Apprendre à vivre les Béatitudes, c’est découvrir le secret du bonheur. Le mot même « béatitude » signifie « un état d’extrême félicité », et « béatifier » c’est « rendre suprêmement heureux ». Les Béatitudes ne sont pas des directives, mais des promesses riches en grâce qui accompagnent la tâche que l’entendement humain trouve souvent difficile d’accomplir: la tâche de ressembler au Christ. Elles énoncent la loi spirituelle fondamentale.
Vivre l’amour et la vérité que Christ Jésus comprit et manifesta, et d’où procédait l’œuvre si merveilleusement réussie de sa vie, démontrant la possibilité pour tous les hommes d’atteindre le salut parfait, c’est là l’œuvre qui exige le plus du chrétien. C’est aussi la plus rémunératrice. C’est du fait même de vivre la loi du Christ, qui est spontanée et qui agit toujours infailliblement, que le Scientiste Chrétien tire son pouvoir de guérir. L’Amour est le Principe de cette guérison. Pour le vivre, il faut se soumettre à une discipline spirituelle.
Saint Matthieu rapporte que Christ Jésus, après avoir prononcé le Sermon sur la montagne, qui contient les Béatitudes, commença son œuvre de guérison; il étendit la main et guérit un lépreux. Vivre les préceptes du Maître c’est rejeter toutes les impulsions inhérentes au sens mortel et charnel de la vie. Alors paraît l’homme, le reflet véridique de Dieu, vivant et aimant. Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce., écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « La Science fera connaître Dieu tel qu’Il est, et le christianisme démontrera cette déclaration et son Principe divin, améliorant le genre humain physiquement, moralement et spirituellement. » Science et Santé, p. 466;
Les Béatitudes constituent l’un des passages les plus simples de la Bible; aucun n’est cependant plus profond. Christ Jésus y expose les qualités qui le caractérisent. Nous devons nous hausser jusqu’à la nature du Christ. Le Maître vint nous montrer la façon d’y parvenir; il vint pour fournir à l'humanité la preuve que l’Amour divin a le pouvoir de guider, de protéger et d’enrichir l’existence humaine, pour prouver que nous pouvons aimer et que nous sommes aimés, que la Vie est Dieu, l’Esprit, le bien intelligent, infini et toujours actif, que, par réflexion, nous vivons dans la bonté, et que, par conséquent, nous sommes spirituels et immortels.
Le mot « chrétien » implique l’idée d’être semblable au Christ. Portons-nous ce titre avec considération ? En connaissance de cause ? Avec autorité ? Ou bien la vie que nous menons en fait-elle un vain mot ? Chacun doit répondre à cette question pour soi-même, et à soi-même. De même que la société de son temps avait les yeux fixés sur le Maître, ainsi le monde d’aujourd’hui a les yeux fixés sur les Scientistes Chrétiens pour voir comment ils vivent.
Mrs. Eddy fait une mise au point des qualités du vrai chrétien sous le titre: « Traduction Scientifique de l’Entendement Mortel ». p. 115; Si nous pouvons manifester les qualités morales énumérées sous le titre « Deuxième Degré », et indiquées en marge comme « Qualités de transition », alors nous sommes prêts à voir paraître dans notre vie les qualités purement spirituelles classées dans le « Troisième Degré » en tant que « réalité ». Nous comprendrons et démontrerons alors progressivement l’Entendement qui était en Christ Jésus.
Être semblable au Christ c’est avoir les Béatitudes pour modèle et vivre le Sermon sur la montagne avec puissance et grâce. Quand nous considérons les richesses spirituelles de l’Entendement, nous rendons-nous compte que nous sommes « pauvres en esprit » et nous absorbons-nous dans la lecture de la Bible et des écrits de Mrs. Eddy, avec l’ardent désir de spiritualiser et d’enrichir notre pensée et notre caractère ? Réprimons-nous l’orgueil démesuré, la colère, les antagonismes personnels aigus qui pourraient nuire injustement aux autres — toutes choses contre lesquelles Mrs. Eddy nous met en garde et qui font trébucher ou s’égarer certains ? Suivons-nous humblement et avec réflexion l’exemple de notre Maître ? Si nous nous abandonnons tant soit peu à l’orgueil, à l’opiniâtreté et à l’ambition du monde, ces défauts se développeront jusqu’à devenir des difformités mentales et morales qui nous rendront impitoyables et nous égareront.
