Le pouvoir, c'est la capacité accordée à l'intelligence d'agir et de produire un effet qui lui ressemble. L'intelligence est la qualité première de Dieu, de l'Entendement qui et l'Amour. Donc l'Amour, l'intelligence et le pouvoir sont inséparables. Il n'y a aucun pouvoir véritable en dehors de l'Amour et aucune intelligence vraie sans pouvoir. C'est cette vérité que la Science Chrétienne a enseignée et prouvée depuis près d'un siècle.
En contraste avec ce concept scientifique, l'humanité a généralement conçu le pouvoir comme physique, existant ainsi dans un royaume entièrement éloigné des exigences de l'Amour, de l'intelligence, de la loi morale et éthique. Même défini comme force mentale, le pouvoir passe souvent pour le droit des individus et des gouvernements d'imposer à autrui leur volonté. Il est mis ainsi en rapport avec le mal.
L'exercice du pouvoir est gouverné par l'idée que l'on s'en fait. Convaincus que le pouvoir matériel pouvait leur donner la paix et la jouissance sûre de l'abondance matérielle, individus et nations ont éprouvé un désir croissant de pouvoir physique pour produire — et protéger — les biens matériels. La passion du pouvoir allant de pair avec la crainte qu'elle suscite, les hommes ont craint la puissance physique à l'instant qu'ils ont voulu s'en emparer.
Ce discernement confus du pouvoir montre que, jusqu'à l'apparition de la Science Chrétienne, on n'a pas vraiment compris, dans son extraordinaire signification scientifique, la déclaration de notre Sauveur (Matth. 28:18): « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. » Ainsi l'homme le plus humble et le meilleur qui vécût jamais avait tout pouvoir sur la terre: ce fait indique bien la nature du pouvoir qu'il exerçait.
Son pouvoir n'était pas l'effet mesmérique d'une manipulation matérielle, mais la force irrésistible de la Vérité, à la lumière de laquelle les prétentions les plus obstinées de maladie disparaissaient comme elles le font aujourd'hui devant le pouvoir de la Science Chrétienne. Ce n'était pas la force brutale de la matière, mais la tendre persuasion de l'Amour qui purifiait alors le pécheur et qui l'emporte aujourd'hui sur la rancune et l'antagonisme. Alors, ce pouvoir n'abattait pas son ennemi humain, il ne l'abat pas non plus aujourd'hui, mais il s'en fait un ami. C'était le pouvoir de l'Amour, de la Vie elle-même, à jamais inépuisable par sa propre permanence, à jamais triomphant par sa vérité invincible. C'est le pouvoir du Christ, de la Vérité, toujours disponible, toujours suprême, divin dans son origine, spirituel dans son essence, guérisseur dans ses effets.
Qu'est-ce alors que le pouvoir destructeur d'une explosion atomique ou la fureur aveugle des éléments ? Ce n'est que l'expression sensible du prétendu entendement charnel, caractérisée par une colère et une violence absurdes et n'existant que dans les rêveries de cet entendement. La tempête de la volonté humaine indifférente, vociférant sa fausse prétention de pouvoir explosif pour détruire tout ce qui se trouve sur son chemin, n'est que la contrefaçon impuissante du pouvoir du Christ, de la Vérité, qui s'affirme lui-même calmement et spontanément par une finalité absolue en face de tout ce qui voudrait lui résister. Dans sa vérité absolue, le pouvoir destructeur est simplement une phrase qui se contredit elle-même, car le pouvoir est l'intelligence de l'Amour en action.
Dieu, l'unique Entendement, crée et gouverne Son propre univers d'idées spirituelles. Pour Dieu, gouverner c'est contrôler et diriger Son idée, l'homme, avec l'amour de l'Amour, l'intelligence absolue, suprême et unique. Sans pouvoir, ce gouvernement serait condamné à l'inaction, et un pouvoir est inconcevable sans une loi pour le justifier et le diriger. C'est pourquoi, selon le sens vrai que leur donne la Science Chrétienne, le gouvernement, la loi et le pouvoir sont inséparables. Le gouvernement de Dieu opère avec le pouvoir de la Vérité par la loi de l'Amour. C'est le seul gouvernement, la seule loi, le seul pouvoir. Ils sont complètement spirituels et tout à fait bons.
L'homme individuel, l'expression individuelle de l'Entendement divin, exprime consciemment l'intelligence de l'Amour divin et par conséquent l'énergie et le pouvoir de l'Amour. En nous attachant à cette vérité de l'être à travers toutes les vicissitudes de l'expérience humaine, nous pourrons suivre l'exhortation de notre Leader, Mrs. Eddy (Science et Santé, p. 393): « Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les facultés et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. »
Comprenant l'erreur des prétentions du mal à la puissance, Christ Jésus ne reconnut ni ne craignit l'autorité hautaine de Pilate. Sa réponse aux menaces du Romain (Jean 19:11): « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut », encouragera aujourd'hui le cœur de ceux qui affrontent les intimidations d'une fausse autorité, qu'elle soit celle de la maladie et du péché, ou celle de la tyrannie humaine. Le pouvoir de Dieu ne vient pas avec des menaces, mais avec des promesses.
Comprendre la vraie nature du pouvoir, c'est être capable d'annuler les multiples intimidations de ses bruyantes contrefaçons, comme le pouvoir du corps matériel sur la santé individuelle, le pouvoir de l'infortune et du hasard qui nous prive du bien, le pouvoir des années solaires qui nous enlève la joie, dessèche notre intérêt et le rayonnement de notre amour.
Il faut cependant plus qu'une simple connaissance intellectuelle de l'impuissance du mal et de la vanité de ses menaces pour nous rapprocher de l'état de conscience intrépide, confiant et heureux qui est le royaume des cieux sur la terre. C'est la compréhension actuelle et spirituelle de Dieu comme seul pouvoir de l'univers qui démontre Sa puissance dans les affaires humaines. Les paroles de Paul (I Cor. 4:20): « Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance », sont rendues, dans une traduction moderne anglaise, par: « Car le royaume de Dieu n'est pas une question de mots, mais de pouvoir. » Ce royaume s'établit en nous par cette compréhension qui confère le pouvoir de la guérison chrétienne.
Paul résume tout ce que nous devons savoir à ce sujet dans sa lettre à l'église de Rome (Rom. 13:1): « Que toute personne soit soumise aux autorités placées au-dessus de nous; car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu; et celles qui existent ont été instituées par Dieu. » Dans le langage de notre Leader (Science et Santé, p. 249): « Ressentons la divine énergie de l'Esprit, qui nous mène au renouvellement de vie et qui ne reconnaît aucune puissance mortelle ou matérielle capable de détruire. Réjouissons-nous d'être soumis aux divines ‟puissances qui subsistent.” Telle est la vraie Science de l'être. »