C'est l'amour qui bâtit et consacre une Église du Christ, Scientiste. Le Christ Jésus connaissait si bien la nature de Dieu et Son amour, il l'exprimait si clairement, qu'en sa présence on sentait le réconfort et la guérison qu'éprouvent les hommes lorsqu'ils comprennent que Dieu est Amour.
Une amie dont la mère était praticienne au Texasm m'a dit qu'une certaine année sa mère l'emmena à Boston, Massachusetts, où elle se rendait en juin pour l'Assemblée annuelle. En cette occasion Mrs. Eddy, habitant alors Pleasant View, près de Concord (New-Hampshire), invita les membres de L'Église Mère à lui rendre visite. Mon amie n'a gardé aucun souvenir des paroles que prononça Mrs. Eddy; mais elle se rappelle bien qu'en voyant notre Leader debout sur son balcon, tendant les mains vers la grande foule réunie dans le parc, elle-même se sentit aimée, chérie plus que jamais. Elle eut l'impression d'être entourée, environnée du grand amour que manifestait notre Leader.
Quand les membres d'une église, à l'exemple de leur Conducteur et de leur Leader, expriment cet amour les uns envers les autres, dans bien des cas ils constatent que leur église est franche de dettes plus vite qu'ils ne l'auraient cru possible. Paul écrivait aux Romains (13:8): « N'ayez de dettes envers personne, si ce n'est l'amour que vous vous devez les uns aux autres: celui qui aime son prochain a accompli la loi. »
Comment pouvons-nous comprendre ce qu'est l'Amour et réussir à l'exprimer quand nous n'éprouvons pas d'affection et que nous sommes en contact avec des personnes qu'il paraît très difficile d'aimer? Étudions la Bible et les ouvrages de notre Leader, et mettons en pratique ce qu'ils enseignent. Alors nous nous apercevons que la Science Chrétienne est en vérité le divin Consolateur. Quel réconfort d'apprendre qu'il ne faut pas même tâcher d'aimer les erreurs, les manquements, les défauts qui dans certains cas sont exprimés par les mortels, y compris nous-mêmes!
La définition de Dieu en tant qu'Amour agit comme un projecteur, un puissant phare de la Vérité. Quand nous dirigeons cette grande lumière sur notre prochain, bon ou mauvais, et voyons que l'individualité véritable est la réflexion parfaite de Dieu, incorporelle, spirituelle, nous commençons à diviser, à séparer, à soustraire les erreurs et les défauts chez nous-mêmes et chez autrui en les remplaçant par les qualités de Dieu. Nous apprenons alors pourquoi Dieu dit (Gen. 1:6, version anglaise): « Qu'il y ait entre les eaux un firmament, pour établir une séparation entre les unes et les autres. »
A la page 586 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy, par sa définition du mot firmament, fait très bien voir comment s'accomplit cette séparation. Ailleurs elle dit en outre (ibid., p. 337): « L'univers visible et l'homme matériel sont de misérables contrefaçons de l'univers invisible et de l'homme spirituel. » N'essayons pas d'aimer les « misérables contrefaçons, » mais voyons plutôt l'enfant chéri de Dieu, l'homme réel, le seul qui soit. Quelle aide excellente pour la construction et la dédicace d'une Église du Christ, Scientiste!
Le Christ Jésus nous a donné cette assurance (Jean 13:35): « C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que tous connaîtront que vous êtes mes disciples. » Dans le Sermon sur la montagne il put dire (Matth. 5:44, 45): « Aimez vos ennemis... afin que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » Peut-être Jésus pensait-il à la présence et au pouvoir de Dieu, de l'Amour, symbolisés par la lumière du soleil qui baigne toutes choses, qui remplit immédiatement les lieux obscurs où elle pénètre, sans jamais savoir qu'il y fait sombre, parce que sa propre lumière est si vaste.
Nous apprenons en Science Chrétienne que le mal — l'absence hypothétique du bien — n'est pas réel; et Jésus en était sûr. Il savait que la matière est non point une présence tangible, mais la croyance que l'Esprit sans limites est absent. Aussi le Maître n'était-il nullement troublé par les opinions divergentes, ni même par ceux qui cherchaient à le perdre. Pour lui ces choses indiquaient l'ignorance à l'égard du divin Principe, de l'Amour omniprésent. Avec calme Jésus persistait à refléter ce Principe, l'Amour divin qu'il savait être son Père.
Mrs. Eddy nomme le mal « entendement mortel » et déclare que les termes « magnétisme animal » ou « hypnotisme » le désignent d'une manière explicite. Lorsque dans une Église du Christ, Scientiste, chaque membre est prêt à reconnaître les termes et la nature non seulement du bien mais du mal, la dédicace arrivera d'autant plus vite. En effet les membres verront le néant du mal et de ses fausses prétentions. Notre Leader montre qu'il importe de reconnaître l'irréalité de l'erreur; nous ne devons donc point être trompés par les diverses formes que prend le mal.
Chérissons la vérité au sujet de chacun et de toute chose. Dans son Message to The Mother Church for 1902, Mrs. Eddy écrivait (p. 8): « En aimant, nous apprenons que "Dieu est Amour"; les mortels qui haïssent ou qui manquent d'amour ne sont ni des Chrétiens ni des Scientistes. » C'est donc à nous de veiller. Que faut-il faire si nous éprouvons de la haine ou qu'il nous semble difficile d'aimer autrui? Une phrase de Science et Santé analyse et révèle la cause des difficultés émotives. En voici les termes (p. 7): « C'est la sensation physique, non l'Ame, qui produit l'extase et l'émotion matérielles. » Ainsi pour maîtriser l'émotion, il faut manier « la sensation physique »; l'on y parvient en sachant qu'il n'y a point de sensation dans la matière puisqu'en réalité la matière n'existe pas. Ce genre de travail mental, fait avec persévérance, détruit les émotions matérielles; il nous rend capables d'aimer, d'exprimer plus spontanément un chaleureux et sincère intérêt pour autrui
Le mal a toujours pour base la fausse croyance que la matière est intelligente, qu'elle peut être soit bonne soit mauvaise. Lorsqu'il nous manque quelque chose pour dédier une Église du Christ, Scientiste, sachons qu'il n'y a point d'entendement mortel qui puisse nous tromper et nous faire croire que les ressources infinies de l'Entendement divin sont pour nous hors d'atteinte; au contraire, comme réflexion de Dieu, chacun de nous les possède.
Travailler ainsi pour la dédicace, c'est construire un fondement solide sur lequel pourra vraiment s'ériger l'église. Notre œuvre se développe à mesure que nous nous consacrons à vivre et à prouver chaque jour cette parole de Jésus (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un. » Ce faisant, nous verrons qu'une compréhension toujours meilleure de l'Amour divin accompagne nos progrès.