Parlant en général des effets que produit la mentalité d'une personne sur une autre, notre Leader, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « La première impression faite sur un entendement qui est attiré ou repoussé selon le mérite ou le démérite personnel, est un bon détective du caractère individuel. Certains entendements ne se rencontrent que pour se séparer en raison d'une répulsion simultanée. Ils sont ennemis sans s'être jamais offensés. » Science et Santé, p. 449;
La signification de cet énoncé est évidente en raison de l'expérience humaine en général qui fait qu'une personnalité peu attirante, une profonde différence de point de vue ou d'opinion, peut parfois provoquer un vif sentiment d'antagonisme à l'égard de quelqu'un qui pourrait être foncièrement honnête et capable d'une amitié digne de confiance. Et, inversement, quelqu'un d'autre, ayant une personnalité agréable, des manières aimables et courtoises, mais un caractère moins désirable, peut tout d'abord paraître très amical envers nous et susciter notre confiance, de même que l'attraction du patinage peut encourager quelqu'un à s'aventurer sur la glace trop mince, sans se douter du danger.
Quelle est donc cette aptitude, indiquée par notre Leader, et qui peut nous faire sentir intuitivement et d'une façon exacte les possibilités d'une amitié digne de confiance ? Certainement pas le sens matériel, c'est-à- dire, l'entendement mortel limité qui n'est conscient que de ses propres conceptions erronées et de leur extériorisation. A ce sujet, Mrs. Eddy écrit: « Le témoignage des sens corporels ne peut nous apprendre à distinguer ce qui est réel de ce qui est délusoire, mais les révélations de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce. nous ouvrent les trésors de la Vérité. » p. 70; Et ailleurs, elle déclare spécifiquement que tout ce qui est inconnu aux sens corporels est connu du sens spirituel. Et ainsi, la Science Chrétienne révèle que seul le discernement spirituel est capable de détecter d'une façon juste le caractère humain.
Cette capacité est développée par la compréhension, en Science Chrétienne, de la véritable Science de l'être. La révélation de la nature complètement spirituelle de la Vie ou Entendement et de ses manifestations dévoile non seulement l'instabilité, mais encore la complète irréalité de tout ce qui est le sens matériel de l'homme, de sa vie et de sa nature. Mrs. Eddy nous assure: « La compréhension-Christ de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite, — Dieu parfait et homme parfait, — comme base de la pensée et de la démonstration. » p. 259;
C'est de Dieu que l'homme reflète le discernement spirituel. Par conséquent, lorsque nous nous tournons vers Lui de tout notre cœur, Il nous révèle ce que nous devrions savoir du caractère de quelqu'un. L'auteur de l'épître aux Hébreux ne dit-il pas: « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »Hébr. 4:12;
Une conscience spiritualisée par le Christ, la Vérité, reconnaîtra, dans le caractère humain, les fautes cachées aussi bien que ses capacités pour le bien. Elle discernera dans un être humain le désir secret de celui-ci d'atteindre un plus haut sens de lui-même, et elle nous aidera ainsi à reconnaître en lui ses capacités les plus belles. La véritable amitié ne peut se bâtir sur des impressions superficielles produites sur l'entendement humain. Elle doit être fondée sur le lien plus profond de l'attraction mutuelle vers le bien spirituel, un lien qui ne peut être discerné que par le sens spirituel.
La Science Chrétienne nous enseigne la manière dont nous devons penser lorsque nous ne sommes pas attirés vers quelqu'un ou que nous semblons même éprouver de la répulsion à son égard. Nous devons commencer par la vérité fondamentale de l'être que l'homme est le reflet spirituel ou idée de Dieu, l'Entendement divin qui est Amour. Dieu étant le créateur, c'est Lui qui détermine la nature de l'homme, Son expression, la loi spirituelle de l'Amour qui gouverne l'homme et à laquelle celui-ci obéit spontanément. Par conséquent, dans leur être véritable, tous les hommes aiment le bien et l'expriment. Ce simple fait, en vérité, nous rend tous frères.
Mais dans l'expérience humaine cette inclination naturelle vers le bien est quelquefois cachée par des habitudes mortellement mentales de la pensée, les mauvaises herbes de l'entendement mortel, un masque trompeur qui doit être discerné spirituellement comme ne faisant pas partie de la nature véritable de l'homme mais comme les illusions du faux sens matériel de l'être.
Lorsque dans notre propre pensée nous sommes confrontés avec une certaine aversion envers quelqu'un, ou que nous sommes conscients de l'attitude hostile de quelqu'un à notre égard, nous devons être prompts à réaliser qu'il dépend de nous d'annuler aussi rapidement que possible notre propre sentiment d'antagonisme envers cette personne avant qu'il ne se développe en une inimitié agissante. De la même manière, nous devons détruire, dès son origine, et dans son intégralité, la suggestion du mal quant à l'antagonisme de quelqu'un à notre égard en réfutant tout écho qu'aurait pu susciter dans notre propre pensée l'antipathie de cette personne envers nous.
Un Scientiste Chrétien portera tout le poids de sa pensée du côté du fait scientifique tant en ce qui concerne son voisin que lui-même. Il maintiendra la vérité que le seul antagoniste est l'entendement charnel; c'est le seul ennemi. Il doit réellement voir que l'homme est l'enfant de Dieu, le reflet même de l'Amour divin. Par conséquent, il ne peut accepter et il n'accepte aucune suggestion, quelle qu'elle soit qui, bien que travestie sous la forme d'un sentiment ou d'une impulsion qui lui est propre, ne lui vienne de son Entendement, le Père-Mère, notre Parent commun à tous. Il réalisera qu'en tant qu'image et ressemblance spirituelle de Dieu, son adversaire et lui-même sont tous deux bienveillants, dignes d'amour et droits, animés et inspirés l'un et l'autre par la bonté infinie et l'intelligence de l'Amour divin, et par rien d'autre.
Lorsque nous aurons ainsi débarrassé notre conscience de la tentation de rendre inimitié pour inimitié, nous serons capables de répondre aux provocations du mal par la claire réalisation et l'affirmation du Christ, la Vérité. Alors, non seulement nous nous libérerons nous-mêmes, mais nous libérerons aussi notre prétendu adversaire de la mauvaise influence du faux sens matériel de l'homme, de son origine, de sa nature et de son caractère.
C'est cette mauvaise influence, appelée magnétisme animal, qui nous inciterait à juger le caractère humain d'après le simple témoignage des sens et qui entretiendrait la suspicion, qui fomenterait la discorde parmi nos semblables et, de ce fait, nous ferait perdre nos amis et multiplierait nos prétendus ennemis. Mais la compréhension du Christ, la Vérité, appliquée avec persistance à l'égard de l'erreur, dans notre propre pensée, concernant autrui, détruira cette influence et nous rendra capables d'obéir à la norme divine de la moralité scientifique donnée à la famille humaine par Christ Jésus: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux... Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même ?... Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matth. 5:44–46, 48;
Une joyeuse obéissance à cette loi de l'Amour dans toutes nos activités nous aidera à garder les amis que nous avons déjà, elle nous amènera à avoir des relations humaines réellement souhaitables, nous empêchera de former des jugements erronés sur les autres et guérira la pensée de ceux qui se croient être personnellement nos adversaires. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » Gal. 3:26., par la sainte inspiration de son exemple.
    