Le Christ Jésus disait: « Moi et le Père, nous sommes un. » De même que notre Maître, tout Scientiste Chrétien doit renoncer à la croyance qu'il possède un moi séparé de Dieu, un entendement distinct de l'unique Entendement.
Dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 591), Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice inspirée de la Science Chrétienne, définit le terme « Entendement » comme suit: « Le seul Moi, ou Nous; l'unique Esprit, Ame, Principe divin, substance, Vie, Vérité, Amour; l'unique Dieu; non ce qui est dans l'homme, mais le Principe divin, ou Dieu, dont l'homme est la pleine et parfaite expression; la Divinité, qui délinée mais n'est pas délinéée. » Et du « Moi, ou Ego, » elle dit notamment (p. 588): « Il n'y a qu'un seul Moi, ou Nous, qu'un seul Principe divin, ou Entendement, gouvernant toute existence; l'homme et la femme pour toujours inchangés quant à leur caractères individuels, de même que les nombres qui ne se confondent jamais, quoiqu'ils soient gouvernées par le même Principe. »
La compréhension de l'unique Entendement, Dieu, et de l'homme, l'idée composée ou manifestation de l'Esprit infini, est suffisante pour toute l'humanité. Malgré le témoignage des sens matériels, il n'existe pas plusieurs entendements. La croyance selon quoi tout soi-disant mortel possède un entendement séparé ou une intelligence logée dans son propre corps, constitue le moi supposé de la personnalité matérielle — héritière du péché, de la maladie et de la mort. Pour nous débarrasser de cette erreur et de ses tristes conséquences, nous devons reconnaître que l'Entendement divin est l'unique Moi, ou Ego. Dans la mesure où nous comprenons ce grand fait, nous pouvons prouver que « nous sommes dès à présent enfants de Dieu, » et nous possédons la santé, l'abondance, l'harmonie.
En Science, le terme « individualité » appartient de droit à Dieu, et l'homme est la réflexion de l'unique individualité infinie — Dieu. Puisque le divin Entendement maintient et la femme « pour toujours inchangés quant à leurs caractères individuels, » nous n'avons pas à redouter la perte de notre caractère particulier, individuel. Chaque unité spirituelle est une expression distincte de l'Entendement. L'apôtre disait à cet égard: « Le corps n'est pas un seul membre, mais c'en est plusieurs... S'ils n'étaient tous qu'un seul membre, où serait le corps? Il y a donc plusieurs membres; mais il n'y a qu'un seul corps... Or, vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun en particulier. » Et cela est confirmé par notre Leader, qui déclare dans Miscellaneous Writings (p. 164): « A mesure que les Mages progressaient dans la compréhension du Christ, de l'idée spirituelle, celle-ci leur devenait plus chère. Il en sera toujours ainsi jusqu'à ce qu'enfin l'homme se trouve être la véritable ressemblance de son Créateur. Le plus haut concept humain de l'homme Jésus, qui le représentait comme le seul Fils de Dieu, le Fils unique venu du Père, plein de grâce et de Vérité, s'amplifiera beaucoup, grâce à la lentille de la Science; et il sera révélé que l'homme, collectivement aussi bien qu'individuellement, est le fils de Dieu. » Glorieuse est la certitude que l'Entendement divin est « le seul Moi, ou Nous, » et cette grande vérité agit en notre faveur dans la proportion où nous l'acceptons spirituellement plutôt qu'intellectuellement. Ceci fut prouvé à une certaine Scientiste alors qu'elle souffrait d'un mal organique sérieux, que des traitements en Science Chrétienne n'avaient pas soulagé. Un soir, avant de se coucher, elle pria sincèrement pour être guidée. A son réveil, le lendemain matin, la première pensée qui lui vint fut: « Reste tranquille, et sache que je suis Dieu » (Psaume 46:10, version anglaise). Prenant cette parole bien connue du Psalmiste pour une réponse à sa prière, elle la pesa soigneusement. « Reste tranquille, » dit-elle. Était-elle tranquille? Non, point. « Sache que je suis Dieu, » répéta-t-elle. Comprenait-elle que Dieu est JE SUIS? Non, dut-elle admettre. Si elle avait vraiment compris que Dieu est JE SUIS — l'unique Entendement, son Entendement, aucun « moi » séparé, hypothétique, n'aurait pu manifester ses propres concepts inharmonieux, voiler la véritable expression de Dieu, l'homme parfait.
Alors le sens profond de ces paroles de notre Maître lui apparut: « L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est sain, tout ton corps sera dans la lumière; mais si ton œil est malade, tout ton corps sera dans les ténèbres... Nul ne peut servir deux maîtres. » Elle vit que pour tranquilliser le moi affairé du sens personnel elle devait se tourner sans cesse vers l'Entendement divin, vers « le seul Moi, ou Nous, » et refléter cet Entendement en pensée, en paroles et en actes. C'est ce qu'elle fit du mieux qu'elle put, et bientôt la maladie dont elle souffrait depuis plus de sept ans fut complètement guérie.
Toute inharmonie humaine a pour origine la croyance à plus d'un « seul Moi, ou Nous, » à plus d'un Entendement. C'est la fausse croyance qui dit: Je suis malade, je suis pauvre, je suis malheureux, je suis pécheur, etc. Ce qui parle, c'est le mensonge, l'entendement supposé des mortels. En dernière analyse et quelle que soit sa nature, l'inharmonie n'est qu'une illusion du sens personnel; pour la combattre et la détruire rapidement, nous devons éliminer la prétention sur quoi elle se fonde: l'illusion que le mal a le pouvoir de s'attacher à une personne. En toutes circonstances, « Dieu avec nous » est le traitement le plus efficace pour vaincre les arguments du faux moi. Comme toute croyance implique un « croyant, » l'inharmonie ne peut s'objectiver lorsqu'on cesse d'y croire.
La conviction que nous exprimons, chacun pour sa part, l'unique Entendement — qu'en réalité nous sommes tous membres les uns des autres — nous aide à comprendre que le bien ou le mal fait à autrui réagit infailliblement sur nous-mêmes. En toute justice, efforçons-nous donc par la pratique de la miséricorde, de la bonté, du pardon, de discerner et d'aimer notre vrai prochain, la conscience-Christ, dont la manifestation ne saurait être divisée par le moindre schisme. Pour l'Entendement qui est Dieu, il n'existe ni race, ni credo, ni nationalité, ni classe, et si nous n'acceptions aucun autre « Moi, ou Nous, » tout conflit deviendrait impossible et la paix serait établie sur la terre comme elle l'est déjà au ciel.
Notre responsabilité est claire. Aujourd'hui, où la haine et la division cherchent à dominer la pensée humaine, il incombe aux Scientistes Chrétiens du monde entier de mieux démontrer dans leur propre vie le Principe de l'unité. C'est seulement ainsi qu'ils pourront aider à l'avènement des jours heureux, dès longtemps annoncés par le prophète Michée, où « la montagne de la maison de l'Éternel sera établie au-dessus des montagnes, et elle s'élèvera par-dessus les collines, et les peuples y afflueront. »