juste en face de la plage.
Ces étudiants s'étaient déjà conduits d'une manière tellement turbulente et parfois si violente, que les Scientistes Chrétiens eurent le sentiment qu'ils pouvaient appliquer à cette situation, qui pouvait devenir parfois des plus tumultueuse, quelques pensées calmes, axées sur Dieu. La Salle de Lecture se trouvait juste dans le feu de l'action. Et pour la première fois depuis des années il n'y eut aucune émeute et la police n'eut pas à intervenir. Même à l'intérieur de la Salle de Lecture on ne nota aucun incident fâcheux pendant les deux mois qu'elle fut ouverte, bien que les heures d'ouverture fussent chaque jour de dix heures du matin à dix heures du soir.
La Salle de Lecture de la plage avait été conçue pour attirer les jeunes en vêtements de plage ou en costumes de bain. Les chaises étaient recouvertes de tissu imperméabilisé et des coussins étaient éparpillés sur le sol. Une brise d'air salé qui soufflait par la porte ouverte faisait tourner doucement un mobile très original, représentant les sept synonymes de Dieu. Il y avait sur le trottoir une table couverte de brochures gratuites et un écriteau qui portait ces mots à double sens: Help Yourself (servez-vous; aidez- vous). Presque personne ne passait devant la table sans s'arrêter pour examiner lesdites brochures et parfois en emporter quelques-unes. Agents de police, parents, pasteurs, tous entrèrent dans la Salle de Lecture pour remercier les Scientistes de leur présence. Il fut distribué en tout 3 716 brochures.
Quatre filiales de l'Église du Christ, Scientiste, apportèrent leur soutien à la Salle de Lecture de la plage et plusieurs de leurs membres y travaillèrent, à savoir les deux églises filiales de Fort Lauderdale, plus celle de Plantation et celle de Lauderdale-by-the-Sea.
Souvent, il y avait jusqu'à onze jeunes assis autour d'une table et ils parlaient de la Science Chrétienne avec la personne préposée à la Salle de Lecture. La plupart d'entres eux étaient préoccupés par la mort et l'au-delà, la drogue, la guerre, la morale et les religions de toutes sortes, particulièrement les religions orientales. Us parurent pouvoir accepter le concept que les Scientistes Chrétiens se font de Dieu et apprécièrent la manière métaphysique d'aborder le sujet.
Un soir vers dix heures moins cinq, un jeune homme barbu et aux cheveux longs entra. Il faisait partie du monde de la drogue et il avait « fait un voyage » effrayant. « Pouvez-vous m'aider ? demanda-t-il. Je hais tout le monde. Je me hais moi-même. Je veux me suicider. »
Les assistants-bibliothécaires de la Salle de Lecture lui parlèrent calmement de l'amour que Dieu a pour lui et comment il pouvait apprendre à s'aimer lui-même, son moi véritable. Us lui dirent qu'il était un enfant chéri de Dieu — une idée nouvelle pour lui. Au bout d'un moment, il avait retrouvé sa raison. « Ça va mieux », dit-il quand il partit.
Un jeune homme entra. Il voulait savoir... « Si Dieu n'a fait que le bien, d'où est venu tout le mal ? » Pendant que le Scientiste lui parlait, le garçon n'arrêtait pas de dire: « Ça, c'est fantastique ! » Il emporta plusieurs brochures et dit qu'il reviendrait.
Un autre jeune, qui avait été à Ceylan pour devenir un moine bouddhiste, trouva également de la littérature de la Science Chrétienne qui l'intéressa. On apprit que, quelque temps après, il avait acheté Science et Santé de Mrs. Eddy dans une Salle de Lecture de la ville et que maintenant il étudie la Leçon- Sermon et assiste aux services d'une église filiale. Il déclara que s'il avait entendu parler de la Science Chrétienne, il n'aurait pas parcouru la moitié de la terre à la recherche d'une autre religion.
« Pendant ces deux mois, nous avons eu plus de garçons que de filles », fit remarquer le président de la Salle de Lecture.
Mais, comme il avait été convenu, la Salle de Lecture de la plage devait être fermée pendant la saison; elle avait accompli sa tâche. « Le dernier soir, nous étions sept ou huit à ramasser les choses qui restaient, quand deux jolies filles entrèrent, raconte le président. Elles portaient les colliers de perles et le bandeau traditionnels et autres atours, et quand elles nous virent plier bagage, elles en furent très attristées. “Que lui faites-vous, à notre Salle de Lecture?” demandèrent-elles. » Elles y avaient appris ce qu'est la Science Chrétienne et elles se demandaient où elles pourraient aller maintenant pour continuer à lire. Elles furent contentes d'apprendre qu'il y avait d'autres Salles de Lecture ouvertes en permanence dans la région. Après avoir aidé les Scientistes dans leur travail, elles prirent congé en promettant de ne pas relâcher leur intérêt pour la Science Chrétienne.
