Nous apprenons en Science Chrétienne que la qualité des pensées d’une personne explique dans une grande mesure, sinon complètement, la qualité de sa vie extérieure. Réellement, le monde extérieur est l’objectivation de la pensée intérieure. De même que la déclaration de Christ Jésus (Luc 17:21): « Le royaume de Dieu est au-dedans de vous », est vraie — et ceci est une prémisse fondamentale de la Science — de même il y a beaucoup de vérité dans l’observation du sage auteur des Proverbes, qui dit d’un homme qu’il est « tel que sont les pensées dans son âme » (23:7, version Segond).
Lorsque nous admettons le vrai concept de l’homme en tant que reflet spirituel de Dieu, l’Esprit infini, nous apportons dans la vie humaine ces qualités spirituelles de la divinité qui expriment la nature de Dieu dans toute Sa majesté, Sa gloire et Sa splendeur. Mais si nous laissons entrer les pensées négatives, peu attrayantes, déplaisantes et rancunières, nous provoquons des états identiques de vie humaine. Nous voyons ainsi la nécessité d’apprendre à ne pas entretenir de ressentiment.
Mrs. Eddy fait une déclaration provocante dans son Message to The Mother Church for 1902 lorsqu’elle dit (p. 19): «Le Scientiste Chrétien n’entretient pas de ressentiment; il sait que cela lui ferait plus de mal que toute la malice de ses ennemis. Mes frères, de même que Jésus pardonna, pardonnez. »
Lorsque j’étais étudiant à l’université, ma classe de stratégie militaire fut désignée pour dresser la carte du terrain dans un secteur boisé voisin. Le jour où cet exercice eut lieu, il y avait un temps d’hiver froid, gris et humide, et il y eut beaucoup de plaintes et de mécontentement chez les étudiants. J’avoue que je partageai le ressentiment général sur le fait que cette affaire n’était pas repoussée jusqu’à ce que le temps soit moins inclément. Il n’est pas surprenant que mon état de pensée incorrect soit devenu un terrain propice aux symptômes d’un mauvais rhume.
En tant qu’élève de l’École du Dimanche de la Science Chrétienne, je vis rapidement que je m’étais laissé mesmériser par quelque pensée dissemblable au Christ. Je compris que mon problème n’était pas principalement l’état discordant du corps, mais ma pensée discordante. A mesure que les vérités de la Science Chrétienne et de la relation infaillible de l’homme à Dieu, le bien, furent acceptées dans ma conscience, le ressentiment disparut, et bien sûr, le rhume disparut aussi.
Plus tard, alors que je servais dans les Forces armées pendant la seconde guerre mondiale, au cours de l’entraînement, et en faisant mon devoir au-delà des mers, souvent sous des climats même plus sévères et de plus longue durée, je fus à même de maintenir une attitude mentale correcte en faisant un effort pour appliquer les enseignements de la Science Chrétienne aux activités de tous les jours. Il y eut plusieurs fois des situations qui auraient pu paraître justifier du ressentiment, mais je les regardai promptement comme des essais faits par l’entendement charnel pour me prendre à nouveau au piège du ressentiment, et je refusai de m’y laisser prendre. Donc l’harmonie, non la discorde, fut de règle.
La pensée rancunière est la pensée négative essayant d’occuper la conscience qui devrait, au contraire, être remplie de la pensée chrétienne. Peu importe ce que l’entendement mortel essaie de prétendre pour justifier le ressentiment, cette prétention est entièrement fallacieuse et illégitime. Il n’y a rien dans tout l’univers harmonieux de Dieu qui puisse causer une pensée rancunière. Tout ce que Dieu a fait est bon et demeure bon pour toujours. Tout ce qui peut sembler discordant ou erroné, que ce soit sous forme d’une personne, d’une place, d’une chose, d’une condition de température ou de temps, n’est qu’une projection de l’entendement mortel ou charnel.
Le fait d’être Scientiste Chrétien ne veut pas dire que l’on n’a jamais de problèmes à résoudre ni de difficultés à surmonter. Mais on a toujours une solution prête à portée de la main. La loi de Dieu est toujours opérante, et tout ce que nous devons faire c’est de mettre notre pensée en accord avec cette loi immuable, dont l’effet est d’harmoniser et d’ajuster la vie humaine.
Les sentiments rancuniers sont vraiment le résultat de notre propre pensée plutôt que l’effet de conditions extérieures à nous-mêmes. Le ressentiment, toujours accompagné de souci, de crainte, de haine, de découragement, et autres choses du même genre, n’est réellement rien de plus qu’une punition infligée à soi-même, un esclavage imposé à soi-même, une limitation définie par soi-même, une mauvaise pratique mentale dirigée contre soi-même. Le remède à ces maux est le pouvoir de Dieu, le Christ, la Vérité, opérant dans la conscience de l’individu, qui est toujours libre d’accepter ce remède grâce à un changement de pensée.
Dans un article intitulé « S’offenser » dans Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy donne à l’élève un enseignement efficace qui lui permet de vaincre les fausses prétentions du ressentiment. Nous y lisons (pp. 223, 224): « Nous punir nous-mêmes pour les fautes des autres, c’est le comble de la folie. La flèche mentale qu’un autre a lancée de son arc est pratiquement inoffensive, à moins que notre propre pensée ne la rende plus aiguë. C’est notre orgueil qui rend irritante la critique d’autrui, notre propre volonté qui fait que les actes d’un autre nous déplaisent, notre égotisme qui se sent blessé de la propre importance d’un autre. » Et au dernier paragraphe de cet article elle ajoute: « Seules nos propres erreurs devraient nous offenser. Celui qui, volontairement, peut essayer de nuire à autrui, est un objet de pitié plutôt que de ressentiment. »
A mesure que nous nous hâtons d’obtenir une vue plus claire de Dieu et de l’homme en tant que Son expression éternellement harmonieuse et équilibrée, nos relations avec autrui prendront une lumière nouvelle. Nos activités à la maison, à l’école, aux terrains de sports, au travail ou aux jeux ne seront plus jamais gâchées par la suggestion laide et déplaisante du ressentiment. Heureux vraiment est celui qui rend témoignage à la vérité des paroles de notre Leader: « Le Scientiste Chrétien n’entretient pas de ressentiment. »
Et quand vous vous levez pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos fautes. — Marc 11:25.
