«Chaque année en succédant à une autre déroule la sagesse, la beauté et la sainteté. » Cette déclaration de Mrs. Eddy, à la page 246 de Science et Santé, est une affirmation de la loi divine. Démontrons-nous cette loi du bien permanent ? Ou acceptonsnous sans protester ou même avec crainte, la théorie humaine selon laquelle le temps amène la vieillesse, les infirmités, et d'autres formes du mal ? La Science Chrétienne nous apprend à rejeter la fausse théorie matérielle, à comprendre la loi spirituelle et à compter sur elle, à attendre et à éprouver joyeusement au cours des ans l'harmonie divine.
Dans le récit scientifique de la création, qui se trouve au premier chapitre de la Genèse, nous lisons ce qui suit: « Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux pour séparer le jour et la nuit: ils serviront de signes pour marquer les saisons, les jour et les années. » A la lumière de la Science Chrétienne, ces années représentent des périodes d'illumination et de progrès spirituels plutôt que des parties du temps solaire. La lumière de la compréhension spirituelle déroule un à un les jours de la pensée ascendante, qui constituent ces années. Par leur cours incessant apparaît tout ce qui est réel, bon, harmonieux, joyeux, magnifique. Voilà les seuls jours et les seules années que Dieu a créés ou que l'Entendement divin connaît.
Les jours et les saisons de la création divine sans rapport avec le temps. Le sens humain mesure le temps en années. La mesure divine s'exprime par le bien que révèlent les périodes d'illumination spirituelle. On associe au temps le déclin et la maladie, les calamités et les destructions; mais la santé, l'épanouissement et la sécurité caractérisent les périodes de progrès spirituels. Le temps implique, pour toutes les connaissances et toutes les activités humaines, un début et une fin, renfermant l'existence dans les limites de la naissance et de la mort. Les années divines déroulent la compréhension spirituelle de la Vie ininterrompue et illimitée. Les années que crée Dieu, l'Esprit, nient le temps et proclament l'éternité.
La Science Chrétienne montre que l'écoulement du temps ne saurait affecter l'homme, l'expression individualisée et spirituelle de Dieu. Le temps ne saurait limiter l'Esprit ou restreindre son pouvoir inépuisable; c'est pourquoi les énergies, les capacités et les facultés du reflet de l'Esprit, qui constituent l'identité réelle de l'homme, ne dépendent pas du calendrier et ne s'épuisent jamais.
Ne pouvant nous aider à mesurer l'être infini de Dieu, le temps ne saurait nous faire envisager l'existence humaine comme un stade embryonnaire, un état d'immaturité suivi d'une carrière utile mais brève, une succession d'affaiblissements physiques s'achevant dans l'oubli. Jésus ne reconnut aucune de ces limites ou de ces façons de mesurer le temps. Il déclara au contraire: « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance » (Jean 10:10). En révélant l'insubstance du temps, les années qui se succèdent présentent des vues plus claires du Christ, la véritable idée de Dieu, et de l'homme à la ressemblance de Dieu; elles découvrent la nouveauté permanente de la vie.
Vous et moi, craignons-nous le temps ? Croyons-nous qu'il puisse mesurer le bonheur et la santé, limiter dans notre vie le beau et le bien ? Acquiesçons-nous sans défiance à la croyance du monde que le temps nous déprécie lentement et qu'il fera de nous un jour des individus désuets ? Croyons-nous que le temps soit plus puissant que Dieu et Sa loi d'harmonie éternelle ? S'il en est ainsi, nous commettons une sérieuse erreur.
Comment la corriger ? Selon l'explication donnée par Mrs. Eddy à la page 20 de Unité du Bien, le mal parvient à obtenir un semblant d'autorité seulement par la croyance que Dieu l'a créé, qu'Il le connaît et que nous le craignons. Voici ce qu'elle écrit ensuite:
« Par un raisonnement inverse, le mal doit être détrôné: —
« Premièrement: Dieu n'a jamais créé le mal.
« Deuxièmement: Il ne le connaît pas.
« Troisièmement: Nous n'avons donc pas à le craindre. »
Appliquons cette méthode et cet argument d'inversion au temps et à ses effets supposés de diminution physique. Dieu n'a jamais créé d'influence mauvaise appelée le temps. Dieu, l'Entendement omniscient, ne connaît pas de cause nommée temps ni d'effet appelé vieillesse. Il ne connaît que le bien au déroulement éternel. De là suit que l'homme, l'image et la ressemblance de Dieu, ne saurait vraiment subir ce que Dieu n'a pas créé et ce que l'Entendement ne connaît pas. C'est pourquoi le temps, et le vieillissement supposé qu'il cause, n'est qu'une fausse croyance mortelle sans intelligence ni pouvoir, sans loi ni activité. Nous ne devons donc, nous ne devrions donc pas le craindre, et en réalité nous n'en sommes pas effrayés.
En abolissant ainsi le pouvoir mythique du temps considéré comme une force restrictive passée, présente ou future, nous commençons à comprendre qu'il n'y a qu'un éternel présent. Chaque étape dans le déroulement de cet instant présent élève la conscience et élargit notre horizon spirituel. Ce progrès ascendant est perpétuel, et le bien qu'il met en lumière est illimité parce qu'il est spirituel et que la loi divine le gouverne. Par sa compréhension semblable à celle du Christ, notre révérée Leader nous a donné cette assurance magnifique à la page 258 de Science et Santé: « Dieu exprime en l'homme l'idée infinie qui se développe à jamais, et qui, partant d'une base illimitée, s'élargit et s'élève de plus en plus. »
Chaque journée de la pensée ascendante déroule la fraîcheur de la compréhension spirituelle. L'aube de cette sagesse véritable chasse les ténèbres de l'ignorance, du doute et de la crainte. C'est dans cette lumière que nous apercevons la réalité des idées spirituelles; nous découvrons que les objets des sens perdent leur substantialité et leur importance supposées. Nous nous trouvons plus libres et plus heureux lorsque, cessant de nous attacher à une conception matérielle et finie de l'existence, nous apercevons toutes choses dans leur sens spirituel.
Chaque saison de croissance spirituelle nous élève à de plus hautes altitudes, nous révélant toujours davantage la gloire impérissable de Dieu. Nous saisissons des lueurs de l'immensité spirituelle où règne totalement l'Amour divin qui s'exprime éternellement par l'amour. Et nous réalisons que la laideur ni les fléaux, l'égoïsme ni la haine, n'ont jamais pu et ne pourront jamais ternir la beauté inaltérable du royaume des cieux. Voilà ce qui constitue vraiment le foyer éternel de l'homme.
Chaque année successive de croissance spirituelle montre plus clairement la sainteté et l'harmonie, l'infinité et l'immortalité qui constituent l'être de Dieu. Dans ce rayonnement, nous gagnons la conviction absolue que l'homme est l'expression parfaite et éternelle de l'être de Dieu, préservé du temps et de la mortalité. Nous comprenons alors que la déclaration du Psalmiste relative à Dieu s'applique vraiment à l'homme (Ps. 102:28): « Tu es toujours le même, et tes années ne finiront point. »