L'histoire de Job, homme opulent, qui nous est rapportée dans l'Ancien Testament, a occupé la pensée des étudiants de la Bible au cours des siècles. L'histoire nous raconte que Santan demanda à Dieu la permission de mettre à l'épreuve la loyauté de Job envers le Tout-Puissant, en lui faisant perdre tous ses biens et en causant la mort de tous ses fils. Job endura cette perte avec patience.
Puis il est dit que Satan reçut la permission de mettre Job à une plus grande épreuve. Job fut frappé d'une maladie repoussante qui le bannissait de la société de ses semblables. L'histoire de cet homme montre, par la suite, que trois amis vinrent le voir pour se lamenter avec lui. Lorsque Job souhaita mourir, ces amis lui dirent qu'il devait certainement souffrir d'un péché caché, commis autrefois. Mais Job affirma qu'il ignorait avoir commis un tel péché, et n'étant pas convaincu de sa culpabilité par les arguments de ses trois amis, il désira ardemment et sincèrement voir Dieu face à face.
Il s'ensuivit une période de communion avec le Tout-Puissant pendant laquelle Dieu fut révélé à Job comme étant omnipotent et omniscient. Convaincu du grand amour et de la sollicitude de Dieu pour Sa création, il s'écria (42:5): « Mes oreilles avaient entendu parler de toi; mais maintenant, mon œil t'a vu. » Alors la prospérité de Job lui fut rendue.
La Science Chrétienne, le Consolateur promis par Jésus, apprend aux hommes à être patients dans la tribulation. En parlant du Christ, Jésus dit (Matth. 28:20): « Et voici: je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde! » Dans cette déclaration le Maître indiquait que la puissance du Christ est ici présente, et qu'elle est accessible à chaque homme pour dissiper toutes les prétentions de l'erreur — péché, maladie, manque et discorde de toutes sortes.
Le Christ met l'humanité à même d'être vraiment patiente dans toute tribulation. Le Christ nous donne le pouvoir d'endurer la souffrance, le découragement, les épreuves et tous les assauts de l'entendement mortel, tout en démontrant leur néant. Mais bien plus encore, le Christ, grâce à la Science Chrétienne, nous donne l'assurance qu'aucune de ces discordes de l'existence humaine n'est envoyée par Dieu, et qu'Il ne les connaît pas.
Dieu est l'Entendement pur et sans péché. Ni Dieu ni Sa création ne renferment un seul élément d'erreur. La Science Chrétienne révèle que tout le mal est sans réalité véritable, et que le Christ détruit chaque prétention fausse et discordante, à mesure que l'homme réalise avec patience et persévérance la perfection éternelle de l'homme en tant que fils de Dieu.
La croyance que l'homme est un mortel semble être tellement enracinée dans la conscience humaine, que l'homme doit avoir beaucoup de patience pour surmonter les erreurs du sens matériel. La patience, dans le sens qui lui est donné ici, ne veut pas dire se croiser les bras. Elle demande un sens vital, actif et éclairé de l'être spirituel de l'homme, et une confiance assurée en la puissance du Christ, la Vérité, comme étant toujours accessible et toujours active pour détruire tout mensonge du sens matériel.
En disant qu'il se réjouissait dans la tribulation, l'apôtre Paul n'entendait pas par là qu'il accueillait la tribulation avec joie, pour elle-même, mais parce que celle-ci produisait la patience et l'espérance, et mettait notre courage à l'épreuve. Et l'apôtre Pierre, qui endura bien des tribulations, écrivait (I Pierre 2:20): « En effet, quelle gloire y aurait-il à supporter patiemment d'être battu pour avoir fait le mal? Mais si, en faisant le bien, vous êtes maltraités, et que vous supportiez patiemment l'épreuve, c'est là une grâce aux yeux de Dieu. »
Ni le temps, ni l'espace, ni aucune condition de mortalité, ne peuvent imposer l'esclavage de l'homme, puisque l'homme est le fils de Dieu. La tâche du Scientiste Chrétien consiste à s'efforcer d'aimer, de connaître et de prouver la vérité de la nature spirituelle de l'homme, plutôt que de céder à la croyance que l'erreur est réelle.
Cela n'aide personne que de se lamenter sur les conditions matérielles ou immorales, d'accuser les autres de prolonger nos souffrances, d'avoir peur ou d'être découragé à cause de la nature opiniâtre de l'erreur, de déplorer la perte d'un être cher ou un échec dans les affaires. De telles pierres mentales de désespoir autour de notre cou, nous engloutissent plus profondément dans l'océan de l'erreur.
Quelquefois il nous semble que les autres sont impatients avec nous ou qu'ils nous persécutent. Mais sommes-nous patients avec eux? Essayons-nous de les comprendre comme ils sont en réalité — les fils de Dieu? Les aidons-nous, ou entravons-nous leur progrès?
L'exemple de la patience alerte est un reproche à l'impatience d'un autre et la guérit! Si nous nous efforçons de connaître la vraie nature de l'homme, si nous étudions fidèlement et prions sincèrement, prenant la résolution de suivre le Christ dans la vie journalière, nous nous affranchirons de tout mal mortel. Mrs. Eddy écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 454): « Attendez patiemment que l'Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l'entendement mortel, et qu'il forme le concept parfait. Il faut que la patience "ait accompli parfaitement son œuvre." »
L'expérience de notre Maître dans le jardin de Gethsémané, avant sa trahison et son crucifiement, nous fait entrevoir comment le Maître réussit à surmonter l'erreur. Communiant avec Dieu seul, tandis que ses disciples dormaient, il s'abandonna totalement à l'Esprit. Il dit: « Que ta volonté soit faite et non la mienne! » (Luc 22:42), reconnaissant ainsi le pouvoir suprême qu'avait Dieu de guider chacune de ses pensées et de ses actions. Mrs. Eddy décrivit l'attitude mentale de Jésus lorsqu'il priait, dans la définition suivante qu'elle donne de « Gethsémané » (Science et Santé, p. 586): « Patience dans la douleur; l'humain cédant au divin; l'amour non payé de retour, mais restant toujours l'amour. »
Voici la réponse à la question qui se pose pour savoir ce qu'on devrait faire lorsqu'on est assailli par des problèmes qui semblent interminables. Soumettez-vous complètement à Dieu; tournez-vous vers Lui avec patience, persévérance et confiance, pour obtenir la révélation de votre filialité spirituelle. Continuez à aimer non pas la personne matérielle, mais Dieu et Sa création parfaite.
Dans l'épître aux Hébreux nous lisons (10:35, 36): « N'abandonnez donc pas votre confiance, à laquelle une grande récompense est réservée. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir fait la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous a été promis. » Et notre Leader dit (Miscellaneous Writings, p. 100): « Le Scientiste Chrétien aime l'homme davantage parce que c'est Dieu qu'il aime le plus. Il comprend ce Principe — l'Amour. Qui est à la hauteur de ces choses? Qui se souvient que la patience, le pardon, la foi constante et l'affection, sont les symptômes par lesquels notre Père indique les différentes étapes que l'homme doit parcourir pour se libérer du péché et pénétrer dans la Science? »