Une des caractéristiques les plus frappantes du vingtième siècle, c'est la lutte acharnée des hommes à réorganiser la société de façon à jouir d'une plus grande justice et d'une égalité plus manifeste.
Le Scientiste Chrétien comprend que cette lutte n'est pas simplement accidentelle, mais qu'elle représente plutôt la chimicalisation morale dont Mrs. Eddy parle dans Science et Santé. Mentionnant les forces en conflit de notre époque et les troubles qui en résultent, elle écrit: « Ces troubles continueront jusqu'à la fin de l'erreur, quand toute discorde sera engloutie dans la Vérité spirituelle. L'erreur mortelle s'évanouira dans une chimicalisation morale » (p. 96).
Les Scientistes Chrétiens consciencieux sont vigilants à l'égard des forces en conflit qui règnent autour d'eux. Ils n'ignorent pas l'erreur, afin de ne pas en devenir la victime. Ils cherchent plutôt à discerner et à définir la nature spécifique des erreurs qui produisent ces forces en conflit dont ils sont conscients; puis ils remplacent dans leur pensée ces erreurs par l'aspect spécifique de la Vérité éternelle qui progressivement et finalement les anéantira.
L'opinion que l'humanité se compose de deux groupes distincts, qu'on pourrait appeler « ceux qui ont » et « ceux qui n'ont pas », les privilégiés et les sous-privilégiés, est prédominante. L'argument fallacieux se présente que la justice sociale ne sera établie que lorsque les riches seront obligés de partager leurs biens avec les pauvres.
Des chrétiens mêmes se sont laissé aller à accuser les personnes privilégiées et riches, s'appuyant sur les paroles de Jésus au jeune homme riche, lorsqu'il lui dit de vendre tout ce qu'il avait et de le distribuer aux pauvres. Mais, comme le rapporte Luc au chapitre dix-huit de son Évangile, le jeune homme « devint tout triste ». Et Jésus lui dit: « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! »
Ceux qui ont étudié les œuvres et les paroles de notre Maître à la lumière des enseignements de la Science Chrétienne [Christian Science] savent bien que celui qui connaissait et démontrait son unité avec Dieu, l'Amour, ne pouvait jamais prononcer une seule parole capable d'allumer les passions humaines ou de justifier des luttes de classes.
Jésus put discerner les pensées intimes du jeune homme riche, et il choisit les mots qui sauraient le toucher. Il comprit dans ce cas que les possessions matérielles avaient la première place dans la pensée du jeune homme et qu'il n'était pas prêt à obéir au premier, au grand commandement d'aimer Dieu seul de tout son cœur et de toute sa pensée.
On se rappellera que lorsque le jeune homme s'adressa à Jésus, il l'appela « mon bon Maître », et Jésus le réprimanda aussitôt en lui demandant: « Pourquoi m'appelles-tu bon ? » Puis il expliqua: « Il n'y a qu'un seul bon, c'est Dieu. » Il avait discerné dès le début de leur entretien l'orgueil qu'avait le jeune homme de sa position sociale, tout comme il avait percé à jour Simon, le pharisien, dont la manière de le recevoir contrastait si fort avec l'humble adoration de Marie Madeleine.
Il n'est nulle part mentionné que Jésus ait eu quoi que ce soit contre ceux qui vivaient dans la prospérité. Il enseigna et prouva que ceux qui aiment Dieu et leur prochain ont toujours tout ce dont ils ont besoin jour après jour et qu'ils peuvent partager leur abondance avec d'autres. Mrs. Eddy dit dans Science et Santé: « Les riches en esprit aident les pauvres, étant unis en une grande fraternité, ayant tous le même Principe, ou Père; et béni soit celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui » (p. 518).
Le Scientiste Chrétien sait qu'avant que l'égalité soit davantage manifestée dans le monde — étape essentielle à l'établissement du royaume de Dieu sur la terre — riches et pauvres devront par la Science se dépouiller « du vieil homme » avec son concept matériel des choses, et se revêtir « du nouvel homme », l'homme réel, spirituel, pour toujours conscient d'être inséparable de son créateur.
Grâce à cette nouvelle naissance, nombreux sont ceux qui ont déjà perçu et prouvé que les idées spirituelles que Dieu révèle continuellement à Son reflet, l'homme, sont à la portée de toute conscience réceptive. Ils démontrent dans une certaine mesure cette promesse de Mrs. Eddy dans Miscellaneous Writings (p. 307): « Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et à leur tour, elles pourvoient à vos besoins quotidiens. Ne demandez jamais rien pour le lendemain; il suffit de savoir que l'Amour divin est un secours toujours présent; et si vous attendez sans jamais douter, vous aurez à chaque instant tout ce dont vous avez besoin. »