La Science Chrétienne aide le paysan, l'agriculteur. Elle place ses efforts sous l'autorité de la loi divine et lui enseigne à briser l'esclavage de l'incertitude auquel semblent être soumis ses récoltes ou ses troupeaux. Elle attire son attention sur les Écritures affirmant qu'obéir à Dieu nous assure l'abondance et nous protège. Par exemple, le Lévitique contient ces belles promesses (26:3, 4, 6): « Si vous suivez mes lois, si vous gardez mes commandements, et si vous les mettez en pratique, je vous enverrai les pluies en leur saison. La terre donnera ses produits, et les arbres des champs porteront leurs fruits... Je ferai disparaître du pays les animaux malfaisants. »
Les Écritures nous autorisent également à reconnaître que l'Esprit divin est la vraie source de vie et de croissance pour les plantes. Sans doute, l'agriculteur se rend compte qu'au point où nous en sommes, le perfectionnement des méthodes est indispensable et fait voir que l'on démontre dans la pratique l'intelligence infinie. Mais il a aussi une tâche métaphysique, comme le lui apprend la Science: il doit comprendre que Dieu est la Vie de toutes les créatures, que la croissance et l'abondance sont conformes au décret de l'Entendement divin. Croire que la vie et l'intelligence sont dans la graine s'apparente au panthéisme; la Science Chrétienne au contraire révèle que l'Esprit est la véritable substance du grain, son Principe vivifiant.
Des choses que l'on avait peut-être lues sans réfléchir prennent une signification profonde lorsque Mary Baker Eddy les explique à la lumière de sa grande découverte. Par exemple, au second chapitre de la Genèse, il est dit que l'Éternel fit la terre et les cieux, « toutes les plantes des champs avant qu'elles fussent sorties de la terre, et toutes les herbes de la campagne avant qu'elles eussent poussé; » à ce sujet notre Leader nous dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 520): « Voici la déclaration formelle que Dieu crée tout par l'Entendement, non pas la matière, — que la plante croît, non grâce à la semence ou au sol, mais parce que la croissance est l'ordre éternel de l'Entendement. »
L'agriculteur qui saisit le sens de ce passage apporte à ses cultures la bénédiction de Dieu, car il aide à rompre le mesmérisme de la mortalité qui restreint à la matière la vitalité et le rendement. Lorsqu'il se rend compte que les vicissitudes matérielles — les températures anormales, les orages, les insectes nuisibles, les fléaux, les maladies — ne sont point naturels ou réels; lorsqu'il voit la perfection spirituelle de ses plantes et de ses troupeaux comme idées de l'Entendement, il démontre pour toutes ces choses la protection divine contre les forces destructives. A ce propos, il est utile de considérer le passage suivant (ibid., p. 550): « Assurément la matière ne possède pas l'Entendement. Dieu est la Vie, l'intelligence, qui forme et conserve l'individualité et l'identité des animaux, aussi bien que celles des hommes. »
Le décret de Dieu prévoit la vitalité, la santé, la perfection, l'abondance du bien; or Son décret est une loi toute-puissante. Le rabougrissement, l'improductivité, dénotent le manque d'obéissance à la loi divine, l'opiniâtreté de l'entendement charnel qui se révolte contre le divin ordre de l'univers. Mais cette insubordination peut-elle être vraie? L'illusion de la matière pourrait-elle mettre au défi le Tout-puissant? Est-il possible que la volonté de Dieu ne soit pas mise en vigueur?
La Science Chrétienne répond que rien ne défie l'Entendement et que la conscience attestant cette insubordination n'est qu'un entendement hypothétique, un mythe sans aucune entité réelle. Il se trouve donc que le problème de l'agriculteur se réduit à ceci: il lui faut transformer son propre concept de l'existence et de la création, et s'éveiller du songe de la matière où l'homme semble être un mortel qui doit labourer le sol de la croyance matérielle en luttant contre les illusions du mal. L'agriculteur doit connaître sa vraie nature, savoir qu'en tant qu'homme spirituel, image de Dieu, il embrasse par réflexion toutes les idées secondaires de l'Entendement. Ceci le protège contre les déflexions du sens matériel en démontrant la présence des idées de l'Amour et le pouvoir de ses décrets.
Parce que l'Entendement divin gouverne toutes ses idées, l'apparence des insectes ou des plantes nuisibles est irréelle. En Science une idée n'exerce pas de ravages sur une autre idée. Dans l'ordre divin, il n'y a jamais de parasites et les idées ne sont pas en conflit, car toutes les identités dont Dieu est la source sont nourries et maintenues par l'Esprit. Sachant que les manifestations de l'Entendement sont harmonieuses, il faut chercher à les percevoir si l'on veut s'affranchir des faux concepts; il faut refuser d'être soit irrité soit consterné lorsque apparaissent des insectes nuisibles. Pour qui discerne la création de Dieu, toutes les manifestations de la Vie se trouvent être non pas destructives mais utiles, inoffensives et concordantes.
La Science Chrétienne prédit que le temps viendra où les changements de saison n'affecteront pas les récoltes. Les Scientistes Chrétiens ont déjà progressé dans cette direction, comme on a souvent pu le voir; mais il s'agit de prouver maintenant que Dieu est la source de la vie, la substance des idées. S'il démontre que Dieu gouverne la réalité, l'agriculteur s'aperçoit que cet empire s'étend à tout ce que renferme sa propre conscience.
La Science Chrétienne convie à des tâches plus élevées et plus spirituelles tous ses adhérents. Les mortels labourant le sol à la sueur de leur visage doivent faire place aux fils de Dieu qui ne connaissent que l'Esprit et ses formations. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (pp. 520, 521): « L'Esprit agit par la Science de l'Entendement, ne condamnant jamais l'homme à labourer la terre, mais le faisant supérieur au sol. La connaissance de ceci élève l'homme au-dessus du sol, au-dessus de la terre et de son ambiance, jusqu'à la consciente harmonie spirituelle et l'être éternel. »
