Il semble quelquefois que pardonner aux autres leurs torts ou leur injustice apparente, est plus facile que d'accepter le pardon de Dieu concernant nos fautes ou nos erreurs. On entend dire par exemple: « Je n'arrive pas à me pardonner ce que j'ai fait, ou encore: « Je n'ai jamais pu me pardonner cet acte! Le remords se fait sentir dans des expressions de ce genre, qui peuvent avoir trait à des détresses ou à des circonstances fort anciennes. Leurs auteurs s'en repentent mais ils en gardent la mémoire avec tristesse, ce qui assombrit leurs jours et met entrave aux progrès.
La joie compte parmi les droits inaliénables que l'homme a reçus de son Père céleste. Jésus le Christ vint nous montrer comment les lois divines toujours opérantes trouvent leur application dans les circonstances humaines; il affirma que l'homme, image et ressemblance spirituelle du Dieu qui est Esprit, a droit au bonheur. Il disait (Jean 15:11): « Je vous ai parlé ainsi, afin que cette joie qui est la mienne soit en vous et que votre joie soit dans sa plénitude. » Toutefois bien des personnes ne semblent pas trouver la vie abondante, la joie sereine qui constituent leur héritage légitime. Cela vient en partie de ce que, cédant à une tentation humaine, elles ressassent les échecs, les erreurs, les maladies, les péchés, les chagrins d'autrefois; elles portent ainsi un fardeau de remords ou de regrets, et se condamnent elles-mêmes.
Comment pouvons-nous apprendre à nous pardonner en acceptant la grâce que — la Bible nous le dit à maintes reprises — Dieu donne généreusement à ceux dont le repentir est sincère? La Science Chrétienne, fondée sur les enseignements de Jésus, éclaire les hommes qui sont aux prises avec ce genre de problème et leur apporte la guérison, le réconfort. Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de cette Science, déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 5): « Le chagrin d'avoir fait le mal n'est qu'un seul pas vers la réforme et c'est le pas le plus facile. Celui qu'il faut faire ensuite, le grand pas qu'exige la sagesse, c'est celui qui met notre sincérité à l'épreuve, — savoir, la réforme. » A la page 497 du livre de texte, où elle présente les articles de foi de la Science Chrétienne, elle dit notamment: « Nous reconnaissons que le pardon du péché par Dieu consiste dans la destruction du péché et dans l'intelligence spirituelle qui chasse le mal comme irréel. Mais la croyance au péché est punie tant que dure la croyance. »
Ce texte s'accorde avec les enseignements du Christ Jésus; en effet dans plusieurs cas le Maître, après avoir guéri un malade ou un pécheur, lui donnait cet ordre: « Va, et ne pèche plus. » En cessant de mal faire, nous détruisons le péché; par la purification de notre pensée et de nos actes, nous pouvons savoir que le pardon est nôtre. Quand le repentir est réel, quand nous réparons nos torts le mieux possible et qu'en toute sincérité nous nous tournons humblement vers Dieu pour être pardonnés, Il exauce notre prière et nous accorde un pardon complet. Or une fois que notre vie est purifiée et que nos mobiles sont devenus meilleurs, ne devrions-nous pas nous faire miséricorde, déposer le fardeau du chagrin, des remords ou de la condamnation pour avancer avec joie, avec gratitude et courage vers une activité plus utile, où s'exprimera davantage la bienveillance?
L'Ecclésiaste nous dit (3:15, version anglaise): « Dieu requiert ce qui est passé. C'est donc un devoir de ne plus revenir tristement sur le passé et de mieux servir maintenant Dieu et les hommes. L'exemple de Pierre semble illustrer le pardon à l'égard de soi-même; après avoir trois fois renié Jésus, l'apôtre, dont le repentir était sincère, refusa de s'attarder sur cette triste faute; il la laissa résolument derrière lui pour se consacrer aux grandes œuvres de la guérison, de la prédication, amenant au christianisme de nombreux chercheurs.
Lors de sa conversion qui fut un réveil, Paul vit combien il avait eu tort de persécuter les disciples du Seigneur; mais il ne perdit pas son temps à déplorer en vain ses erreurs passées. Immédiatement il changea de conduite; il consacra sa vie à répandre l'évangile du Christ, à établir les premières églises chrétiennes dont il prenait le plus grand soin. Dans une lettre adressée aux chrétiens de Philippes, il écrivait (Phil. 3:13, 14): « Oubliant les choses qui sont derrière moi, et m'avançant vers celles qui sont devant moi, je cours vers le but, vers le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »
Maintenant même, nous pouvons aussi nous détourner des fautes anciennes et résoudre de marcher plus près de Dieu. Chaque matin peut être pour nous l'heureux commencement des bons efforts faits pour connaître et accomplir la volonté de Dieu, pour réaliser notre individualité véritable comme réflexion spirituelle du seul Dieu qui est Esprit. Chaque soir peut apporter la joie concernant de nouveaux progrès, la paix qui remplit le cœur quand on sait que la volonté de Dieu doit être bonne et ne comporte que le bien pour nous, pour toute l'humanité. En nous tournant vers les hauteurs, nous constatons que Dieu agit avec nous, qu'il nous soutient, nous fortifie et nous montre le chemin. Dans la mesure où nous acceptons et mettons en œuvre Ses lois éternelles toujours accessibles, le pardon de Dieu et Ses bénédictions viennent enrichir notre existence humaine.