La plupart des gens approuvent l’idée de base de la Déclaration de l’Indépendance américaine selon laquelle « tous les hommes sont créés égaux ». La raison en est simple et logique. C’est Dieu, l’Entendement toujours présent, ou Amour, qui a créé l’homme à Son image et à Sa ressemblance. Puisque l’Amour est parfait, l’homme, l’image de l’Amour ou idée de l’Entendement, est parfait et des degrés intermédiaires dans la perfection n’existent pas. Mrs. Eddy dit dans Science et Santé: « La grande vérité de la Science de l’être, savoir, que l’homme réel était parfait, qu’il l’est, et le sera toujours, est incontestable; car si l’homme est l’image, le reflet de Dieu, il n’est ni inverti ni subverti, mais droit et semblable à Dieu. » Science et Santé, p. 200;
L’Amour impartial ne pourrait jamais créer un homme inférieur à un autre. Toutes les plus hautes idées de Dieu sont douées de qualités spirituelles, de manière égale, bien qu’elles aient chacune en particulier une individualité spirituelle distincte. Chaque enfant de Dieu reçoit de son Créateur un statut parfait. Dieu est absolument impartial.
La Science Chrétienne enseigne que ces vérités peuvent s’appliquer à toutes les circonstances humaines. Quiconque est conscient que tous les enfants de Dieu reflétent l’Amour infini, manifeste cette idée d’impartialité dans sa vie quotidienne. Il aime tout le monde, non pas en tant que supérieurs ou inférieurs, mais en tant qu’égaux. Il juge chacun en fonction de sa véritable identité, en tant qu’idée de l’Entendement. S’il rencontre quelqu’un d’une autre couleur, d’une autre race, il le voit comme son propre frère; il le sépare mentalement de toute classification selon laquelle cet homme serait considéré comme mieux ou moins bien que les autres; il le voit tel que l’Amour l’a créé, parfait, complet. Il veille à mettre en pratique l’injonction de Christ Jésus: « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. » Jean 7:24; Il respecte la dignité de chacun et accorde à chacun la considération et la courtoisie que l’on doit à ses égaux.
L’entendement mortel ou charnel s’insurge contre tout cela. Il s’oppose à la prise de position en vertu de laquelle l’homme est semblable à Dieu et parfait. Il met l’accent, plus ou moins raisonnablement, sur certaines différences de milieu, d’ascendance, d’attitude, d’usages et parfois de moralité; et il déclare que de ce fait les hommes ne sont pas égaux. Mais l’entendement mortel parle là de son propre concept erroné et non de l’homme réel, le témoin de l’Amour divin.
Partout dans le monde, on accepte l’idée d’inégalité qu’offre l’entendement mortel. Certains sont littéralement des esclaves. Des millions d’autres sont privés de bien des libertés qui appartiennent à l’homme en vertu de ses droits divine. Asservis par la pauvreté et l’injustice, ils n’ont aucune occasion de progresser ni de jouir d’une existence normale.
A n’en pas douter, ces gens méritent bien tout le secours et l’amour que peuvent leur accorder ceux qui ne sont pas handicapés de la sorte. La Science Chrétienne ne se contente pas d’aviser les défavorisés de leurs droits inhérents et de la manière de les exercer; elle indique en même temps à ceux qui se considèrent privilégiés le moyen de changer d’attitude. Premièrement, il faut qu’ils voient les défavorisés sous leur vrai jour, en tant qu’enfants parfaits de Dieu. Personne n’est en réalité ce que l’entendement mortel prétend. Même quelqu’un qui pourrait sembler déficient et plein de lacunes désagréables est en fait l’expression de l’Amour, constitué des qualités de l’Amour. L’homme est gouverné, soutenu, par l’Entendement, il n’est ni supérieur, ni inférieur. Il est le frère de tous les autres enfants de Dieu.
