« Dieu est le Principe de l'homme, et l'homme est l'idée de Dieu, » déclare Mary Baker Eddy à la page 476 de Science et Santé avec la Clef des Écritures. En parlant de l'homme, Mrs. Eddy emploie souvent des mots tels qu'idée, réflexion, image, ressemblance. Quand nous pensons au terme idée, en général n'évoque-t-il pas pour nous l'intelligence? L'Entendement, ou l'intelligence divine, est la source de notre identité véritable; donc l'identité sans intelligence serait chose impossible. Il s'ensuit que l'homme, idée de Dieu, est la réflexion individuelle de l'intelligence infinie, de l'Entendement ou du divin Principe. L'intelligence est l'activité spirituellement mentale par laquelle on connaît et démontre le divin Principe de son être.
Ce Principe ne devrait pas représenter pour nous une abstraction. Si nous aimons vraiment Dieu et nos frères, l'Amour n'est point pour nous quelque chose d'abstrait. Si nous reflétons vraiment l'intelligence, nous ne croyons pas que l'Entendement soit abstrait. Et si nous pratiquons vraiment la Science Chrétienne, le Principe n'est pas abstrait pour nous. Lorsque grâce à la Science notre pensée s'élève et comprend mieux le divin Principe et son idée, l'homme, nous reconnaissons que cette idée est réelle, substantielle.
Les humains qui croient qu'un corps matériel constitue leur être raisonnent faussement. Nous sommes en vérité l'image de Dieu, comme l'affirme le premier chapitre de la Genèse; dans la mesure où ce fait est admis, vécu, nous exprimons le sens spirituel et pouvons démontrer que l'homme est l'idée du Principe.
L'homme, ainsi que l'intelligence, existe indépendamment de la matière. Dieu, ou l'Ame, forme, délinée et soutient l'identité de l'homme. Ce que l'Ame forme est parfait, car l'Ame ne manifeste que les qualités et les éléments spirituels, émanations de l'Entendement divin. La forme ou l'identité de l'homme n'est point un stade de la matière qui finira par devenir meilleur. Au contraire, l'identité est spirituelle dans son origine et sa continuité.
Le prétendu entendement mortel voudrait renverser la réalité de l'être et dépeindre le bien assailli par le mal; l'intelligence soumise à l'inintelligence; la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher sujets à l'affaiblissement, capables de se perdre; toutes choses plongées dans la matière et finissant par retourner à son origine — à la poudre et au néant. L'entendement mortel soutient que la matière s'exprime par la forme, la substance, les contours et la couleur. Mais cet entendement n'a jamais produit une qualité ou une condition réelle de l'être; il a seulement paru invertir et présenter sous un faux jour l'idée divine. Là où l'entendement mortel prétend produire l'impermanence, la Divinité exprime la permanence; là où il veut imposer l'inharmonie, Dieu, l'Amour exprime l'harmonie; là où il entraînerait les maux physiques, l'Entendement divin ou l'Amour manifeste la santé; là où il veut imposer les malédictions de la mort, la Vie divine, l'Entendement, confère la bénédiction de l'immortalité; là où il indique les difformités, le déclin, la destruction, l'Ame ou la Vie ennoblit l'homme en lui donnant la qualité, la couleur, la forme et la substance spirituelles, qui sont impérissables. Ce n'est que dans l'Esprit, l'Ame, que nous trouvons le vrai sens de l'être, où la forme, les contours, la couleur, la qualité, la substance s'expriment éternellement et parfaitement chez l'homme, idée de Dieu.
