Les pensées de Dieu sont actives. L'omnipotence est leur atmosphère naturelle. La Science Chrétienne permet de se les assimiler, et pour ceux qui y parviennent la pensée et les actes se rencontrent dans la démonstration. Alors la vision lointaine devient une réalité. Les espoirs déçus secouent leurs fardeaux terrestres, s'élèvent et s'accomplissent. Une vie chétive, étiolée commence à s'épanouir, devenant utile, pleine de joie. Voilà ce qui se passe lorsque la vérité de l'être nous réveille et nous tire des fausses craintes, des songes où nous étions plongés. Mais ce n'est point en restant passifs que nous prouverons tout cela. Le vouloir humain doit se soumettre à la volonté divine. Certains défauts en nous doivent céder. Quand nous nous rangeons sous le drapeau de la réalité spirituelle, la réponse après laquelle nous soupirions vient naturellement, avec douceur. Dieu ne saurait être moins que Tout-en-tout.
Mary Baker Eddy, révérée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a donné la clef qui rend possible la démonstration. A la page 264 de Miscellaneous Writings, nous avons d'elle ces lignes profondément significatives: « L'unité est la nature essentielle de la Science Chrétienne. Son Principe est Un; et démontrer cet Un divin exige l'unicité des pensées et des actes. » Quand nos pensées s'élèvent jusqu'au niveau de la conviction spirituelle elles se traduisent par des actes. Il est donc inutile de désirer ardemment que le corps se guérisse et de maintenir dans la pensée l'image d'un corps malade. Cherchant la guérison en Science Chrétienne, nous ne gagnerons rien à nous intéresser aux remèdes matériels, en les regrettant peut-être. Nos actes doivent suivre la même direction que nos désirs. Pour démontrer la Science Chrétienne il faut que la pensée et l'action marchent de pair. Reconnaissons tout d'abord que l'homme est gouverné par un Principe immuable, le divin Principe qui est Amour. Puis ayons soin de tenir ferme! Il est clair que pour suivre cette voie, l'on doit renoncer aux pensées, aux mobiles, aux conclusions qui nieraient que Dieu seul gouverne l'homme. Autrement dit l'on doit résister au témoignage que présentent les sens physiques, et l'on doit s'attendre à ce que l'harmonie prévale. En Science c'est toujours elle qui l'emporte. L'harmonie est certaine, car c'est la conséquence naturelle de la bonté de Dieu.
La Bible déclare (Hébr. 11:6): « Il faut en effet que celui qui s'approche de Dieu, croie que Dieu existe et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » Le divin Amour soutient tous les bons désirs et en assure l'accomplissement. A mesure que notre foi prend plus d'ampleur, nous voyons paraître les résultats désirés. La foi dans le bien est nourrie par Dieu. Elle ne cherche point à transiger, car elle n'en a pas besoin. La lutte par laquelle nous arrivons à cette foi véritable n'est jamais inutile. Dieu est tout près de Sa réflexion, l'homme; et si l'on tient à sentir Sa présence, ce désir sincère peut se libérer des fausses croyances de l'entendement mortel qui le combattent. Le désir d'être en santé a sa source dans l'intelligence infinie; il trouve sa réalisation pourvu qu'il soit purifié de la crainte et du matérialisme. La Vie divine continue perpétuellement à se révéler dans l'action harmonieuse et la vigueur consciente, comme l'indique le fait même que nous avons la certitude d'exister. Au fond l'homme n'a jamais été séparé de Dieu, fût-ce une minute. Il n'y a jamais eu d'instant où l'homme doive consentir à cette séparation. Donc pour démontrer la guérison, il nous faut résister à tout ce qui porte un témoignage contraire, et rejeter ces erreurs. Si nous y sommes disposés et que nous nous montrions fermes, nous nous élevons plus haut que les illusions du sens matériel pour parvenir à la réalité de l'infaillible Science. Voilà où la pensée et l'action se rencontrent, toutes deux ayant leur origine dans le Principe divin, qui est la Vie même.
La fermeté est requise; c'est une chose vitale mettant notre sincérité à l'épreuve. A moins de vivre la Science Chrétienne, nous ne pouvons la prouver. Vivre cette Science c'est renoncer à la fausse image de l'individualité que nous avons probablement entretenue et chérie pendant des années. Jésus le Christ indiqua bien la chose au notable qui était venu le trouver de nuit. Le Maître se servit de termes fort simples (Jean 3:3): « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu. »
Un temps plus ou moins long, la discipline, la répression consciente n'étaient pas ce qu'exigeait le Christ. Ces facteurs étaient peut-être ou même probablement nécessaires, mais ils ne venaient qu'au second rang, car l'essentiel était la transformation et ses perspectives salutaires. Le point de vue devait changer. Il fallait reconnaître que la volonté de Dieu est suprême, et lui sacrifier le vouloir humain. La matière devait céder à l'Esprit, le mortel à l'immortel.
Le rêve d'une vie dans la matière avec son mélange de bien et de mal, ses commencements et ses dénouements, ses lumières et ses ombres, doit être reconnu comme tel — ce n'est qu'un songe. Par habitude ou parce que nous y trouvons du plaisir, nous nous y attachons tandis qu'il importe de nous réveiller. Pour tirer de son sommeil celui qui rêve, il faut souvent parler en termes catégoriques, comme le fit notre Maître en répondant à Nicodème.
