Pour le chrétien, l'oraison dominicale est la prière par excellence. Enseignée d'abord par Jésus le Christ à ceux qui l'écoutaient dans la Galilée lointaine, cette prière est maintenant connue presque partout, et d'innombrables personnes la chérissent. Lien unissant toute la chrétienté, l'oraison dominicale n'est pas faible ou fragmentaire; à mesure que sont compris ses énoncés profonds, elle amènera certainement les humains à reconnaître le pouvoir guérisseur de la Vérité.
Dans Pulpit and Press, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, déclare (p. 22): « Toutes les églises chrétiennes ont un lien qui les unit, un centre ou point de convergence, une prière — l'oraison dominicale. Nous avons lieu de nous réjouir parce que nous sommes unis dans l'amour et qu'avec toutes les assemblées chrétiennes de la terre, nous répétons cette demande sacrée: "Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.” »
Cette prière par excellence s'adapte à toutes les aspirations de celui qui prie sincèrement. Elle embrasse l'invocation, l'adoration, la supplication, l'affirmation de la loi, les demandes, le pardon; elle reconnaît sans réserve la plénitude, le pouvoir et la perfection du Père céleste auquel elle s'adresse. La Science Chrétienne affirme que l'oraison dominicale répond à tous les besoins de l'humanité; aussi les hommes peuvent-ils y avoir recours en face de n'importe quel problème.
La vraie prière ouvre aux humains la porte des cieux. Elle satisfait à la requête: « Que ton règne vienne. » Les Écritures, base de ce qu'enseigne la Science Chrétienne, confirment le grand but de la prière. Dans l'Évangile de Luc au chapitre trois, nous voyons que Jésus se soumit au baptême prêché par Jean. Nous lisons en effet (verset 21): « Jésus se fit baptiser aussi et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit. » En cet instant, le Saint-Esprit, semblable à une colombe, descendit sur le Maître, et du ciel se fit entendre une voix qui disait: « Tu es mon Fils bien-aimé. »
Par la prière, la Science Chrétienne prouve que chacun de nous est l'enfant bien-aimé de Dieu, créé à Son image, selon Sa ressemblance, gouverné par Sa volonté, demeurant toujours dans Son ciel. Seuls les sens physiques éphémères osent contredire ce fait et prétendre que l'homme est un mortel enfermé dans la fragile enveloppe de la chair, sujet à la douleur, à l'affliction, au péché, à la mort. La prière chrétiennement scientifique a pour effet d'alerter les humains, de les faire sortir du songe mortel et de révéler ainsi le royaume spirituel où la matière est inconnue. Ce réveil transforme notre sentiment du moi et de l'existence. Il détruit la maladie et les discords en faisant disparaître le faux sens de vie, l'état hypnotique où se manifestent ces erreurs. Il prouve que l'homme est spirituel, harmonieux, intact.
Ce pourquoi nous prions détermine notre destinée. A la page 14 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy fait la remarque suivante: « L'oraison dominicale est la prière de l'Ame, non du sens matériel. » Quand nous avons recours à cette prière pour exprimer un profond désir des choses spirituelles, nous ne demandons pas à obtenir en plus grande abondance les biens matériels. Nous aspirons à la substance du bien ou de la vie spirituelle, au gouvernement divin; nous recherchons le pain de la Vérité, un cœur prêt au pardon, la pureté qui nous protège contre le mal. Nous déclarons en outre la présence du bien sans limites et nous reconnaissons que la puissance et la gloire appartiennent éternellement à Dieu. Elle ne reste jamais sans réponse la prière qui demande la compréhension spirituelle. Elle enrichit notre vie, lui fait exprimer davantage l'amour, la pureté, le pouvoir qui doivent appartenir aux fils de Dieu. Telle est la plus noble destinée que puisse souhaiter n'importe qui.
Sous quelque forme que ce soit, la prière devrait être une communion avec Dieu. La vraie prière n'est pas un rite machinal, mais une force vivante qui guérit. Elle renferme en soi l'étincelle du désir spiritualisé, prouvant que l'homme est un avec Dieu. Si nous souhaitons réellement passer du sens matériel de la vie au sens spirituel, notre vie sera conforme à nos prières. Nous ferons face aux imperfections, aux défauts d'après lesquels nous ne serions pas l'image de Dieu; nous les mettrons de côté en sachant qu'ils n'ont jamais appartenu aux bien-aimés fils du Père céleste. Mrs. Eddy nous donne cette assurance (ibid., p. 16): « Ce n'est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui a rapport aux sens matériels et de tout péché, que nous pouvons atteindre l'aspiration céleste et la conscience spirituelle qui sont indiquées dans l'oraison dominicale, et qui guérissent instantanément les malades. »
En appelant Dieu « notre Père, » nous englobons dans notre prière toute l'humanité et nous faisons du bien au monde dans son ensemble. Un Père parfait implique des enfants impeccables. Par l'oraison dominicale, beaucoup s'unissent pour reconnaître que les fils de Dieu forment une seule famille. La Science Chrétienne proclame que Ses fils spirituels et parfaits sont éternellement unis entre eux parce qu'ils expriment le seul Esprit embrassant toutes choses. Quand cette vérité sera plus généralement comprise, les humains connaîtront la paix durable.
Si nous suivons les directives du Maître en priant comme il nous en a donné l'exemple, nous nous conformons aussi à la volonté de Dieu. Nous dépouillons le sens mortel qui prétend cacher les fils du Père céleste. Pour nous le ciel s'ouvre et nous mettons en lumière la réalité. A l'instar du Christ Jésus, nous prouvons d'une manière concluante la vérité qu'énonçait sa prière (Matth. 6:13): « C'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. »
