Pour juger sainement ton caractère,
Je m'en rapporte au choix de tes amis.
Que tu fus sage en prenant, ô mon frère,
Comme amis sûrs des livres excellents !
Quelle sagesse, quelle connaissance, quelles directions pleines de douceur se trouvent dans cette remarquable épigramme de Ben Jonson! Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, l'estimait hautement, car elle la cite au début de son ouvrage Miscellaneous Writings.
Certes, Mrs. Eddy donna au monde des livres qui sont des amis dans tous les sens de ce terme. Ils contiennent la vérité qui réconforte, guide, guérit les humains et les comble de bénédictions. Depuis l'époque où les immortelles et divines paroles de la Bible furent publiées pour la première fois, aucun ouvrage n'a rendu plus de services à l'humanité que les œuvres de notre Leader. Pour illustrer la chose, nous citerons ce fait: en lisant et en étudiant Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, des milliers de personnes ont obtenu la guérison, elles ont vu s'évanouir toutes sortes de maux, d'afflictions, de péchés.
La santé, la joie, l'harmonie, la liberté qu'apporte l'étude de la Bible, de Science et Santé et des autres ouvrages de Mrs. Eddy sont incomparables; appréciant ces effets, le disciple sincère est en garde contre les lectures faites sans discernement.
Il va sans dire que le choix d'un livre dépend de facteurs multiples — le milieu d'où l'on sort, l'instruction reçue, les exigences d'une profession, d'une occupation, les sympathies ou les antipathies individuelles et surtout, s'il s'agit d'un Scientiste Chrétien, les progrès spirituels déjà réalisés. Malheureusement une publicité tapageuse induit maintes personnes à lire un ouvrage parce qu'il jouit d'une vente record et qu'il passe pour être divertissant. Or l'intrigue ou le texte de certains romans à succès, au lieu d'élever et de purifier la pensée, exhalent une atmosphère immorale et très malsaine.
D'auter part, bien des livres prétendus scientifiques analysent la mentalité, le comportement des humains et présentent des phases d'erreur peut-être plus insidieuses encore. Sous le masque du savoir et des découvertes matériels, ces ouvrages déçoivent le lecteur qui n'est pas alerte; croyant que leurs prémisses sont solides, il est parfois tenté de souscrire à leurs suggestions erronées et de vouloir les mettre d'accord avec son concept de la Science. Quelle coûteuse errur! Saint Paul écrit (I Cor. 15:33): « Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. » Les fausses suggestions que l'on accepte détruisent plus ou moins la pureté mentale nécessaire à la démonstration scientifique.
Que la lecture de certains livres soit soit nuisible, Mrs. Eddy le reconnut voici bien longtemps. Dans le Manuel de L'Église Mère, Article VIII, Section 12, elle nous précautionne contre cette erreur insidieuse. Avec la sagesse et la clarté qui caractérisent ses ouvrages, elle explique en outre dans son livre de texte (p. 195): « Les romans qui ne remarquables qu'en raison de leurs tableaux exagérés, de leurs idéals impossibles et de leurs exemples d'immoralité, donnent à nos jeunes lecteurs des goûts dépravés et de mauvais sentiments. »
Avant d'acheter un livre, certain Scientiste se demande toujours si ce sera vraiment un ami. Les pensées qu'il expose ont-elles de la valeur, amélioreront-elles sa mentalité? Seront-elles assez bonnes pour qu'il en fasse part à d'autres ou devra-t-il en avoir honte et les dissimuler, en cachant peut-être même le volume? Avant de lire une nouvelle œuvre, ce Scientiste Chrétien s'assure qu'il ne s'agit pas d'un piège que l'erreur lui tend pour le faire retomber si possible dans le matérialisme et ralentir ses progrès spirituels.
Par la nature même de leurs études ou de leur profession, certaines contraires sont obligées de lire des ouvrages contraires aux leçons de la Science Chrétienne. Mais si ses mobiles sont justes, le Scientiste Chrétien sincère peut entreprendre cette lecture sans qu'elle l'empêche de maîtriser toujours davantage l'entendement mortel et ses fausses lois.
