La Science Chrétienne révèle que la matière est sans intelligence, qu'elle ne peut ni causer ni guérir les maux physiques. Donc scruter la matière, examiner le corps pour trouver la cause et le remède d'un mal, c'est agir comme quelqu'un qui, au cinéma, analyserait l'écran plutôt que le film, dans l'espoir de détruire un vilain tableau. Au lieu de mettre la charrue devant les bœufs ou de prendre l'effet pour la cause, la Science Chrétienne s'attaque à la racine des difficultés et traite la maladie comme une fausse croyance. Elle montre que cette croyance — qui est à la fois le mal et sa cause — a sa source dans le sens erroné qui tient l'homme pour matériel, mortel, sujet au péché, à la maladie, à la mort. Elle explique que l'ignorance touchant la vraie nature de Dieu et de l'homme, ainsi que la crainte et les croyances pécheresses produites par cette ignorance, causent les maux dont souffrent les mortels. Sous la rubrique marginale « Le péché ou la crainte sont la racine de toute maladie, » Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (pp. 404, 405): « La guérison des malades et la réforme des pécheurs ne sont qu'une seule et même chose dans la Science Chrétienne. Ces deux guérisons réclament la même méthode et sont inséparables dans la Vérité. La haine, l'envie, l'improbité, la crainte, et ainsi de suite, rendent l'homme malade, et ni la médecine matérielle ni l'Entendement ne peuvent lui apporter un secours permanent, même physiquement, à moins de le rendre meilleur mentalement, et de le délivrer ainsi de ses destructeurs. »
Le fait que la maladie est un produit de la pensée mortelle, non de la matière, est toujours mieux compris même par les non-Scientistes. La pauvreté, la mésentente, le désespoir, les tracas occasionnés par des conditions inharmonieuses soit dans la famille soit dans les affaires, sont de plus en plus regardés comme les causes des troubles physiques. Bien qu'on lutte depuis longtemps contre la maladie par les médicaments, l'hygiène et la chirurgie, elle n'a pas diminué. Les méthodes curatives dites mentales fondées sur l'entendement humain peuvent sembler produire un mieux temporaire en ayant recours aux opinions humaines, à l'emprise mentale ou à l'hypnotisme. Mais il faut comprendre en Science Chrétienne la vérité concernant l'Esprit, Dieu qui est Tout, la Vie de l'homme; c'est ainsi seulement que peut être combattue et détruite l'erreur fondamentale de toutes les difficultés humaines — la croyance que la vie, la substance et l'intelligence sont dans la matière — erreur entraînant le péché, la maladie, la mort.
Ésaïe proclame en ces termes le divin plan du salut (45:22): « Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous, qui habitez les extrémités de la terre! Car je suis Dieu et il n'y en a pas d'autre. » Ce salut comprend la délivrance de la maladie comme aussi du péché; c'est ce qu'enseignait et prouvait Jésus le Christ, notre Conducteur, et ce que répète aujourd'hui la Science Chrétienne.
Jésus ne reconnaissait ni pouvoir, ni créateur, ni cause en dehors de Dieu, l'Esprit toutpuissant, l'Amour omniprésent. Il savait que l'homme est créé à la ressemblance de Dieu, donc immortel, complet, ignorant le mal, éternellement maintenu comme expression parfaite de son créateur. Grâce à cette compréhension, le Maître et ses disciples purent guérir les maladies les plus redoutées et vaincre la mort elle-même. Pierre par exemple dit à Énée, qu'une paralysie immobilisait depuis huit ans: « Lève-toi et fais toi-même ton lit » (Actes 9:34). Comme l'indique ensuite la Bible: « Aussitôt Énée se leva. »
Réalisant la totalité de Dieu et l'individualité parfaite de l'homme en tant que réflexion de la Vie, de Dieu, Mrs. Eddy put guérir les maux de tous genres. Dans ses ouvrages elle mentionne des guérisons instantanées de cancers, quelquefois simplement lorsqu'elle prêchait. En une seule visite elle guérit notamment un cancer qui avait mis à nu la veine jugulaire (voir Unity of Good, p. 7). Relatant une entrevue avec Mrs. Eddy, quelqu'un qui fut parmi ses premiers disciples écrivait: « Elle mentionna la guérison instantanée d'une maladie de cœur, d'un cancer; elle appuya sur la nécessité de se vouer à l'œuvre de la guérison sans épargner son temps, puis elle ajouta: “Je ne peux faire autrement que de guérir.” Son grand amour, sa spiritualité, rendaient la guérison aussi naturelle dans son cas que dans celui de Jésus » (We knew Mary Baker Eddy, Seconde Série, pp. 60, 61). Aujourd'hui les Scientistes Chrétiens, par leur grand amour et leur spiritualité, poursuivent l'œuvre de la guérison, comme l'attestent les nombreux témoignages donnés avec reconnaissance aux réunions du mercredi et dans les périodiques Scientistes Chrétiens; maintes fois il s'agit d'affections malignes qui furent vaincues.
