La vraie beauté, la grâce spirituelle, est inhérente à tout être véritable. A vues humaines la beauté s'exprime par les personnes, par les oiseaux et animaux, les arbres et les fleurs, les collines et les vallées. Elle se voit dans la majesté des hautes montagnes, des lacs immenses, des arbres superbes; dans un grain de sable, un brin d'herbe, un petit ruisseau, un cactus fleurissant au désert.
La beauté se manifeste dans la conscience humaine par la noblesse, la loyauté, la pureté, l'absence d'égoïsme. A ce sujet le Psalmiste priait en disant: « Que la beauté de l'Éternel notre Dieu repose sur nous! » (Ps. 90:17, version anglaise.) Que l'intégrité, l'équilibre mental, la bonté caractérisent nos pensées et nos actes. Que nous suivions le Christ, aimant Dieu et notre prochain comme nous-mêmes.
La beauté véritable a sa source en Dieu; elle exerce sur la pensée humaine une influence purificatrice, élevant notre vie et la rendant plus heureuse. Ce qu'on nomme la beauté sensuelle porte le sceau de la matière; qu'elle s'exprime dans la peinture, dans la musique ou chez une personne, ce n'est qu'une contrefaçon. Les caractéristiques impures, ignobles n'ont rien de commun avec la dignité et la distinction de la beauté réelle.
La beauté spirituelle est un héritage auquel tous ont droit. Individuellement exprimée, c'est non pas une possession personnelle, mais la grâce radieuse de l'Entendement divin qui se manifeste. Chacun peut avoir recours à cet Entendement pour obtenir de nobles idées et pour exprimer la sincère bienveillance de l'Amour.
Les vaines parures ne rappellent en rien la simplicité et le charme de l'être réel. Ce qui n'est que superficiel ne représente pas le charme de bon aloi qu'expriment un esprit et un corps sains, une bonne attitude morale. La beauté véritable surpasse tous les attraits factices dus à la vanité ou à l'égotisme. Avoir conscience du rapport unissant l'homme à Dieu, cela éclaire le visage et donne au maintien la force et la grâce.
Lorsque Moïse s'éleva jusqu'aux sommets où il perçut la loi morale et spirituelle exposée dans les dix commandements, la lumière et la gloire de l'Esprit éclairaient son visage. Il avait reçu une révélation nouvelle destinée à faire du bien non seulement à son propre peuple, mais au monde entier et dans tous les âges. Cette illumination spirituelle se remarquait fort bien, car la Bible nous dit: « Tous les enfants d'Israël, en apercevant Moïse, virent rayonner la peau de son visage » (Ex. 34:30). Notre Leader, Mary Baker Eddy, déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 248): « L'Amour ne perd jamais de vue la beauté. Son auréole repose sur son objet. On s'étonne qu'un ami puisse jamais paraître autrement que beau. » C'est la beauté de la pensée, l'attitude mentale correcte qui nous rend aimables et bienveillants.
Le charme naturel de l'être véritable est mis en lumière lorsqu'un faux sens du moi s'évanouit parce qu'on trouve son bonheur dans les bénédictions partagées avec d'autres. Si la joie du service chrétien remplit la pensée, le disciple ne peut se sentir gauche ou mal à l'aise. En aidant autrui, l'on se rend compte de sa propre valeur comme représentant de Dieu; l'embarras disparaît et l'on peut de grand cœur prendre part à mainte activité. Nous apprenons que notre individualité véritable est harmonieusement unie à celle de tous nos frères. Ce vrai sens d'union fait disparaître la timidité; le charme d'un gai sourire, la sincérité d'une bienveillance cordiale, l'attrait de l'humour s'expriment spontanément. Ainsi d'agréables contacts dus à la grâce intérieure viennent embellir l'existence journalière et nous délasser.