Si nous croyons que notre compréhension de l'Esprit étant loin d'être complète, la forme, la substance, les contours, la couleur, et la qualité de l'idée divine sont trop vagues pour servir de base à notre concept de l'homme, trouverons-nous dans le domaine de la matière un fondement solide qui puisse soutenir ce concept? Il faut renoncer à toutes les conclusions d'une vie fondée sur la matière, car celle-ci n'est jamais permanente. La création véritable est formée, délinéée, maintenue grâce aux qualités parfaites de l'Esprit; et pour être entièrement harmonieuse, notre conscience de la vie doit s'accorder avec le Principe. Touchant la tangibilité et la réalité des idées spirituelles, Mrs. Eddy put écrire à la page 103 de Miscellaneous Writings: « En Science, la forme et l'individualité ne sont jamais perdues; les pensées sont des idées délinéées, individualisées, qui demeurent pour toujours dans l'Entendement divin comme substance vraie, tangible, car elles sont éternellement conscientes. »
La substance, les qualités, les éléments qui constituent l'être spirituel individuel, sont tous inclus dans l'Entendement infini. Les lois de la Vie qui créent, soutiennent et perpétuent, n'existent point dans la matière, dans les molécules ou les corpuscules. La matière, l'inintelligence, ne saurait soit produire soit perpétuer la vie. La Vie divine donne à son œuvre la perfection sans limites qui se manifeste par l'harmonie continue, la santé, l'intelligence de l'homme individuel. Vivant dans la grandeur de l'Entendement divin, gouverné par le Principe impeccable, maintenu dans la tendresse de l'Amour, exprimant l'immortalité de la Vie, soutenu par l'inépuisable substance de l'Esprit, l'homme possède à coup sûr les éléments de toutes les qualités spirituelles.
Ces affirmations absolues touchant la nature, le caractère du Principe et de son idée, l'homme, peuvent être d'un grand secours si nous cherchons à nous les assimiler. Le Scientiste Chrétien ne devrait pas craindre d'attester que son moi réel est l'idée de Dieu. En tant qu'idée de Dieu, il est intelligent. Il reflète à l'infini la santé, l'harmonie, la perfection, la substance. Le Principe divin lui donne la vie, la conscience et l'activité. Les lois de l'Ame maintiennent son être pour l'accomplissement de tout ce qui est bon. Il affirme qu'il n'est point seul puisque les idées de Dieu peuplent son univers. Comme idée de Dieu, il est heureux, content, serein, car la joie spirituelle constitue le rythme auquel obéit l'univers de l'Amour.
N'attendons pas de mieux saisir la Science Chrétienne avant de déclarer que nous sommes réellement les idées de Dieu. Revendiquons sans délai la vraie nature de l'homme et le rapport l'unissant à Dieu, reconnaissons le divin Principe et son idée; agir ainsi nous permettra d'exprimer plus clairement notre caractère et notre individualité réels. Le disciple qui comprend et reconnaît souvent dans son for intérieur qu'il est l'idée de Dieu, verra que son concept de lui-même se transforme.
Un musicien de talent affirma qu'il pouvait écrire une symphonie tout entière sans avoir recours à un instrument quelconque pour vérifier l'harmonie ou les résultats de sa composition. Son concept de la musique — les lois de l'harmonie, la fonction de chacun des instruments et leur effet combiné — était si clairement établi dans sa pensée que le travail pouvait s'accomplir sans l'aide d'instruments matériels. Dans un cas de ce genre, le principe de la musique est vivant, pratique pour le compositeur, de sorte qu'il exprime sans peine les idées musicales, leur dessin et leur harmonie. Or si l'entendement humain peut saisir pratiquement les idées musicales, ne pouvons-nous pas en tant que Scientistes Chrétiens commencer à saisir les qualités tangibles et réelles de l'idée-Christ?
Le rapport entre Dieu et l'homme est indestructible parce que la loi divine le perpétue et le soutient. Le péché, la maladie, la mort ne peuvent rompre cette unité; aucun élément de perfection n'abandonne l'homme, fût-ce un seul instant. L'homme est toujours dans l'harmonie, car il est constamment en présence de Dieu, Principe de l'harmonie divine. L'homme véritable ou l'idée spirituelle n'est pas en certaines occasions tenté de pécher, tel autre jour de croire à la douleur, de fumer, de boire ou peut-être de craindre la mort. Comme idée de Dieu, l'homme reconnaît les qualités indestructibles de l'Entendement qui constituent son ambiance et le nourrissent.
