Pour le praticien de la Science Chrétienne, aider les autres à s’aider eux-mêmes est un privilège. Il apprend qu’en aidant son frère, il s’aide lui-même, augmentant ainsi, en conséquence, sa capacité d’appliquer la vérité curative de la Science Chrétienne.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, écrit, en parlant de Christ Jésus (p. 18): « Sa mission fut à la fois individuelle et collective. Il fit bien l’œuvre de la vie, non seulement pour être juste envers lui-même, mais aussi par miséricorde pour les mortels, — afin de leur montrer comment faire la leur, mais non de la faire pour eux, ni de leur épargner une seule responsabilité. »
Pour être juste envers lui-même, le praticien de la Science Chrétienne travaille à son propre salut, se libérant de la croyance à la vie dans la matière, tandis que par miséricorde pour les autres il les aide à s’aider eux-mêmes. Il suit ainsi l’exemple de Jésus, dont les enseignements et les démonstrations furent pour Mrs. Eddy le modèle de la méthode de la pratique de la Science Chrétienne.
Une illustration vivante de la façon qu’avait le Maître d’aider les autres à s’aider eux-mêmes est donnée dans un récit du neuvième chapitre de l’Évangile selon saint Matthieu. On nous dit « qu’on lui apporta un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant la foi de ces gens, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés » (Matth. 9:2). Jésus reconnut la présence de la foi active et demanda en plus l’activité mentale qui est de se réjouir d’être libéré des effets des péchés.
Il est possible que la souffrance physique de cet homme ait détruit le désir de pécher, même lorsque la croyance à la corporalité le tenait encore en esclavage. La croyance que Dieu seul pouvait pardonner les péchés était entretenue par les scribes qui, entendant les paroles de compassion de Jésus à l’homme malade, « dirent en eux-mêmes: Cet homme blasphème ! » Le Maître blâma leur croyance et prouva, en guérissant cet homme, que son pouvoir de pardonner les péchés était donné par Dieu. Il attacha la libération physique de l’homme à sa libération morale et de plus l’appela à l’action: « Lève-toi... charge-toi de ton lit, et va dans ta maison. »
Jésus n’aida pas physiquement cet homme à se lever, n’ôta pas son lit et ne l’aida pas non plus à aller dans sa maison; mais il aida le paralytique à comprendre qu’il était capable de se lever, à élever sa conscience jusqu’à un état de réceptivité spirituelle à la vraie idée de l’homme.
Le résultat de la connaissance affirmative fidèle de Jésus fut que l’homme put marcher. Il put, à cet endroit et à ce moment même, être dans la seule demeure réelle de l’homme, la conscience de l’Amour, avec son Père-Mère Dieu, de qui en réalité il n’avait jamais été séparé. C’est vers cet état de conscience que le praticien de la Science Chrétienne conduit ceux qui s’adressent à lui pour être aidés lorsqu’ils sont enchaînés par la croyance cruelle à la nécessité de souffrir pour des fautes passées.
Examinons comment le praticien aide le patient à s’aider lui-même à se lever, à se charger de son lit, et à aller dans sa maison — à s’élever au-dessus du péché, de la maladie et de la mort et à être en possession de son unité consciente avec Dieu. Comment le praticien aide-t-il à apporter le pardon du péché, ou sa destruction, ce qui a pour résultat la guérison spirituelle ?
En Science Chrétienne nous apprenons que le péché est la supposition que la vie et l’intelligence sont dans la matière. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 542): « La croyance à la vie dans la matière pèche à chaque pas. » « La croyance à la vie dans la matière » viole tous les Commandements. Et s’écarter des Dix Commandements c’est n’être pas en conformité avec les lois morales, qui démontrent la perfection, et ainsi n’être pas en accord avec l’homme que l’on est réellement, l’image et la ressemblance de Dieu. L’image et la ressemblance de Dieu obéit à Dieu.
C’est le privilège du praticien d’aider les autres à comprendre la signification spirituelle et pratique des Dix Commandements, particulièrement du Premier Commandement, sur lequel est basée la guérison par la Science Chrétienne. Comme exemple, on peut montrer que la croyance à la vie dans la matière, avec sa prétention à une vie organique et à l’action organique, transgresse le Premier Commandement (Ex. 20:3): « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face. »
Cette vérité révélée par Mrs. Eddy, que Dieu est Esprit, et que par conséquent l’homme, l’image de Dieu, n’est pas matériel, mais spirituel, est la base de la réfutation de la fausse croyance selon laquelle la vie de l’homme dépend d’une façon quelconque de l’homme dépend d’une façon quelconque de l’action ou de la construction organiques.
