« L'homme chrétiennement scientifique reflète la loi divine, et devient ainsi une loi à lui-même. » Ces paroles de Mary Baker Eddy, à la page 458 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, ont une vaste portée pour ceux qui étudient sérieusement la Science Chrétienne. En effet, le disciple apprend bientôt qu'être à l'exemple du Christ Jésus un « homme chrétiennement scientifique » permet d'avoir la maîtrise sur soi-même et sur ses affaires; qu'en outre, chacun devra tôt ou tard en arriver là.
Jésus est le Fondateur du christianisme; c'est là un fait incontestable. Il guérit les malades, chassa le péché, marcha sur les flots, vainquit la mort pour lui-même et pour d'autres, par la puissance de Dieu et au mépris des lois physiques; cela aussi est généralement reconnu. Mais beaucoup ont de la peine à voir qu'il accomplissait ces œuvres d'une manière scientifique; pourtant il ne subissait jamais d'échecs et s'attendait à ce que tous les hommes puissent suivre son exemple; il dit en effet (Marc 16:15–18): « Allez par tout le monde et prêchez l'Évangile à toute créature... Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: ils chasseront les démons en mon nom; ils parleront des langues nouvelles; ils prendront des serpents dans leurs mains; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris. »
La Science Chrétienne reconnaît que les œuvres de Jésus étaient rendues possibles par sa compréhension scientifique de Dieu en tant qu'Esprit, Vie, Vérité, Amour, Entendement divin, et de l'homme qui Le reflète. Cette Science fait voir que l'homme n'est point un être mortel matériel, sujet aux lois physiques ou aux caprices du mal, du hasard: il est spirituel, parfait, soumis à la loi divine. La Science rejette entièrement la réalité de la matière ou du mal; elle affirme que ces choses n'existent dans la conscience humaine qu'à l'état hypothétique et disparaissent dans la mesure où les faits spirituels sont compris, démontrés.
Pour être un « homme chrétiennement scientifique, » il ne suffit pas d'être humainement bon. Il faut que la pensée et les désirs se spiritualisent, que la nature du Christ se démontre dans la vie journalière. L'on doit bannir la crainte, les maladies, le péché, toutes les croyances à la matière ou au mal, et cultiver notamment l'amour, la spiritualité, la compréhension. L'on doit reconnaître le divin Principe et ses règles parfaites, s'y conformer strictement, comme l'explique bien Mrs. Eddy dans ce passage (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 242): « La Science Chrétienne est absolue; elle n'est ni inférieure à la perfection ni en voie de l'atteindre; elle est à ce point même et c'est de là qu'il faut la mettre en pratique. »
Au cours de ses travaux, le mathématicien obéit aux vérités fondamentales à l'exclusion des opinions personnelles, des conjectures humaines ou des apparences; dans la mesure où il met en pratique l'exactitude, la persévérance, la patience et d'autres qualités spirituelles, il obtient des résultats parfaits. De même, la Science Chrétienne nous apprend à suivre Jésus qui prouva d'une manière scientifique l'être parfait, harmonieux.
Les bons résultats ne s'obtiennent point par des efforts timides, par l'ignorance et les tâtonnements, ou par l'espoir qu'une autre personne résoudra nos problèmes. Pour atteindre les buts scientifiques, le disciple sérieux étudie avec zèle la Bible, le livre de texte Scientiste Chrétien Science et Santé, et les Leçons-Sermons qu'indique le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne. Il ne perd pas son temps à se plaindre, à s'impatienter ou à se demander pourquoi tel problème n'est pas encore résolu. Avec patience, il poursuit son étude et met en pratique ce qu'il apprend. S'il semble ne pouvoir sortir d'un impasse, il s'adresse à un Scientiste Chrétien expérimenté, non pour que celui-ci résolve à sa place le problème, mais pour qu'il l'aide à démasquer l'erreur mentale faisant obstacle — à voir la vérité spirituelle devant être appliquée. Il reconnaît que pour éviter d'autres pièges, luimême doit comprendre la nature illusoire du mal et les insidieuses méthodes par lesquelles celui-ci prétend agir dans l'existence humaine.
