La personnalité rend perplexes bien des gens. Certains sont enclins à l’adorer, d’autres à la craindre, et beaucoup désirent ardemment l’éliminer.
Le sujet devient clair lorsque la distinction est faite entre la personnalité et l’individualité. Mrs. Eddy écrit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 117): « “Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu” (saint Jean). Cette grande vérité de l’impersonnalité et de l’individualité de Dieu, et de l’homme à Son image et à Sa ressemblance, individuel, mais non personnel, est le fondement de la Science Chrétienne. »
Ce concept de l’homme est basé sur la déclaration biblique que Dieu fit l’homme à Son image et à Sa ressemblance. Il s’ensuit par conséquent que l’individualité de l’homme est spirituelle, non matérielle, et qu’elle est entièrement bonne. Ceux qui comprennent que l’homme n’est pas en réalité une personnalité matérielle ne sont pas tentés d’exploiter ce qui paraît être le pouvoir personnel, l’intelligence personnelle, la force personnelle, ou le charme personnel. Ils ne cherchent pas non plus à supprimer l’individualité en eux-mêmes ou chez les autres par crainte de la personnalité, ramenant ainsi chacun au même niveau d’uniformité monotone.
Un sens personnel de l’homme est la base de beaucoup de croyances matérielles erronées, car en cherchant à personnaliser et le bien et le mal, chaque vertu serait contrebalancée par un vice correspondant, et les maladies, les faiblesses de constitution seraient le prix d’un talent remarquable.
Parfois quelqu’un semble posséder un droit exclusif à une qualité personnelle, pour sa joie ou pour son chagrin. Parfois on attend de lui qu’il le partage avec d’autres membres d’une famille, d’une communauté ou d’une nation. Parfois il se trouve lié à une immense famille appelée la race humaine, et contraint de partager ses faiblesses et ses craintes. Il paraît toujours être condamné à vivre son destin et à en tirer le meilleur parti.
La compréhension de l’individualité spirituelle de l’homme libère de l’esclavage de la personnalité, avec ses promesses illusoires et ses peines affligeantes. Alors on voit que chaque idée spirituelle exprime de façon individuelle la force de l’Esprit, la sagesse de l’Entendement et le désintéressement de l’Amour. Cette individualité est discernée dans la vie humaine en tant qu’idée juste exprimée de façon juste pour faire face à toute situation qui se présente, et elle est toujours l’évidence de la présence de Dieu, qui guide, garde et gouverne l’homme impartialement.
La démonstration de l’individualité spirituelle met la vie humaine en accord avec la loi divine du bien universel. Elle fait de notre santé l’expression individuelle de la Vie divine et ainsi la libère des croyances personnelles à la physique, à l’hérédité et à la contagion. Elle montre que notre travail est l’accomplissement individuel du dessein du Principe divin et non pas une affaire d’ambition ou de choix personnels. Elle soumet nos relations à l’influence unifiante de l’Amour divin et les délivre ainsi des griffes de la possession et de la domination personnelles.
La carrière de Christ Jésus fut un suprême exemple d’individualité spirituelle démontrée journellement dans la vie humaine. Son royaume était individuel, non personnel, et il le rendit accessible afin que tous puissent y prendre part. A la fin de son ministère il pria Dieu en ces mots (Jean 17:13): «Maintenant je m’en vais près de toi, et ce que je dis, étant encore dans le monde, je le dis afin qu’ils aient la plénitude de ma joie. »
Notre Leader dit dans Miscellaneous Writings (p. 310): «Même les enseignements de Jésus seraient mal employés si l’on substituait la personnalité au Christ, ou à la forme impersonnelle de la Vérité, amplifiée à notre époque par la découverte de la Science Chrétienne. Rendre scientifiquement impersonnel le sens matériel de l’existence — plutôt que de s’attacher à la personnalité — telle est la leçon d’aujourd’hui.»