Deuxièmement, les privilégiés doivent se montrer assez vigilants pour déceler et renverser les suggestions de l’entendement charnel qui tentent de justifier la ségrégation et les abus dont tout groupe minoritaire peut faire l’objet. L’erreur prétend-elle que certains sont trop ignorants pour mériter d’être respectés et traités comme il faut ? Un tel homme n’existe pas. La véritable identité de chacun, aux yeux de Dieu, est intelligente, pure et sans défaut et par conséquent absolument digne d’amour et de respect. Quand ceux qui se sont crus supérieurs perçoivent, grâce à la prière, la réalité concernant ceux qu’ils ont considéré comme inférieurs et se mettent à les aimer comme des égaux, ils aident ces derniers d’une manière positive; ils leur permettent de prendre conscience de l’importante contribution qu’ils peuvent apporter aux progrès de la civilisation.
Il faut que favorisés, tout comme défavorisés, se débarrassent de la croyance au racisme si répandue; elle suscite la haine et la discrimination à l’égard de ceux qui sont d’une autre couleur. Ce mensonge agressif devrait être estimé à sa juste valeur, en tant que l’hostilité déclarée de l’entendement mortel envers la fraternité des enfants de Dieu que l’Amour a établie. A mesure que nous décèlerons la fausseté de l’erreur et comprendrons qu’elle est incapable d’empiéter sur l’harmonie du royaume de l’Amour, nous contribuerons à en assurer scientifiquement la chute.
Troisièmement, après avoir prié au sujet de la situation et atteint un point de vue suffisamment élevé pour lui permettre de voir clairement l’impartialité de l’amour que Dieu porte à l’homme, celui qui se croit supérieur aux autres devra ouvrir sa pensée à d’autres moyens pratiques d’aider humainement ceux qui en ont besoin. Ayant un désir sincère de venir en aide à autrui et de suivre les directives de l’Amour, il sera amené à suivre le bon chemin. Mrs. Eddy dit: « Si vous travaillez et priez avec des motifs sincères, votre Père vous ouvrira le chemin. » Science et Santé, p. 326;
Il y a des gens qui répètent avec insistance qu’ils sont dénués de partialité, de préjugés, qu’ils fréquentent ceux qui sont déshérités, leur fournissant vêtements et nourriture, s’en occupant quand ils sont malades, et ainsi de suite. Mais ces personnes pleines de bonnes intentions sont loin de toucher au but si elles n’arrivent pas à voir leurs amis moins favorisés comme ils sont réellement, si elles n’arrivent pas à savoir que tous les hommes ont le même Père et que tous jouissent également des mêmes droits, des mêmes libertés que Dieu leur dispense, et cela, quels que puissent être leur statut économique, leur nationalité, leur race ou leur couleur. Voilà la seule manière d’exprimer véritablement l’amour impartial.
Rien de tout cela ne signifie qu’il faille, quelle que soit la race à laquelle quelqu’un puisse appartenir, sanctionner le mal, la malhonnêteté, la grossièreté et ainsi de suite. Il faut séparer mentalement ces tares de l’individu, sans tenir compte du groupe ethnique dont il fait partie, et les voir en tant que faux concepts de l’entendement mortel, n’appartenant jamais à l’homme réel. Son véritable moi est à jamais pur et innocent, le reflet de son Créateur. En reconnaissant cela dans un esprit de prière, on aidera puissamment l’autre à se libérer des chaînes dont le mal prétend le charger.
Puisque Dieu est notre Père à tous, nous sommes donc en fait tous frères, et il nous incombe de nous voir mentalement ainsi. C’est ce qu’enseignait notre Maître. Il voyait l’homme parfait. Et cela lui permettait de guérir le malade et le pécheur. Paul, son disciple, mit l’accent sur la fraternité humaine quand il dit: « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques. » Rom. 12:10;
Le préjugé est l’un des grands fléaux de la civilisation. On en viendra à bout quand on cessera de classer les humains selon leur couleur et leur race, quand on distinguera plus clairement l’homme réel créé à l’image de l’Amour. Mrs. Eddy déclare: « Il faudrait bien comprendre que tous les hommes ont un Entendement, un Dieu et Père, une Vie, une Vérité et un Amour. L’humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » Science et Santé, p. 467.
Il reste beaucoup à faire; mettons-nous donc à l’œuvre.