La beauté véritable s'accompagne d'une vigueur et d'une vitalité constantes, mais celles-ci ne résident point dans la matière. C'est l'Ame qui communique à ses idées ses propres qualités. Puisqu'elle ne dépend pas du temps, la beauté n'est point accrue par ce que les humains appellent la jeunesse, ou diminuée par ce qu'ils nomment la vieillesse.
Lorsqu'on cherche la beauté et la force en s'attachant à la jeunesse matérielle, il en résulte des échecs. Inévitablement, la matière qui paraissait jeune deviendra vieille; sa prétention d'élasticité et de vigueur s'affaiblira, sa beauté apparente prendra fin. Mais la fraîcheur et le charme ne sont jamais dans la matière, donc ne peuvent pas être altérés ou détériorés par elle. Nous attachant au pouvoir et à la vigueur des pensées que Dieu inspire, nous constatons que nos jours se prolongent, que notre santé et notre énergie persistent.
Si le développement spirituel marche de pair avec la fuite des années, la beauté humaine augmentera plutôt que de décroître. Notre Leader en offrit un exemple frappant. Ceux de ses portraits que nous aimons le plus montrent la force, la sagesse, l'équilibre mental, l'amour qu'elle avait acquis pendant les longues années où elle s'était consacrée à sa grande mission. Elle-même prouva ce qu'elle affirmait dans Science et Santé (p. 246): « L'homme gouverné par l'Entendement immortel est toujours beau et sublime. Chaque année en succédant à une autre déroule la sagesse, la beauté et la sainteté. »
La pensée qui progresse dans la compréhension de l'être réel, acquiert d'année en année la douceur, le charme et la pureté de la maturité spirituelle. Chaque jour nous apprenons que servir est une joie, qu'une réponse bienveillante est belle, que le pardon a de la grâce, l'innocence du charme, que la conscience spirituelle attire et que les pensées saintes ont de la grandeur. Nous apprenons que la simplicité, le calme, l'affection dénotent la beauté intérieure; que le raffinement des paroles et des manières, les égards, la politesse et l'amabilité font partie de la beauté véritable.
Tel pense peut-être que le sort lui a refusé la beauté; que soit par sa naissance soit à la suite d'un malheur, il est disgracié comme stature, comme traits ou comme race, et qu'il ne lui est pas possible d'avoir du charme. Or ses craintes sont fausses car la forme, le galbe, la couleur, la symétrie ne dépendent point de la matière inanimée; elles sont soumises à l'Amour divin. Ce sont des qualités spirituelles ayant leur source dans l'Entendement parfait, de sorte que nul n'en est privé. Mrs. Eddy nous donne cette assurance (ibid., p. 247): « La beauté est une chose de vie, qui demeure pour toujours dans l'Entendement éternel, et reflète les charmes de Sa bonté en expression, en forme, en contour et en couleur. C'est l'Amour qui colore les pétales d'une variété infinie de teintes, qui étincelle dans le chaud rayon de soleil, qui trace sur le nuage son arc de beauté, qui orne la nuit de gemmes stellaires, et qui revêt la terre de beauté. »
Selon la Science Chrétienne toutes les phases de la laideur sont irréelles, ne se trouvant pas dans le royaume de Dieu ni chez l'homme qui Le représente. Quand le disciple refuse d'admettre le faux statut que voudrait lui imposer la croyance mortelle, quand de tout son cœur il cherche à refléter l'Amour divin — il constate que le charme véritable agit d'une manière vitale dans son existence humaine. Sa personne manifeste davantage la beauté de l'Ame; en outre le milieu où il se trouve, l'atmosphère ambiante, deviennent toujours plus beaux et plus satisfaisants.
Tous doivent pouvoir librement exprimer la beauté véritable et en jouir. Chacun peut maintenir de belles pensées en voyant la réalité, car celle-ci est toujours pleine de grâce. Ainsi pour la conscience spirituellement réveillée, les vieux amis et les cadres familiers se revêtent d'une lumière et d'un charme nouveaux; la beauté de la sainteté est une présence active, un pouvoir vivant.
