Les moniteurs ou monitrices trouvent parfois difficile d'enseigner à leurs élèves le septième commandement: «Tu ne commettras point d'adultère. »
Les enfants devraient bien vite apprendre que les pensées justes et bonnes sont les seules qui appartiennent à la vraie conscience, car l'Entendement c'est Dieu. La conscience véritable n'a pas un seul élément d'impureté. Il est donc clair que ce qui se présente sous forme de pensée mais est déplaisant, dissemblable à Dieu, ne peut être qu'une contrefaçon du penser véritable, une suggestion, une fausse croyance; or la loi divine prohibe tout ce qui s'oppose à l'individualité réelle de l'homme. Il est certain que si l'on met un poids dans un des plateaux de la balance, l'autre plateau en éprouve les effets. Donc les enfants doivent comprendre que s'ils accueillent dans leur pensée la contrefaçon, ils diminuent d'autant ce qui était dans le plateau de la réalité; ils perdent ainsi des choses contribuant au bonheur durable, au vrai succès.
Chaque élève devrait apprendre qu'il importe de protéger ses pensées pour qu'elles restent pures. Vouloir mélanger le réel avec la contrefaçon produit l'impureté; pour en donner une illustration, bien des moniteurs citent l'adultération de certaines denrées ou d'autres produits. Ces exemples ne sont utiles que si l'on en fait voir l'application dans la vie quotidienne, s'ils aident les jeunes à maintenir leur pureté mentale et leur intégrité, comme l'indique cette phrase de l'oraison dominicale: «Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.»
S'il emploie ce genre d'illustration, le moniteur pourrait faire remarquer qu'un mauvais produit glissé dans un carton de denrées comestibles n'a rien de commun avec celles-ci, mais entraîne une falsification regrettable; ainsi les suggestions qui cherchent à nous faire enfreindre les commandements n'ont aucun rapport avec le penser réel, mais produisent chez ceux qui les acceptent une mentalité impure aboutissant aux déceptions, aux difficultés, aux chagrins, aux échecs. Il pourrait en outre attirer l'attention sur ce fait: Les règlements au sujet des produits alimentaires nous protègent contre le frelatage, et la loi de Dieu nous préserve des pensées impures et de leurs conséquences.
Il faut que les élèves apprennent à protéger comme un trésor la pureté des pensées; ils doivent comprendre qu'ils en sont capables s'ils se montrent fidèles à la Vie, à la Vérité, à l'Amour. Notre Leader, Mary Baker Eddy, à la page 67 de Miscellaneous Writings interprète le septième commandement et dit à ce sujet: «En d'autres termes, tu n'altéreras pas la Vie, la Vérité, l'Amour — soit mentalement, soit moralement ou physiquement.» Les tout petits eux-mêmes peuvent saisir les aspects les plus simples de cette règle. On peut leur faire voir qu'admettre la réaliré de la maladie c'est se montrer infidèle envers l'être véritable; que parler ou agir de manière à tromper autrui c'est être infidèle envers l'honnêteté; qu'agir ou penser sans bienveillance c'est être infidèle à l'Amour. Ils apprennent ainsi le dévouement au Principe; et cette qualité, fermement établie, chasse les tentations de maladies ou de péché; elle s'exprime par l'attachement à ce qu'il y a de meilleur et de plus noble dans les pensées comme dans les actes, par la fidélité dans toutes les relations humaines.
Que les élèves soient petits ou grands, il faut leur enseigner que des erreurs telles que la haine, la jalousie, la fausseté, la convoitise et cœtera doivent être combattues avec force dès qu'elles se montrent, pour empêcher qu'elles ne s'introduisent dans le sanctuaire de la conscience; la clef de ce sanctuaire se trouve toujours à l'intérieur et le mal ne peut s'y glisser tant que la porte reste close. Quand les pensées d'amour et de vérité sont actives dans notre conscience, les imposteurs n'y entrent point. En effet, de même que les ténèbres ne peuvent pas envahir une chambre pleine de lumière, les choses dissemblables à Dieu ne sauraient s'introduire dans la conscience spirituellement éclairée.
Saint Paul fit voir qu'une bonne activité mentale est constamment nécessaire, lorsqu'il écrivit (Phil. 4:8): « Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui a bonne réputation, tout ce qui est vertueux et digne de louange, que tout cela occupe vos pensées. »
Les moniteurs ne devraient pas croire qu'on ne peut expliquer aux élèves le septième commandement parce que seuls les adultes en saisissent tous les aspects; si dans la vie journalière les élèves sont fidèles à la Vie, à la Vérité, à l'Amour, ce même esprit les guidera au cours des années suivantes, il dirigera leurs pensées et leurs actes. Dans les groupes où les élèves approchent de vingt ans, le moniteur pourrait faire voir que le septième commandement exige une entière fidélité au pacte du mariage; mais il est inutile de trop appuyer sur ce point.
En pratiquant la maîtrise spirituelle de la pensée, il faut que les enfants distinguent le vouloir humain d'avec la volonté divine; ils doivent se rendre compte qu'étant aveugle, le vouloir humain entraîne les mortels dans les difficultés, les afflictions, tandis qu'obéir à la volonté de Dieu rend l'existence plus féconde, abolit les limitations et permet des réalisations meilleures. La faiblesse à l'égard des faux appétits, par exemple l'usage de l'alcool et du tabac, ne peut tenter le jeune homme ou la jeune fille qui subjuguent la volonté humaine en reconnaissant et en acceptant l'autorité de l'Ame. Dès leur enfance, les élèves devraient apprendre qu'ils ont un seul Entendement, Dieu qui les gouverne; ils devraient savoir que la purification mentale apporte d'innombrables bienfaits, comme l'indiquent ces paroles de Jésus: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. »
