Faisant allusion au lancement du satellite Telstar, la Reine Elizabeth II disait dans un message annuel à la Grande-Bretagne et au Commonwealth: « Maintenant nous pouvons tous dire: mon prochain, ce sont les hommes du monde entier et c'est seulement en nous rendant utiles les uns aux autres que nous pourrons atteindre les étoiles. » Combien il est important de reconnaître que notre prochain, ce sont tous les hommes, et de voir comment on peut le mieux se rendre utile à eux, individuellement et collectivement.
Il y a des siècles qu'un Maître dont la vie fit sur le monde la plus grande impression jamais enregistrée, raconta une histoire toute simple illustrant ce que signifie se conduire comme un prochain. Il parla d'un voyageur sur une route dangereuse qui tomba aux mains de brigands. L'homme fut dépouillé de ses vêtements, blessé, et laissé à demi mort. Un prêtre et un lévite, tous deux membres respectés de la société, le virent mais passèrent outre. Puis un membre d'une minorité dédaignée survint et, voyant le malheureux, eut compassion de lui. « Il s'approcha et banda ses plaies, après y avoir versé de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et lui donna des soins » (Luc 10:34). Lorsqu'il partit, il laissa même de l'argent pour que l'on prît soin de cet homme.
Cette histoire du bon Samaritain, racontée par Christ Jésus, montre que le vrai prochain, ne se souciant pas de ses propres commodités et utilisant toutes ses ressources, s'écarte de son chemin pour aider celui qui est dans le malheur et continue à l'aider jusqu'à ce que le besoin ne s'en fasse plus sentir. Elle révèle aussi que les bons rapports doivent s'étendre au-delà de nos prochains immédiats ou de nos amis et compatriotes.
La condition humaine n'est pas tellement différente de celle de l'infortuné voyageur. Dépouillés et blessés par les hasards et les limitations inhérents à une conception matérialiste de l'existence, les hommes aussi se retrouvent à demi morts sur la route dangereuse de la mortalité, qui commence par la naissance et se termine par la mort. En dépit des appels à l'aide qu'ils lancent à diverses professions et institutions respectées, très informées des difficultés rencontrées, ils demeurent la plupart du temps sur la même route, où le péché, la maladie et la mort, ces accessoires de la matière, sont considérés comme naturels, et où toute espérance d'immortalité est reportée sur un avenir nébuleux.
Heureusement, tout au long des siècles, la confiance en Dieu a apporté des rayons de lumière dans un tableau qui autrement serait bien sombre. Et aujourd'hui, de même qu'avec la venue du Christ au temps de Jésus, une grande lumière brille dans les ténèbres, une lumière destinée à luire jusqu'à ce que le monde entier soit délivré de sa détresse.
Il y a près d'un siècle qu'une femme est sortie de l'obscurité pour devenir non seulement une grande Découvreuse, une Fondatrice et un Leader, mais aussi le prochain le plus accompli que chaque homme ait eu depuis Christ Jésus. Se tournant vers Dieu pour être sauvée à la suite d'un grave accident, cette femme fut rétablie instantanément après avoir lu dans la Bible le récit de la guérison d'un paralytique par Jésus. Dieu la guérit en aboutissement de sa prière et de son illumination spirituelle, et elle s'efforça de comprendre les lois spirituelles et scientifiques qui avaient amené sa guérison, afin que d'autres puissent être guéris comme elle.
Cette femme, Mary Baker Eddy, ne connaissait que trop bien la futilité d'essayer de trouver la paix et le bonheur dans un sens matériel de vie ou sur la voie de la mortalité. Elle écrit (Rétrospection et Introspection, p. 23): « Le cours de la vie humaine était trop mouvementé pour me laisser tranquille dans l'illusion que cette soi-disant vie pouvait être un repos réel et durable. »
En approfondissant avec application les Écritures, Mrs. Eddy découvrit un monde nouveau de l'Esprit, et, s'élevant au-dessus de l'agitation des croyances matérialistes, elle apporta à l'humanité en 1866 le message guérisseur de la Science Chrétienne [Christian Science], le Consolateur promis par Jésus. Elle vit qu'à la base des guérisons de la Bible se trouvaient un Principe et une Science qui pouvaient être compris et démontrés pour le bien de toute l'humanité.
Comme le Samaritain dans la parabole de Jésus renonçant à ses propres commodités et mettant en œuvre toutes ses ressources, cette grande Découvreuse du dix-neuvième siècle n'épargna aucun effort pour apporter la guérison et la régénération au monde entier. Sans l'aide de Dieu Mrs. Eddy n'aurait pas pu mener à bonne fin sa mission, dans toute son ampleur. Mais la Science de Dieu lui permit d'atteindre son noble but, et sa confiance en Dieu grandit à mesure qu'elle avançait.
