Au cours de la première année où j’étais instituteur, je fus témoin d’un exemple du pouvoir des qualités maternelles lorsqu’elles sont exprimées dans la vie humaine. Un garçon qui s’était attiré quelque ennui en classe décrivait l’événement à un groupe d’amis dans la cour d’école. Comme je m’approchais, il devint évident que le récit fait par l’enfant était largement déformé de façon à ce que le délinquant fît figure de héros. Je me préparais à réprimander l’enfant pour remettre les choses à leur place quand une autre institutrice, très maternelle, qui se promenait avec moi, toucha affectueusement l’épaule du garçon et dit: « Voyons, Joe, pourquoi ne distu pas ce qui est réellement arrivé ? » Le garçon baissa la tête, admettant humblement qu’il n’avait pas dit la vérité, et rapporta les faits correctement.
Nous apprenons en Science Chrétienne que l’entendement charnel ou mortel exprime des mensonges concernant Dieu et l’homme, déclarant que Dieu est matériel et l’homme sujet au péché, à la maladie et à la mort. Mais l’entendement mortel ne peut continuer à dire ces mensonges lorsque les qualités maternelles de l’Amour sont reflétées.
Christ Jésus refléta les qualités maternelles dans son œuvre de guérison, manifestant la tendresse et la compassion de même que la lumière de l’Amour, qui annule l’erreur. En sauvant la femme surprise en péché d’adultère, il dit à ceux qui l’accusaient (Jean 8: 7–9): « Que celui de vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier... Quand ils entendirent cette parole, ils sortirent un par un. » Ses accusateurs partis, il dit: « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
L’amour de Jésus était efficace pour détruire le mal sous d’autres formes. Mrs. Eddy écrit (Science et Santé, p. 411): « Il est écrit qu’un jour Jésus demanda le nom d’une maladie, — maladie que l’on appellerait aujourd’hui la démence. Le démon, ou le mal, répliqua que son nom était Légion. Là-dessus Jésus chassa le mal, et le fou fut transformé et guéri incontinent. L’Écriture semble impliquer par là que Jésus obligea le mal à se reconnaître lui-même et ainsi à se détruire. »
En Science Chrétienne Dieu est connu en tant que Père-Mère. L’homme est le reflet de Dieu; donc l’homme réel reflète la paternité de Dieu et la maternité de Dieu. Grâce à l’étude et à l’application de la Science Chrétienne nous pouvons découvrir notre vrai moi et démontrer, comme le fit Jésus, la possibilité d’obliger « le mal à se reconnaître lui-même et ainsi à se détruire. » Chaque maladie est un mensonge qui est exprimé au sujet de Dieu et de l’homme. Dieu est encore Tout et Il est bon. L’homme est encore le reflet parfait de Dieu. Le mal est encore un mensonge. Mais avec la guérison, le mensonge n’est plus exprimé. La maladie disparaît du corps parce que le corps n’est que le substratum de la pensée consciente, un endroit où sont dessinées les images de la pensée. La pensée erronée apparaît dans le corps en tant que maladie, et la pensée vraie présente la santé.
Les pensées mauvaises qui sont ainsi représentées dans la pensée consciente peuvent être le mécontentement, l’envie, la luxure, la propre volonté, la domination personnelle ou la soumission à la domination, la paresse mentale, la croyance médicale, etc., etc. Quel que soit le mal dessiné sur le corps, il faut la présence reflétée de l’amour maternel de Dieu pour qu’il retourne à son néant primitif.
Nous pouvons tous cultiver cet amour maternel. Nous pouvons commencer par abandonner notre prétendue capacité de voir les erreurs d’autrui comme étant réelles, et par prier, humblement, avec ferveur, pour obtenir l’amour qui réprimande silencieusement le mal afin de rendre sa victime au bien. Si nous désirons vraiment refléter l’Amour divin de cette manière, nous pratiquerons notre désir dans chaque pensée que nous aurons au sujet de tous ceux que nous rencontrons.
Qu’une personne paraisse être dans une situation humaine supérieure ou inférieure à la nôtre, nous pouvons regarder profondément, avec amour, ce que nous pensons de cette personne, et nous réjouir de cette vue comme une mère se réjouit de penser aux qualités de son propre enfant. Nous pouvons voir l’homme parfait, fait à la ressemblance de Dieu. Comme le dit notre Leader, Mrs. Eddy (ibid., p. 129): « Il nous faut scruter profondément le réalisme au lieu de n’accepter que le sens extérieur des choses. »
Si nous sommes sincères, nous ne cherchons pas l’appréciation des autres sur ce que nous faisons; nous nous tournons vers le Père-Mère Entendement pour sentir en nous Son amour. Si nous faisons des progrès en amour maternel, nous le saurons, et les autres le sauront sans que nous en parlions.
Celui qui apprend à connaître son vrai moi, même dans une faible mesure, en reflétant les qualités maternelles de l’Amour divin, sera recherché. Il aura toujours plus d’occasions d’utiliser ces qualités en démontrant la Science Chrétienne dans sa propre vie et en aidant les autres. Les tentations de penser qu’il possède personnellement ces qualités peuvent survenir sous de nombreuses formes; mais la capacité de vaincre ces tentations, de même que d’autres erreurs, les obligeant à se reconnaître elles-mêmes, est déjà à sa portée. L’Entendement, qui est pour toujours Père-Mère, communique un pouvoir suffisant pour accomplir tout bien.