Une femme souffrant de broncho-pneumonie, ce qui lui causait une grande difficulté en respirant, fut guérie lorsqu’un praticien lui fit comprendre que la Vie est Dieu et que l’action parfaite de la Vie appartient à l’homme, le reflet de Dieu. Lorsqu’elle accepta le fait qu’elle avait la vie, le mouvement et l’être en Dieu, et non dans le corps, la difficulté prit fin, et elle fut guérie.
La réfutation des prétentions du sensualisme, basées sur la croyance à une nécessité corporelle, est accomplie dans la mesure où le praticien amène les autres à reconnaître que l’homme, comme expression de Dieu, est spirituellement complet en soi. La désobéissance au septième commandement a été corrigée de cette façon.
Le praticien a le privilège d’aider ceux qui ont été conduits à croire en la nécessité des effets, soit stimulants soit tranquillisants, des divers produits dont on fait tant de réclame aujourd’hui. Une telle usurpation du pouvoir et de la prérogative qu’a l’Entendement divin de maintenir l’homme en parfait équilbre, satisfait d’être le reflet de Dieu, peut être corrigée lorsque l’on montre à celui qui est en esclavage comment revendiquer sa liberté. Ceci s’accomplit grâce à l’obéissance au deuxième commandement, qui dit en partie (Ex. 20:4, 5): « Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune représentation des choses qui sont en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point. »
Aider les autres à avoir des relations humaines plus harmonieuses est un privilège qui apporte une grande récompense au praticien. On aide les enfants à ne plus être récalcitrants en leur faisant comprendre la signification spirituelle du cinquième commandement (Ex. 20:12): « Honore ton père et ta mère... »
Les jeunes gens qui se rebellent contre l’autorité des parents apprennent volontiers que Dieu est Principe divin, comme nous l’enseigne la Science Chrétienne. Ils acceptent de coopérer lorsqu’ils voient la relation avec leurs parents comme une ligue d’assistance mutuelle, apportant le gouvernement de Dieu dans les affaires du foyer. Il leur est alors facile de trouver de bonnes relations en dehors de chez eux.
Le praticien peut aider ces jeunes gens à s’aider eux-mêmes à trouver leur activité juste, ainsi que des relations aimantes et utiles, lorsqu’ils entrent à l’université et à leur sortie de l’université.
Les problèmes d’affaires offrent souvent au praticien une occasion de montrer qu’essayer d’utiliser le pouvoir spirituel à des fins égoïstes ou contestables, et que rechercher des objectifs matériels plutôt que des buts spirituels, c’est n’être pas à la hauteur de la promesse du Maître, qui dit (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement son royaume et sa justice [de Dieu], et tout cela vous sera donné par surcroît. »
Être délivré des pensées de pillage et de destruction, libéré de l’impiété, de la cupidité, de la jalousie et de l’envie, éprouver de la joie en observant le Sabbat comme une occasion de se fortifier spirituellement en se rendant aux services de l’église et à l’école du dimanche et en les soutenant — toute cette félicité est augmentée par le travail du praticien. Les infractions aux Dix Commandements privent de la satisfaction d’une propre expression spirituelle, mais c’est le privilège du praticien de prouver qu’obéir à ces commandements nous apporte une joie ineffable.
Le plus grand de tous les privilèges du praticien est peut-être de se trouver en présence de la mort, « l’ennemi qui sera détruit le dernier », et de la voir détruite grâce à la compréhension de l’omnipotence de la Vie divine. De nombreuses victoires sur le moi doivent avoir précédé cette suprême expérience. Un praticien doit avoir émergé de façon considérable de la croyance à la vie dans la matière pour rendre possible le triomphe sur cette tyrannie. Le privilège de faire des progrès quotidiens en surmontant le sens erroné de vie et de substance doit avoir été saisi et exercé dans sa totalité.
Mais quelle joie il y a dans une telle occupation ! Quelle récompense elle entraîne dans la victoire sur soi-même qu’elle exige ! Comme notre chère Leader a très justement énoncé le privilège de la pratique de la Science Chrétienne en écrivant dans Science et Santé (p. 518): « Les riches en esprit aident les pauvres, étant unis en une grande fraternité, ayant tous le même Principe, ou Père; et béni soit celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d’autrui. »
