Le manque est une prétention insidieuse et tenace de l'entendement mortel. Qu'il s'agisse du manque de ressources, d'amis, de santé, d'activité ou de bonheur, l'entendement mortel suggère avec insistance qu'il y a une lacune dans notre expérience humaine.
Cependant, Christ Jésus dit à ses disciples: « Ne crains point, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12:32). S'il a plu à Dieu de donner à l'homme le royaume, il est impossible que celui auquel tout a été donné puisse être privé de quoi que ce soit. L'homme créé par Dieu ne peut manquer de rien, puisqu'il a toujours possédé et qu'il possédera toujours tout ce que son créateur lui a donné de toute éternité. Mais, pour jouir du royaume de Dieu, l'homme doit être soumis à son créateur et obéir à Ses commandements, de même qu'il doit se soumettre à la loi de son pays, afin de jouir de ses privilèges de citoyen. Et il doit reconnaître la totalité de l'Esprit et le néant de la matière.
Mrs. Eddy nous dit dans Science et Santé (pp. 517, 518): « L'Amour divin bénit ses propres idées, et fait qu'elles se multiplient, — qu'elles manifestent Son pouvoir. L'homme n'est pas fait pour labourer la terre. Son droit d'aînesse est la domination, non l'assujettissement. Il est maître de la croyance à la terre et au ciel, — lui-même est subordonné uniquement à Celui qui le fit. » Étant issu du Principe, l'homme possède, de par sa naissance, toutes les qualités de son divin Principe. Il est donc soumis au bien seulement. C'est la soumission au mal, si petite soit-elle, qui prive l'homme de son héritage divin, le condamne à labourer la terre, et lui fait connaître les maux de la chair.
La croyance à la matière est le terrain où foisonnent toutes les erreurs. N'est-ce pas pourquoi notre Leader nous donne ce conseil: « Émergez doucement de la matière en pénétrant dans l'Esprit » (ibid., p. 485) ? Si nous cultivons des pensées erronées, telles que la croyance que les possessions matérielles nous procurent le bien-être, ou que l'absence de richesses matérielles peut provoquer la pénurie, il est grand temps de nous réveiller aux réalités spirituelles, et de reconnaître que ce dont nous avons réellement besoin, est la compréhension spirituelle. L'abondance est un état de conscience qui se manifeste, sur le plan humain, par des ressources plus grandes.
Lorsque notre conscience est débarrassée de toute crainte, et que nous la remplissons de la certitude qu'en tant que reflet de Dieu, nous possédons tout bien, quelles que paraissent être les circonstances, nous nous élèverons au-dessus de la pénurie. Et aucune erreur ne peut sembler être tenace, si nous l'expulsons avant qu'elle ait pu pénétrer dans notre conscience.
Il est inutile que nous mettions une limite à la réalisation du bien qui est à nous maintenant même. C'est le manque de foi qui nous ferait dire: « Bientôt, ou dans quelques mois, tout ira mieux. » Jésus dit: « Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson ? Mais moi, je vous dis: Levez les yeux et regardez les campagnes, déjà blanches pour la moisson » (Jean 4:35). Ce verset, interprété spirituellement, ne signifie-t-il pas: « Élevez votre compréhension au-dessus de ce qui est matériel jusqu'à la réalité spirituelle — au-dessus de ce que vous croyez voir — et vous saurez que tout est possible à Dieu maintenant même. »
Une Scientiste Chrétienne a eu une expérience riche en moisson spirituelle, dans la victoire que son fils et elle-même ont remportée sur la pénurie. Elle avait été entraînée à placer ses économies dans l'acquisition d'un petit atelier dont on lui avait vanté le rapport et où son fils devait pouvoir trouver une activité féconde. Dès le début, elle essaya de maintenir dans sa pensée des idées justes au sujet du travail, du service rendu, de la loi de l'offre et de la demande, etc., et de les inculquer à son fils.
Malgré cela, l'affaire alla de mal en pis, en l'espace de six mois toutes les économies furent englouties, et la mère fut obligée de contracter des dettes pour régler les dépenses en cours. Des suggestions de frustration et de découragement, et la croyance à un manque d'honnêteté et de franchise de la part du vendeur, essayèrent de pénétrer sa conscience et celle de son fils. Mais elle se tourna résolument vers Dieu pour être guidée, et elle conseilla au jeune homme de se faire expliquer la vérité par son moniteur de l'École du Dimanche. Lorsque les pensées de la mère et du fils s'élevèrent au-dessus de la rancune, au-dessus du désir de réussir à tout prix (parce qu'ils désiraient réellement que seule la volonté de Dieu fût manifestée), et lorsqu'ils mirent en pratique les qualités exigées par l'obéissance aux règles du Manuel de L'Église Mère par Mrs. Eddy, l'amour du prochain, l'honnêteté la plus scrupuleuse, et la gratitude pour l'opportunité offerte de prouver l'omnipotence divine, la solution harmonieuse du problème ne se fit pas attendre.
Le jeune homme obtint bientôt un emploi satisfaisant dans une ambiance agréable. L'occasion d'employer les talents de décorateur qu'il ignorait posséder, lui fut offerte.
La mère liquida l'affaire, obtint un autre emploi, et commença à régler sa dette petit à petit. Lorsque la moitié de la somme fut remboursée, une prime inattendue, versée à tout le personnel de la firme où elle travaillait, lui permit de s'acquitter du solde dû à ses créditeurs. Il lui resta même une petite somme.
Mère et fils savent maintenant que Dieu seul gouverne, et que sous Son gouvernement il n'y a pas de pénurie. Ils se rendent compte qu'il suffit de suivre le chemin qu'Il indique pour que tout aille pour le mieux. Ils se rappellent avec joie les deux dernières lignes du poème intitulé « Satisfied » (satisfait) par Mrs. Eddy (Poems, p. 79):
« Celui qui fait Sa volonté...
Est satisfait. »