« Obéissant à la nature divine, l'individualité de l'homme reflète la loi divine et l'ordre de l'être, » déclare Mary Baker Eddy dans ses Miscellaneous Writings (p. 104). On trouve de l'inspiration lorsqu'on réalise que la nature de l'homme est divine, qu'il possède une individualité spirituelle pouvant être comprise au point où nous en sommes.
En contraste avec cette individualité divine il y a, ou du moins il semble y avoir, une personnalité matérielle finie qui résulte du sens matériel ou de la conception sensuelle. Cette personnalité n'est point permanente; elle doit finalement disparaître, c'est-à-dire faire place à la divine individualité de l'homme, toujours maintenue par le Père, à l'abri dans l'immutabilité de l'Entendement.
L'individualité de l'homme s'occupe toujours des affaires du Père. La lune, les planètes, le soleil n'exercent sur elle aucune influence. Elle n'est pas sujette aux croyances astrologiques ou mythologiques, non plus qu'aux dieux des anciennes civilisations matérialistes. Les années qui s'écoulent prétendent mettre sur la personnalité humaine l'empreinte de la faiblesse, de la décrépitude. Ceci n'affecte pas l'individualité de l'homme; elle est toujours en présence du Père, elle voit Dieu face à face et reflète ainsi Ses attributs tels que la grâce, la bonté, la pureté, le charme véritable.
Notre individualité exprime la loi et l'ordre du gouvernement divin. Étant sous la loi de l'Amour, elle jouit d'une sécurité parfaite, éternelle. L'individualité de l'homme est subordonnée à celle de Dieu, créateur de tout ce qui existe réellement. L'homme possède l'élasticité de l'Esprit et cède toujours à la volonté de Dieu; jamais il n'obéit à l'obstination ou ne devient la victime des circonstances. Son individualité n'a rien d'obtus ou de rétif. Elle ne renferme pas la matière; aussi n'estelle jamais sombre, opaque, lourde, écrasante. Dans son origine, son histoire et sa destinée, l'individualité de l'homme est spirituelle. Elle est toujours unie au Père céleste. « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10:30).
Trouvant votre individualité dans l'Esprit, vous maîtriserez et réduirez au silence toutes les agitations de la personnalité qui s'expriment par le cerveau, les nerfs, la matière, ainsi que toutes les prétentions du sens personnel — pitié de soi-même, désir de se justifier, égoïsme. L'individualité spirituelle sait qu'elle a sa source dans l'Esprit; elle reconnaît que la création tout entière est complète dans l'Esprit, en Dieu. L'homme lui-même n'est point un créateur mais reflète la création divine. Chaque manifestation de l'individualité véritable nous satisfait. En revanche, au cours des années la personnalité s'inquiète et se tourmente parce que son sens de la vie est incertain. L'individualité trouve le repos dans l'intelligence fondamentale; aussi sa paix est-elle continue.
Puisque l'individualité demeure avec le Père, elle possède, elle exprime tout ce qui est bon. Rien ne limite ses dons car sa source c'est Dieu, le bien sans limites. Comme l'affirme Mrs. Eddy: « Entièrement séparée de ce songe mortel, de cette illusion et déception des sens, la Science Chrétienne vient révéler l'homme en tant qu'image de Dieu, Son idée, qui coexiste avec Lui — Dieu donnant tout, et l'homme ayant tout ce que Dieu donne » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 5).
Il est impossible qu'une individualité en contrecarre une autre puisque toutes sont unies dans le seul Dieu, le bien. Rien ne sépare fût-ce un instant l'individualité d'avec Dieu; elle ne saurait Le perdre de vue, car elle exprime la nature même de Dieu dont elle est la manifestation individuelle. L'homme exprimant son individualité divine, voilà ce que Mrs. Eddy a su décrire dans le passage suivant (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 266): « L'homme est immortel, spirituel. Il est supérieur au péché ou à la fragilité. Il ne franchit pas les bornes du temps pour entrer dans la vaste éternité de la Vie, mais il coexiste avec Dieu et l'univers. »
Parce que la présence de Dieu est sacrée, l'homme, Son image et Sa ressemblance, participe certainement de ce caractère sacré. Il est donc impossible que notre individualité subisse un empiètement, soit violentée, dédaignée ou négligée. Nul ne peut la sacrifier sur un autel, la mettre au rebut, la condamner à la retraite. Elle s'occupe toujours des affaires de son Père; elle est à son aise dans la maison du Père, la conscience divine.
Le péché s'attache à la personnalité, tandis que l'individualité est impeccable et le reste toujours. Rien ne met obstacle au bonheur, aux progrès de l'homme spirituel qui n'encourt aucune peine. L'individualité ne peut servir d'instrument au mal de n'importe quel genre. Nous démontrons l'individualité spirituelle dans la mesure où nous revendiquons comme seule origine notre Père-Mère Dieu, où nous ne voulons avoir ni développement ni destinée autres que ce qui vient de Lui.
Chaque jour, à chaque heure nous pouvons nous réfugier dans le sanctuaire de notre individualité spirituelle où nous trouvons tout ce qui est aimable, bon, digne de confiance; là nous avons la santé, la force, les progrès, l'immortalité.