Les Écritures affirment nettement que la connaissance du mal condamne les mortels à la maladie, au péché, à l'affliction. La Science Chrétienne nous dit que la connaissance du mal ou la croyance fondamentale de vie et d'intelligence dans la matière, n'est qu'une illusion, un concept irréel de ce que Mrs. Eddy nomme l'entendement mortel; cette Science nous apprend aussi que le terme magnétisme animal désigne d'une manière explicite ce prétendu entendement. Cela ne doit nous inspirer aucune crainte puisque la nature même du magnétisme animal en montre la fausseté. Son nom indique sa tendance — il voudrait nous attirer vers ce qui est animal ou matériel et de la sorte mettre obstacle aux progrès spirituels. C'est donc le contraire de la loi divine ou de la connaissance scientifique. Voici comment Paul faisait allusion à cette fausse influence s'opposant à la loi divine (Rom. 7:22, 23): « Au fond de mon être, je prends plaisir à la loi de Dieu; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui se trouve dans mes membres. »
Le Scientiste Chrétien ne s'occupe du magnétisme animal que pour en reconnaître l'intention destructive et pour refuser d'obéir à ses suggestions. Parmi les effets du magnétisme animal qui semblent opérer aujourd'hui, mentionnons la soif des amusements, l'usage du tabac ou de l'alcool, la critique destructive, la sensualité, le crime, les maladies, la confusion, la crainte, le marasme, la croyance à la réalité de la matière, les guerres, le mal sous toutes ses formes.
Quiconque s'efforce sincèrement d'être un « homme chrétiennement scientifique » s'abstient des pensées et des actions mauvaises. Il évite le tabac, la boisson, le langage grossier, le jeu. Il est strictement moral dans tous ses rapports avec autrui. Il soutient d'une manière active un gouvernement juste; au sein de l'église il fait preuve d'un esprit démocratique; il ne cherche pas les avantages personnels, ne tombe pas dans la suffisance et se garde de réclamer des privilèges spéciaux. Il est modeste, sans prétentions. S'il est praticien de la Science Chrétienne, il ne donne pas des avis purement humains et se garde de condamner ses patients au sujet des erreurs de leur pensée. Par l'amour et la vérité il chasse la crainte et les discords; c'est ainsi qu'il élève et guérit son prochain.
L'auteur du présent article sera toujours reconnaissante des conseils que lui donna voici bien longtemps un Scientiste expérimenté; il lui fit voir que tout problème, quelle qu'en soit la nature, représente une phase du magnétisme animal — jamais une personne, une condition, une chose — et devrait être traité en conséquence. Ainsi le vrai Scientiste Chrétien ne personnalise pas les maladies et l'erreur; il ne cherche point dans la matière les indices de progrès ou de guérison. Sans doute le penser juste produit l'harmonie, améliore les conditions humaines; néanmoins le changement n'est pas toujours perceptible au début. Comme preuve de la chose, nous citerons le fait que maintes personnes traitées en Science Chrétienne ont reconnu leur guérison et ressenti l'harmonie mentale bien avant que cela se marque sur le corps.
Tant que l'on croit pouvoir trouver la santé dans le corps et la sécurité, le prestige, le succès dans les choses matérielles, on s'attarde dans le domaine des illusions. La santé se trouve non pas dans le corps mais dans la conscience spirituelle. Le prestige, la prospérité, le succès, la sécurité véritables, se mesurent non d'après ce que l'on possède, mais d'après ce que l'on est. Aucun trésor matériel ne remplace l'équilibre, la sécurité, le bien-être qu'éprouvent ceux qui comprennent scientifiquement Dieu et Sa création. Seules l'intelligence et la démonstration chrétiennement scientifiques donnent au disciple la maîtrise sur ses affaires, dans n'importe quelle circonstance.
L'homme créé par Dieu n'est point un mortel sujet aux tentations humaines, éloigné de la perfection à laquelle il devrait atteindre. Il est la pure réflexion du divin Entendement et ne connaît que le bien spirituel. Il manifeste la vigueur et l'activité de la Vie, la beauté de l'Amour, la pureté et l'innocence de l'Esprit, la perfection de la Vérité, la paix et la lumière de l'Ame, la fermeté du Principe. Quand les hommes et les peuples comprendront ces faits et les démontreront, « l'homme chrétiennement scientifique » ne pourra manquer d'apparaître.