A un jeune homme qui faisait de hautes études, l'on posa cette question: « Comment conciliez-vous les différents cours que vous devez suivre — philosophie, psychologie, hygiène, pédagogie, sociologie, et cœtera, avec votre compréhension de la Science Chrétienne? » Élevé en Science, ayant eu le privilège de fréquenter l'École du dimanche, il répondit: « Voici la réalisation qui m'est venue il y a quelque temps: Je ne suis pas un futur professeur qui s'intéresse à la Science Chrétienne, mais un Scientiste Chrétien qui s'intéresse à la pédagogie. La joie, la satisfaction, le bonheur, la liberté que me procure l'étude de la Science Chrétienne ont pour moi bien plus d'importance que tous les cours, les livres, les philosophies matériels ou les sciences physiques. Depuis que je donne à ma profession une place secondaire dans ma pensée, je puis plus vite saisir à fond un sujet et voir aussi en quoi il s'écarte de la vérité. Ainsi je m'assimile sans peine les choses importantes, et lorsque j'ai rempli les conditions requises, je chasse rapidement de ma pensée les instructions dont la Science m'a montré la non-valeur. » Ce jeune homme obtint aisément son doctorat et fit à la même époque de très grands progrès en Science Chrétienne.
Un autre Scientiste Chrétien appelé sous les drapeaux fut immédiatement envoyé dans une école de médecine. Comme on lui refusa la mutation qu'il sollicitait, il dut poursuivre ses études pour obtenir le diplôme de technicien-chirurgien. Il avait lui aussi fréquenté une École du dimanche Scientiste Chrétienne et comprenait dans une certaine mesure que l'homme, idée de Dieu, est non pas matériel mais spirituel. En conséquence, il ne fut point abattu par le programme très chargé ou par tout ce qu'il lui fallait apprendre en médecine comme en chirurgie. Lorsqu'il eut assisté à de nombreuses poérations, il écrivit à ses parents: « Ne vous tracassez pas au sujet de ma Science. Après avoir étudié les ouvrages médicaux, suivi les cours, vu faire les opérations, il me serait impossible de renoncer à la Science Chrétienne; je m'attache inébranlablement au peu que j'en sais. Tout ce que je vois me prouve qu'il existe une seule cause divine. Quand un patient est sur la table d'opération, je me répète “l'exposé scientifique de l'être” (Science et Santé, p. 468), et je m'en tiens la définition de l'homme donnée par Mrs. Eddy (ibid., p. 475). »
La curiosité nous suggère-t-elle de lire, d'étudier, de croire des textes ou des articles sur la médecine matérielle, l'hygiène et la physiologie? Notre bien-aimée Leader nous prémunit avec amour contre ce péril. Dans Science et Santé, elle explique (pp. 196, 197): « La presse sème inconsciemment dans la famille humaine bien des maux et bien des maladies. Elle le fait en donnant des noms aux maladies et en publiant de longues descriptions qui reflètent distinctement dans la pensée des images de maladies. »
Par les inventions nouvelles, les moyens de communications modernes, l'usage plus général de la presse, des films, de la radio, de la télévision, le mal prétend se répandre d'une manière directe, sous forme de suggestions et de conseils médicaux. Si nous obéissons à l'ordre du Christ Jésus (Marc 13:37): « Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez, » ces fausses suggestions seront bientôt démasquées et détruites par notre compréhension de la Vérité. Ce qu'écrit notre Leader à la page 196 de Science et Santé s'applique non seulement à nos lectures, mais aux radiodiffusions, aux films, à la télévision: « Des livres qui chasseront de l'entendement mortel la maladie, — et qui effaceront ainsi les images et les pensées de maladie, au lieu de les imprimer dans l'entendement par des descriptions frappantes et des détails médicaux, — contribueront à diminuer la maladie et à la détruire. »
Pour faire ressortir l'importance de ce passage, Mrs. Eddy lui donne la rubrique marginale: « Écueils dangereux évités. » Les navigateurs savent qu'une embarcation qui, sans pilote ni bonne carte marine, traverse des mers inconnues risque de toucher contre un banc ou de donner sur un écueil. Nous sommes, vous et moi, les capitaines de nos vaisseaux respectifs. Si nous sommes vigilants, fidèles à notre carte — aux directions inspirées et pleines d'amour que donnent la Bible, Science et Santé et les autres ouvrages de Mrs. Eddy — la traversée qui mène des sens à l'Ame s'accomplira pour nous en toute sécurité.
Obéir aux instructions de notre Leader concernant les livres et les articles pernicieux; ne lire que des œuvres améliorant, purifiant la pensée, et qui seront pour nous des amis véritables — cela nous permettra de découvrir et d'éviter les bas-fonds et les récifs du matérialisme, du péché, de la maladie, des inharmonies de tous genres. Ainsi nous aurons plus facilement accès aux bénédictions que décrivent ces lignes empruntées à l'un des beaux cantiques de notre Hymnaire (N° 218):
Pour eux l'horizon s'élargit,
Ils marchent d'un pas libre et fort;
La Vie a fait s'enfuir la mort,
La Vie, en qui tout refleurit!