L'Esprit ne collabore pas avec la matière. La Toute-puissance divine n'a pas besoin qu'on l'aide par des méthodes matérielles pour fortifier le corps et rétablir l'harmonie dans les circonstances humaines. Au fond, vouloir mélanger l'Esprit et la matière, ou croire que le don de la guérison spirituelle peut s'employer à des fins égoïstes, rendrait inefficace le divin agent curatif. Il faut d'abord que les dispositions changent, que le penser matériel cède à la spiritualité. « Ce changement de cœur, » affirme Mrs. Eddy dans Miscellaneous Writings (pp. 50, 51), « affranchirait les cardiaques et ferait beaucoup avancer le christianisme. Les affections humaines doivent se transformer, se détourner du moi pour devenir bienfaisantes, atteindre à l'amour envers Dieu et l'homme; il faut qu'on en arrive à n'avoir qu'un Dieu, à L'aimer par-dessus tout, à venir en aide au prochain. Ce changement de cœur est essentiel au christianisme; ses effets se feront sentir à la fois physiquement et spirituellement, car il guérira les maladies. Dieu n'exige ni les holocaustes ni l'emploi des médicaments. »
Tous peuvent acquérir et mettre en œuvre le pouvoir guérisseur de la Vérité, de l'Amour. On l'obtient grâce à des valeurs spirituelles — honnêteté, humilité, sincérité, amour sans égoïsme. Ce qu'il y a de beau dans la Science Chrétienne, c'est que par elle la Vérité et l'Amour divin non seulement donnent au corps la santé, la force, mais apportent la paix, la sécurité, le succès dont nous avons besoin. La Science Chrétienne permet de résoudre tous les problèmes qui se présentent et rend possible la réalisation de la vie éternelle. Quel réconfort, quelle assurance nous trouvons dans le tendre message que notre Dieu est un Père-Mère plein d'amour, n'envoyant jamais le mal ou les souffrances, mais prenant toujours soin de Ses enfants! Comprendre l'omnipotence de Dieu, du bien, de l'Amour infini toujours présent; savoir que l'homme est inclus dans l'Amour — cela seul peut détruire la crainte, principal ennemi de la santé, du bonheur, et satisfaire nos aspirations vers les choses durables, plus dignes de confiance que les théories et les opinions humaines capricieuses.
Ainsi « les armes avec lesquelles nous luttons ne sont point charnelles, mais par la vertu de Dieu elles ont la puissance d'abattre les forteresses » (II Cor. 10:4), les apparentes forteresses des croyances et des lois erronées, construites par une éducation mal dirigée. Les prétendues lois matérielles de l'hérédité, de la santé, de l'hygiène, voudraient maintenir le genre humain dans l'esclavage; mais elles sont irréelles, imaginées par les hommes, et peuvent être abolies si l'on reconnaît puis applique les lois suprêmes de la Vérité, de l'Amour, qui donnent la liberté.
