Pour guérir les maux physiques on doit prouver que l'Esprit, Dieu, est supérieur aux conditions mentales ayant produit ces maux. Grâce à la Science Chrétienne, l'omnipotence de Dieu peut être démontrée. Cette Science fait voir que nous vivons dans un monde mental et que toutes les peines des humains sont causées par des troubles mentaux soit conscients soit inconscients; que la pensée seule produit ce qui devient visible pour les sens physiques; qu'un changement de pensée où la base matérielle fait place à un fondement spirituel détruit les afflictions de n'importe quel genre.
Il est donc inutile de vouloir rectifier les troubles du corps ou les situations malheureuses sans corriger d'abord leur cause mentale apparente. Mais pour en arriver là, il faut comprendre que la création de Dieu, spirituelle, bien ordonnée, est réelle, tandis que les choses dissemblables à Dieu, c'est-àdire matérielles, inharmonieuses, sont illusoires et n'ont aucune réalité. Le disciple doit reconnaître le pouvoir de l'Esprit et l'impuissance de la matière et de ses lois.
Au chapitre dix, l'Apocalypse dépeint la figure symbolique d'un « ange plein de force » que couronne l'arc-en-ciel; son visage est comme le soleil; ses pieds ressemblent à « des colonnes de feu. » Le Révélateur nous dit que cet ange « tenait à la main un petit livre ouvert: il posa le pied droit sur la mer, le gauche sur la terre. » Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy explique le symbolisme de ce passage. Après en avoir cité les termes, elle pose la question suivante (p. 559): « Ce même livre contenaitil la révélation de la Science divine, dont le "pied droit” ou pouvoir dominant, était sur la mer, — sur l'erreur élémentaire, latente, source de toutes les formes visibles de l'erreur? » Puis elle ajoute: « Le pied gauche de l'ange était sur la terre; c'est-à-dire qu'un pouvoir secondaire était exercé sur l'erreur visible et le péché que l'on entend. »
Le Scientiste Chrétien a donc le droit d'en conclure que ce pouvoir dominant de la Science le touche de très près; que la croyance latente devrait avant tout être maniée pour détruire l'erreur spéciale dont il s'agit. Le pouvoir de la Science divine est suprême, car cette Science est la loi de Dieu, l'invariable action de l'Esprit par laquelle Il développe l'univers spirituel et le maintient à perpétuité. Par Sa loi, Dieu produit tout ce qui est bon — l'ordre infini, les vrais concepts, la substance et l'illumination spirituelles sans limites. Comprendre l'action de la loi divine permet d'appliquer aux problèmes humains cette connaissance efficace; on réalise ainsi la nullité des croyances latentes de l'entendement charnel qui paraissaient avoir force de loi et produire l'illusion.
Les ténèbres mentales où prétendent se développer les discords de tous genres sont dissipées par le sens spirituel; celui-ci perce les ombres de la fausse action mentale erronée, et Dieu lui donne le pouvoir de les détruire. Mrs. Eddy déclare (ibid., p. 168): « J'ai discerné la maladie dans l'entendement humain, et j'ai reconnu la crainte qu'en avait le patient, bien des mois avant que la prétendue maladie parût dans le corps. La maladie étant une croyance, une illusion latente de l'entendement mortel, la sensation ne se manifesterait pas si l'erreur de la croyance avait été combattue et enrayée par la vérité. »
La conscience spirituelle possède en soi la lumière de la Vérité qui donne la santé au corps et produit une ambiance harmonieuse. Mais le sens matériel demeure toujours dans les ténèbres; ses ombres latentes permettent à ce qu'on nomme l'entendement mortel de forger des illusions inhumaines. C'est peut-être à quoi Jésus le Christ faisait allusion lorsqu'il disait (Matth. 6:22, 23): « L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est malade, tout ton corps sera dans la lumière; mais si ton œil est malade, tout ton corps sera dans les ténèbres. » Grâce à la conscience spirituelle on peut discerner les concepts véritables; or de toute éternité chacun possède cette conscience. C'est la réflexion de Dieu, de sorte qu'elle ne connaît ni la matière ni le mal. Pour maintenir la vigueur spirituelle et la santé du corps, il faut démontrer que l'homme reflète perpétuellement la conscience spirituelle; il faut sortir de ce qui semble être l'apathie et mettre en œuvre les idées spirituelles perçues par le sens spirituel. Ainsi seront détruites les ténèbres mentales latentes.
L'erreur élémentaire, c'est la fausse croyance à l'état latent. Elle renferme l'aberration d'une vie et d'une intelligence dans la matière; l'illusion disant que la matière est réelle, substantielle; que contrairement à notre volonté les lois matérielles gouvernent; que la santé dépend non pas de Dieu mais d'un organisme et d'une structure physiques; que l'homme est un mortel composé d'instincts animaux — crainte, convoitise, haine, et cœtera — qui sont naturels, inextirpables. Trop souvent le Scientiste oublie de nier les croyances élémentaires et tâche surtout de faire disparaître ce qui le gêne personnellement. Parfois il néglige de détruire les erreurs fondamentales inhérentes à sa prétendue individualité mortelle, mais il fait de grands efforts pour nier les mauvaises influences mentales qu'il estime venir de l'extérieur. Néanmoins si les erreurs élémentaires sont détruites dans la conscience, les problèmes personnels visibles se résolvent plus facilement.
Lorsqu'on isole les croyances latentes élémentaires; lorsqu'on voit qu'elles n'ont aucune place en Dieu ni chez l'homme — elles sont subjuguées par le pouvoir supérieur de la Science: de son pied droit l'ange réduit à néant l'action mesmérique de l'entendement mortel qui prétend être un créateur, une loi. Alors les maladies ne se formeront plus inconsciemment dans la pensée, et le milieu où nous sommes ne reflétera point de conditions mentales confuses, anarchiques. « L'erreur visible et le péché que l'on entend » prendront fin, car il sera prouvé que Dieu est le seul Entendement, l'unique conscience de l'homme.
La Science divine manifeste le pouvoir de l'Esprit. Elle vient comme une lumière spirituelle dissipant à coup sûr l'obscurité mortelle. C'est la lumière qui brille dans les ténèbres et que celles-ci ne peuvent comprendre. Son facteur le plus grand, le plus fort, c'est la révélation suivante: Il n'y a point de ténèbres, point d'erreur élémentaire, car la clarté de l'Esprit est tout; elle enveloppe dans la radieuse gloire de la perfection spirituelle l'homme et le milieu où il se trouve.