« Heureux les miséricordieux. » Matth. 5:7; A quel point avons-nous la langue prompte ? A quel point sommes-nous prompts à mal juger, à châtier, à condamner du point de vue mortel ? A quel point avons-nous le cœur pur ? Sommes-nous suffisamment libérés des maux du sens matériel pour voir au moyen du sens spirituel la splendeur du Principe divin, pour discerner l’essence même de la nature divine, et ainsi commencer à comprendre son expression, l’homme créé par Dieu, sain, heureux et utile ? Nous ne pouvons vraiment aimer si nous ne nous considérons nous-mêmes et si nous ne considérons nos semblables comme le reflet spirituel de Dieu, l’homme réel. « Heureux les miséricordieux » ! Si tous les chrétiens comprenaient ces paroles, s’ils les acceptaient vraiment et s’ils y obéissaient, il n’y aurait plus de violence, ni crime, ni haine raciale, ni terreur, ni conflit entre les hommes et entre les nations.
« Heureux les pacificateurs. » v. 9; Une personne qui étudiait depuis longtemps la Science Chrétienne eut l’occasion de démontrer la véracité de ces paroles d’une manière inaccoutumée. Elle avait un emploi qui comportait de grandes responsabilités. Elle rentra un soir du bureau, fraîche et radieuse, malgré la journée qui avait été longue et bien remplie. On lui demanda comment il se faisait qu’après une journée de labeur elle pût paraître si heureuse. Elle répondit: « J’ai appris aujourd’hui quelque chose que je n’ai pas répété. » En d’autres termes, elle n’avait pas colporté le mal qu’elle avait entendu dire d’une personne. Les pacificateurs sont ceux qui maintiennent la paix, ceux qui ne lancent pas de propos malveillants. Les pacificateurs sont ceux qui ont vaincu toute susceptibilité et toute irritabilité personnelles, qui ne se laissent aller à aucune critique empoisonnée ni à rien de ce qui pourrait être une source de conflit entre les individus ou les collectivités.
Sommes-nous capables de nous réjouir et de revendiquer la paix qui est la nôtre, « le royaume de Dieu au-dedans de nous », quand nous sommes persécutés ou outragés pour la Vérité ? Au milieu du tumulte du matérialisme, de l’attachement destructeur aux plaisirs du monde et de la surexitation, sommes-nous capables de nous tourner vers Dieu pour que Sa main nous guide et nous apaise ? Jésus recherchait souvent la solitude pour écouter la voix de Dieu. Prenons-nous le temps de prier malgré le rythme insistant de cette époque qui prétend être scientifique ? Prenons-nous le temps de vivre, d’aimer, de manifester vraiment la tendre bonté de Dieu ?
Si nos réponses à ces questions sont affirmatives, si nous nous efforçons sincèrement d’exprimer dans nos pensées, dans nos mobiles et dans nos actes notre individualité véritable, créée par Dieu, alors, au moins du point de vue du caractère chrétien, nous avons le droit de prétendre au pouvoir de guérir les malades par la Science Chrétienne. Car la clef de ce pouvoir est notre démonstration du fait que notre nature est la nature divine.
Exhortant les premiers chrétiens à devenir participants de la nature du Christ, fuyant ainsi la corruption du monde, l’apôtre Pierre leur conseilla de cultiver la foi, la vertu, la science, la tempérance, la patience, la piété, l’amour fraternel, la charité. Puis il ajouta: « Si ces grâces se trouvent en vous et si elles y abondent, elles ne vous laisseront pas oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. » II Pierre 1:8; Ne pouvons-nous déduire de ce conseil que c’est le caractère du Christ que nous entretenons en nous qui fait que notre Science porte des fruits ?
Les Scientistes Chrétiens prennent conscience de la présence et du pouvoir de l’Amour divin, la source de l’amour reflété et de son pouvoir, et ainsi, dans la mesure de leur fidélité, ils satisfont à l’obligation universelle qui se présente aux individus comme aux nations de s’aimer les uns les autres et d’aimer leurs prétendus ennemis. Ceux qui aiment vraiment de cette façon, parcourent la terre dans la liberté et la dignité.
Le dernier des six articles de foi de la Science Chrétienne est un engagement exigé de chaque étudiant sincère; le voici: « Et nous promettons solennellement de veiller et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous; de faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent; et d’être miséricordieux, justes et purs. » Science et Santé, p. 497. « Être miséricordieux, justes et purs », c’est exprimer l’essence même des Béatitudes. En y conformant notre vie, nous démontrons l’amour du Christ qui guérit et rend heureux celui qui donne comme celui qui reçoit.
L’Amour est le seul pouvoir qui guérisse. La vie de Mrs. Eddy démontra l’esprit même des Béatitudes; par son pouvoir de guérir, elle montra à la famille humaine les sublimes possibilités qui lui sont offertes d’accomplir la loi de l’Amour par la Science du Christ et de trouver ainsi le bonheur dans la démonstration du bien universel.