L'on demandera peut-être: « Comment des maux organiques internes peuvent-ils être guéris par une méthode purement spirituelle? » La Science Chrétienne répond que la matière est inintelligente et que les organes physiques n'agissent point par eux-mêmes; ils sont régis par l'entendement humain, tout comme le mouvement des doigts. Il n'est pas raisonnable de croire que la pensée gouverne consciemment certaines parties du corps, mais dans d'autres cas remet son pouvoir à la matière inanimée. Lorsqu'on traite par la Science Chrétienne, le pouvoir de l'Entendement divin agit sur ce qu'on nomme l'entendement humain dont il détruit les croyances maladives, ainsi que leur image sur le corps. A cet égard, nous pouvons citer la Bible qui, dans l'épître aux Hébreux (4:12), ne laisse subsister aucun doute quant au pouvoir de l'Entendement, capable d'atteindre et de détruire ces maux. Elle nous dit: « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants; elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles; elle est le juge des intentions et des pensées du cœur. »
Il y a quelques années, un jeune homme que connaît l'auteur du présent article apprit par les médecins qu'il avait un commencement de tuberculose pulmonaire. Sur leur conseil il alla dans un sanatorium à la montagne. Un jour, le bienveillant pasteur de son église lui exprima sa sympathie; il regrettait que la vie du jeune homme fût gâtée par cette affliction. Pensant le consoler et l'encourager, à son départ il fit cette remarque: « Il vous faut supporter avec courage la volonté de Dieu. »
Au bout de quelques mois, l'on dit au jeune homme qu'il allait mieux et il rentra chez lui. Mais les symptômes ne tardèrent pas à revenir, suivis d'autres complications physiques. Il gardait la chambre depuis plus d'une année lorsqu'on lui remit un exemplaire allemand du Héraut de la Science Chrétienne. Il se mit à le lire et put entrevoir le fait que toutes les maladies sont mentales, dues au penser faux. Il décida de ne plus traiter le corps par des remèdes matériels et poursuivit sa lecture. Le lendemain à son réveil, il s'aperçut que certaines complications avaient pris fin. Traité en Science Chrétienne il alla de mieux en mieux, et six mois plus tard, il pouvait faire des ascensions. Depuis lors il a mené une vie active, utile. Évidemment, il n'est pas raisonnable de scruter la matière et de médicamenter le corps, puisque la guérison permanente et certaine peut s'obtenir quand on reconnaît l'intégralité de l'homme, parfaite idée spirituelle dans l'Entendement divin. Reconnaître cela chasse la crainte et la fausse croyance qui produisent les maux physiques. La description des symptômes contribue à implanter et à répandre dans la conscience humaine craintive, puis sur le corps, l'image même de la maladie que l'on voudrait extirper.
Quiconque apprend à connaître en Science Chrétienne la nature parfaite, immortelle de son individualité véritable et le rapport l'unissant toujours à Dieu, l'Esprit omnipotent, ne sera jamais dupe des erreurs émises par le sens mortel. Celles-ci ne peuvent abattre l'homme qui sait que sa vie est en Dieu. Puisque l'homme reflète l'Entendement en qui est tout pouvoir, toute action, il ne saurait être victime de la paralysie; comme expression de l'Ame, sa substance ne peut s'altérer; comme idée de la Vie invincible, immortelle, sa vitalité et son énergie ne sont jamais attaquées ni détruites. Si l'on s'attache fermement à ces faits immuables, on est inaccessible aux suggestions agressives de l'entendement mortel; on peut jouir de la santé et de l'harmonie constantes qui caractérisent l'être réel.
Menant à la victoire certaine, la Science Chrétienne tourne la pensée vers Dieu et non pas vers un corps qu'il faudrait censément guérir ou vers la matière comme remède aux maux. Quand les disciples croissent dans la compréhension de Dieu et dans leur individualité véritable, créée à Sa ressemblance, ils prouvent toujours davantage qu'il n'y a point de maladie soit guérissable soit incurable; en outre ils progressent moralement et spirituellement. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (p. 248): « Que le désintéressement, la bonté la miséricorde, la justice, la santé, la sainteté, l'amour — le royaume des cieux — règnent au-dedans de nous, et le péché, la maladie et la mort diminueront jusqu'à ce qu'ils disparaissent finalement. »
