Un jour on livra chez moi un colis. En en examinant l’emballage, je compris qu’il s’agissait de quelque chose que je n’avais pas commandé et dont je ne voulais pas. Je rendis le paquet au bureau de poste avec l’inscription suivante: « Colis refusé ». Comme c’était simple ! Je n’avais eu nul besoin de déballer le paquet, d’en examiner le contenu, de m’en soucier ni d’écrire pour expliquer pourquoi je n’en voulais pas. Je n’avais eu simplement qu’à le refuser parce qu’il s’agissait d’une marchandise dont je ne voulais pas.
Comme nous nous en laissons souvent imposer par des suggestions dont nous ne voulons point et qui s’offrent mentalement à notre acceptation ! L’entendement mortel, ce menteur, présente constamment à la porte de notre conscience de faux modes d’information et de penser. C’est seulement quand on ne le reconnaît pas et qu’on l’accepte que cet entendement peut accomplir ses mauvais desseins. Il nous est toujours loisible de refuser d’admettre dans notre conscience ce qui ne vient pas de l’Entendement divin, Dieu, la seule et unique source de pensée véridique.
Il faut faire preuve d’une vigilance constante pour examiner chaque pensée et n’accepter que ce qui est valable. Puisque la pensée détermine l’existence, on ne saurait être trop difficile sur ce qu’on accepte ou non en tant que sa propre pensée. Puisque la porte de la conscience ne s’ouvre que de l’intérieur, chacun est responsable de ce qu’il pense.
Dans Science et Santé Mrs. Eddy nous exhorte comme suit: « Gardez la porte de la pensée. N’admettez que les conclusions dont vous voudriez voir les effets se réaliser sur le corps, et vous vous gouvernerez harmonieusement. » Science et Santé, p. 392;
La propagande fallacieuse de l’entendement mortel se présentant sous la forme de jugement, de critique, d’un sentiment de rancune ou même de haine, peut prétendre être la pensée même de quelqu’un; mais, à la lumière de la Science Chrétienne, on verra que cette propagande constitue un abus, une suggestion mentale agressive s’efforçant de pénétrer la conscience qui s’y prête et qui en devient ainsi la victime.
N’importe quelle suggestion de l’entendement mortel peut être mise à nu en la soumettant sans faute à l’épreuve de la question suivante: Dieu connaît-Il cela ? S’Il ne connaît pas cette suggestion, cette situation, c’est qu’elle n’est pas bonne, c’est qu’elle n’est pas réelle et qu’il faut par conséquent la rejeter, la refuser.
Ce qui, comme la Bible le raconte, arriva à Néhémie rebâtissant les murailles de Jérusalem, fournit un excellent exemple de la vigilance dont doit faire preuve celui qui s’efforce de maintenir sa pensée haute et proche de Dieu. Au moyen de mauvaises suggestions pleines de subtilité, ceux qui voulaient entraver la construction des remparts tentèrent de duper Néhémie en le faisant descendre des murailles, l’incitant ainsi à abandonner son travail; mais il était si éveillé aux machinations du mal qu’il perça leur fourberie, déjouant toute tentative d’entraver son œuvre.
Un des ennemis de Néhémie vint lui dire, après que ce dernier eut repoussé toutes les tentatives faites pour le duper, qu’il ferait mieux d’aller promptement se cacher dans le temple s’il tenait à la vie. Il lui répliqua: « Un homme comme moi prendre la fuite ! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le temple et vivre ? Je n’entrerai point. Et je reconnus que ce n’était pas Dieu qui l’envoyait. Mais il prophétisa ainsi sur moi. » Néh. 6:11, 12; Sur quoi Néhémie mena sa grande entreprise à bonne fin.