Mrs. Eddy guérit beaucoup de personnes en pratiquant cette Science qu'elle découvrit; elle enseigna cette Science aux autres, elle en rédigea le livre de texte, Science et Santé, et elle établit l'Église du Christ, Scientiste, avec son vaste champ d'activités. Elle fonda les périodiques religieux, parmi lesquels Le Héraut de la Science Chrétienne qui a différentes éditions pour ceux qui ne lisent pas couramment l'anglais. Et voyant le besoin d'information et d'analyse dignes de foi et éclairées sur les événements mondiaux, elle fonda The Christian Science Monitor.
Les historiens accordent volontiers beaucoup de gloire aux explorateurs qui ont dépassé les frontières auxquelles leurs semblables étaient accoutumés, renversant les barrières restrictives et ouvrant des champs nouveaux au progrès et aux réalisations humaines. Grâce à la grandeur de l'œuvre de Mrs. Eddy en sa qualité de Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne [Christian Science], les barrières des croyances erronées sont en voie d'être détruites. Au lieu d'un mortel dans un univers matériel, l'homme est reconnu comme un immortel dans un univers spirituel.
Grâce à la révélation de la Vérité apportée par Mrs. Eddy, on voit que l'homme n'est pas un voyageur solitaire et sans but sur une route dangereuse, où des brigands sont prêts à lui dérober la substance de sa santé, de son intelligence, de sa droiture et de sa domination, le laissant sur place pour mourir. La doctrine et la démonstration de Mrs. Eddy font voir clairement que l'homme est une idée spirituelle, gouvernée par un Principe parfait, Dieu. L'être et la substance de l'homme doivent demeurer pour toujours intacts à cause de la nature de Dieu, et du rapport existant entre Dieu et l'homme en tant qu'effet ou reflet. Dans Science et Santé (p. 587), Mrs. Eddy définit Dieu comme étant: « Le grand Je suis; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel; Principe; Entendement; Ame; Esprit; Vie; Vérité; Amour; toute substance; intelligence. »
Grâce à l'œuvre de bon Samaritain de Mrs. Eddy, la Science Chrétienne [Christian Science] détourne l'humanité de la route semée d'embûches de la croyance à la vie, la substance et l'intelligence séparées de Dieu, pour la conduire sur le chemin du Christ, chemin de la Vie, de la Vérité et de l'Amour éternels — le seul chemin véritable, celui que Jésus qualifie de resserré, où la toute présence de Dieu exclut les croyances erronées qui dépouillent la race humaine et en font une victime. Grâce aux efforts surhumains d'une femme, les sombres nuages de la mortalité disparaissent de l'horizon mental de nombre de personnes, à mesure que le péché et la maladie sont guéris, les limitations surmontées, et qu'une longévité croissante est démontrée.
Grâce aux vastes canaux de L'Église Mère et grâce à ses membres actifs, le divin Consolateur panse et guérit les blessures infligées par les croyances charnelles, y versant à flot la vérité et l'amour. Beaucoup ont trouvé repos et asile dans cette Église et dans ses filiales. Parce que Mrs. Eddy a donné au monde la Science Chrétienne [Christian Science] sous forme d'une Science pratique, avec des règles de démonstration, l'humanité n'est plus obligée de rester sur le chemin de la mortalité.
Cette femme noble et bonne, qui donna des preuves qu'elle était le prochain de chaque homme, est la femme que nous autres, Scientistes Chrétiens, avons le privilège d'appeler « notre Leader ». Cependant, pour que Mrs. Eddy soit notre Leader dans les faits, nous devons la suivre dans sa démonstration de la Science divine, et dans sa haute conception de ses devoirs de prochain.
Le rôle du disciple, tout en étant parfois ardu, ne peut jamais être aussi difficile que celui de leader, mais cela ne diminue en rien son importance. Combien plus facile est notre rôle — qui consiste à soutenir les activités et les périodiques de L'Église Mère grâce à notre activité de membre et à nos abonnements — que ne le fut le rôle du pionnier qui les a établis ! Pouvons-nous faire moins que d'apporter ce concours en effectuant le travail qui nous revient en tant que prochain de chaque homme dans le monde ?
Dans son sens le plus élevé ce rôle de prochain exige de chacun de nous qu'il soit un chrétien scientifique, comme le fut Mrs. Eddy, et à cette fin chacun doit élargir et utiliser sa compréhension de la Science Chrétienne [Christian Science]. C'est seulement en comprenant cette Science et en la démontrant avec compassion, que nous pouvons guérir ceux qui sont blessés par les croyances erronées, et contribuer à leur offrir soin et abri dans la structure régénératrice de la Vérité.
Il nous appartient de démontrer dans notre travail de Samaritain qui consiste à apporter au monde la vérité curative de la Science Chrétienne [Christian Science] les qualités à l'image du Christ qui nous appartiennent comme enfants de Dieu. La vérité que nous apprenons sur notre être et notre nature véritables, nous devons la partager en aidant les autres. De cette façon, non seulement nous aimerons notre prochain comme nous-mêmes, ainsi que Jésus l'enjoignit, mais nous prendrons possession de notre héritage de vie éternelle, parce que nous aurons quitté la route de la croyance mortelle et que nous suivrons le Christ.