Jésus enseignait et démontrait clairement le Principe; aussi pouvons-nous discerner au moins en partie la nature divine qui gouvernait le Maître. Mrs. Eddy nous assure que Jésus était « le concept corporel et humain le plus élevé de l'idée divine, réprouvant et détruisant l'erreur et mettant en lumière l'immortalité de l'homme » (Science et Santé, p. 589). Si cela est bien compris, nous arrivons à mieux saisir le Principe. Quand la pensée individuelle laisse vraiment agir le Principe, celui-ci s'avère efficace, concret, tangible et démontrable. Jésus suivit cette voie et devint par là le Conducteur.
Mrs. Eddy révéla le divin Principe, elle s'y montra obéissante, elle en appliqua les règles dans sa vie journalière. Pour comprendre davantage le Principe divin révélé en Science Chrétienne, il faut bien concevoir la mission et la vie de Mrs. Eddy. Elle mettait en pratique la Science Chrétienne et prouva clairement qu'elle-même était gouvernée par le Principe.
Concernant le Principe, on pourrait développer de longues théories; mais elles ne peuvent prendre la place des sérieux efforts tendant à démontrer chaque jour le Principe. L'on démontre progressivement la Science Chrétienne lorsqu'on obtient un plus haut concept de l'homme et de son identité spirituelle. La démonstration scientifique prouve l'action de la loi divine. En Science, la démonstration est une preuve spirituelle attestant le rapport entre l'homme et Dieu — la preuve que l'homme est une idée spirituelle gouvernée par le Principe divin. Cette démonstration de notre être spirituel élève la conscience humaine plus haut que les croyances erronées, limitées, craintives, pécheresses, maladives; elle permet de voir que l'homme n'est jamais esclave de l'erreur. Comprendre l'être spirituel de l'homme fait disparaître l'erreur, et marque sur la pensée et le corps humains la vérité de l'être.
Bien que nous n'ayons pas encore pleinement vu l'homme en tant qu'idée de Dieu, ce n'est point une raison pour ne pas maintenir ce fait spirituel. Avoir foi à la vérité permet d'en obtenir les fruits; avoir foi en l'homme, idée de Dieu, mène à la compréhension et à la démonstration. Le disciple Jean se rendait compte qu'à travers le voile de la chair l'homme parfait ne peut être vu; aussi écrivait-il: « Ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. » Chaque dimanche dans les églises Scientistes Chrétiennes, vers la fin du culte nous entendons lire ce passage de la Bible (I Jean 3:1, 2): « Voyez de quel amour le Père nous a aimés, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Nous le sommes en effet; si le monde ne nous connaît pas, c'est parce qu'il ne l'a pas connu. Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. »
Notre Leader reconnut que nous n'arriverions pas à la démonstration complète de la spiritualité par un seul immense effort, mais plutôt en avançant chaque jour avec zèle sur la route de la sainteté. Il n'est jamais trop tôt pour nous mettre à prouver au moins dans une faible mesure que l'homme est l'idée de Dieu. Quand nous étudions cette Science, nous pourrions employer plus souvent le mot idée dans notre travail mental au sujet de nous-mêmes. Sachons reconnaître que les termes « homme, » « idée, » « notre identité spirituelle, » sont synonymes. Dans notre conscience l'idée et l'homme pourraient être étroitement unis; alors le mot idée aurait pour nous autant de valeur que l'expression « l'homme spirituel. » Cet effort dématérialisera dans une certaine mesure notre concept du moi humain, et nous nous sentirons plus libres sous le double rapport de la pensée et des actes. Le divin Principe, embrassant son idée, l'homme, est un fait scientifique actuel, une irréfutable vérité de la création, une manifestation toujours présente du Père et du fils; c'est la réalité de la Vie, où toute conscience doit trouver son individualité immortelle et son être harmonieux.