Parfois le réveil se produit quand nous adressons à nous-mêmes des remontrances énergiques ou quand un ami dévoué nous parle sans ambages. Dans d'autres cas, nier avec force et persistance les prétentions du mal peut nous réveiller. Souvent aussi le son doux et subtil de la conscience produira cet effet. Du reste, même si l'appel nous fait tressaillir, il est préférable au rêve. La liberté véritable ne se paie jamais trop cher.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy fait cette remarque (p. 53): « Le monde ne savait bien interpréter le malaise que provoquait Jésus et les bienfaits spirituels qui pouvaient découler d'un tel malaise. La Science expose la cause du choc que produit souvent la vérité, — savoir, que ce choc provient de la grande distance qui existe entre l'individu et la Vérité. » Renoncer à la croyance que la matière possède la vie, qu'elle peut donner la vie ou la reprendre, c'est une insurpassable bénédiction. Si elle semble nous bouleverser, c'est parce que nous offrons une certaine résistance. Le choc fait place au calme lorsqu'on se souvient que les ordres de Dieu sont toujours très simples, peuvent être entendus et obéis. Le divin message proclame: « Dieu, le bien, est Tout-en-tout. » Quand nous cédons à cette loi suprême, lentement ou rapidement, le Christ guérisseur, la Vérité, nous apparaît, et la compassion du Christ ne renferme ni condamnation, ni châtiment, ni perte.
En démontrant la Science Chrétienne nous faisons plus que de progresser nous-mêmes. Notre travail est un bienfait pour toute l'humanité. Dans la démonstration la pensée et les actes se rencontrent; à chaque nouvelle preuve de guérison, le Christ, la Vérité se voit davantage. La lumière de l'intelligence spirituelle ne brille pas seulement dans le lieu où nous sommes, car elle « éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jean 1:9). Les démonstrations qui nous paraissent insignifiantes contribuent elles aussi à cette clarté. Dans la chambre la plus sombre, une petite chandelle dissipe les ténèbres.
L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts, illustre avec ampleur la rencontre de la pensée et des actes. Sa nature est purement spirituelle comme l'est aussi son but; sa mission salvatrice est pratique, universelle. Comprise de la sorte, cette Église et ses filiales peuvent, avec une confiance intrépide, faire face aux sarcasmes du péché. Quand la démonstration met fin à la crainte du pouvoir personnel, la vengeance que le péché projette contre son destructeur n'est plus qu'une vaine menace. Les flammes de la haine, de la discorde, les ombres épaisses de la disette et de l'apathie se dissipent lorsqu'on reconnaît en toute humilité la force du gouvernement divin. Compter humblement sur le pouvoir de Dieu ne nous fera pas être moins actifs dans l'intérêt de notre église, ni moins généreux. Au contraire toute notre activité, tous nos dons seront soumis à la volonté du Père. Consentir à ce que Dieu inspire notre pensée et dirige notre attitude mentale, c'est ouvrir toute grande la porte de la démonstration. Alors se manifestent l'harmonie, la rédemption, les progrès. En Science la pensée et l'action concordent toujours.
La révélation du fait que Dieu est le divin Principe constitue la découverte la plus scientifique qui soit jamais parvenue aux humains. Elle a rendu possible la pratique de la Science Chrétienne. Le praticien de cette Science a choisi pour carrière la démonstration. Il s'est engagé à prouver au monde que grâce aux enseignements de Mrs. Eddy, le péché et les maux physiques peuvent se guérir sans aide médicale ou matérielle. Ses guides infaillibles sont la vie du Christ Jésus et des premiers disciples, et les ouvrages de notre bien-aimée Leader, riches en inspiration. Aujourd'hui des milliers de Scientistes, praticiens travaillant avec consécration, illustrent clairement l'unité de pensée et d'action qu'assure le Principe. Dans ce domaine, Mary Baker Eddy fut un pionnier, et ceux qui sont divinement conduits à choisir comme seule vocation la pratique de la Science Chrétienne n'ont point à craindre que leur sacrifice dépasse jamais la mesure. Ils peuvent prouver que leur foi en Dieu, dans Sa bonté et Sa puissance, n'est pas vaine.
Avoir pour Dieu un amour pur et sans égoïsme, cela rend toujours possible la guérison. On peut résister avec hardiesse aux doutes, aux tourments, aux ténèbres du magnétisme animal si le cœur a la ferme assurance que l'Amour protège les siens. Grâce à cette assurance, nous pouvons voir Dieu face à face. L'Entendement dont l'action est universelle nous régit et nous rend la paix. En outre les guérisons multiples dues à ce que nous comprenons la présence de Dieu, nous engagent à secourir notre prochain. La reconnaissance nous y pousse. L'Amour nous en fournit l'occasion. Nous pouvons par exemple donner notre témoignage aux réunions du mercredi. Nous pouvons souvent rendre service aux autres. Nous pouvons leur communiquer ce qui nous a fait à nous-mêmes du bien, car c'est là un privilège. Les messages angéliques que l'on trouve en étudiant avec soin les Leçons-Sermons indiquées dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne peuvent être d'un grand secours. Constamment une légion de pensées saintes, cordiales, conformes au Christ, sont à notre portée; nous pouvons les entretenir en nous rendant toujours mieux compte de leur bonne influence.
Aucune journée n'est vide au point que l'on n'y trouve pas l'occasion d'être utile. Aucune situation n'est trop sombre pour être améliorée. Dans le sanctuaire de la démonstration où se rencontrent les pensées et les actes, nous répétons cette humble prière écrite par notre Leader (Poems, p. 36):
« Viens, ô Dieu, à nouveau donner
Aux pensées comme aux actes
Un élan prompt et calme,
Pour accomplir Ta volonté. »