Celui qui cherche vraiment à entendre les directives de Dieu en toutes circonstances purifie sans cesse sa conscience et trouve par conséquent qu’il lui devient plus facile de déceler les tentatives faites par l’erreur en vue de le corrompre. La clef d’une vie harmonieuse, c’est de penser conformément à la nature de Dieu. Mrs. Eddy écrit: « La vraie conscience, c’est la vraie santé. » Miscellaneous Writings, p. 298;
Au moyen de l’un des cinq sens physiques il se peut que la pensée erronée, la fausse propagande, frappe à la porte de la conscience et qu’elle soit manifestement reconnue comme telle, puis chassée. En d’autres occasions elle est peut-être si habilement déguisée sous les traits vertueux de la propre justification qu’il faut, pour la déceler, faire preuve d’une grande sagesse et d’une vigilance ne se démentant point. Mais comme il est plus facile de s’en débarrasser avant qu’elle ne s’installe dans la pensée, au lieu d’avoir à chasser l’erreur malfaisante après qu’elle ait pris place dans la conscience !
Une étudiante de la Science Chrétienne se sentit un jour impliquée, à cause de quelqu’un, dans une situation erronée. Plus elle y songeait et plus elle en avait du ressentiment; ressentiment qui lui paraissait parfaitement justifié. Mais bientôt elle se sentit atteinte d’un mal physique très douloureux et inquiétant.
Elle demanda de l’aide à un Scientiste Chrétien plus expérimenté. Environ quarante-huit heures après, elle se surprit à repenser à la situation qui l’avait exaspérée. Alors, elle s’éveilla au fait que si elle avait commencé par rejeter la suggestion agressive selon laquelle il s’agissait d’un ressentiment juste, faisant partie intégrale de sa propre pensée, elle aurait pu s’épargner cette expérience pénible et les souffrances qui en découlaient.
Elle commença à raisonner en prenant pour base la totalité de Dieu, le bien. Dieu, l’Entendement parfait, connaissait-Il cette situation ? Non. Était-ce Lui qui avait créé la rancune ? Non. Avait-Il créé quelqu’un susceptible d’exprimer de la rancune ou d’en être l’objet ? Non. Par conséquent tout ce tableau erroné n’avait jamais existé ni eu de réalité. Ayant ainsi écarté de sa pensée la suggestion erronée, la Scientiste Chrétienne se trouva instantanément débarrassée de la difficulté physique en question.
Le désir sincère de maintenir une pensée pure et sainte viendra en aide à celui qui cherche à refuser toute agression mentale, toute mauvaise influence. Mrs. Eddy écrit: « Celui qui refuse de se laisser influencer par quoi que ce soit en dehors de l’Entendement divin, remet son sort à Dieu et s’élève au-dessus des suggestions qui proviennent d’une source mauvaise. » p. 113;
Christ Jésus, le maître Chrétien, affronta et surmonta toute espèce de tentations, de suggestions, mauvaises. Les tentations que Jésus dut affronter dans le désert peuvent nous servir de bonne et profonde leçon. On y voit le diable s’évertuant par trois fois à duper Jésus afin de lui faire renier Dieu. Le Maître, ayant rejeté les deux premières suggestions, se retourna alors contre l’ennemi et lui dit avec autorité: « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Matth. 4:10. Puis, le récit s’achève ainsi: « Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient. »
Aussi longtemps que nous discuterons avec l’entendement mortel, l’agresseur continuera de nous tenter, espérant mener à bonne fin ses desseins tortueux grâce à quelque stratagème. Mais quand on chasse le mal avec autorité, la tentation disparaît, la victoire est remportée.
Ne faisons point de concessions à l’erreur; veillons toujours de manière à déceler les tentatives que fait l’entendement mortel en vue de nous faire accepter, sous forme d’une pensée innocente ou légitime, sa propagande falsifiée et indésirable. Avec une conscience débordante de la joie de savoir que le Christ est toujours présent afin de nous maintenir dans l’expectative du bien, nous démontrerons l’unité de l’Entendement et mènerons une vie de bonheur, de santé et de plénitude.
