Certaines qualités sont positives, nécessaires. Ce sont des conditions morales indispensables que le Scientiste Chrétien ne peut soit fuir soit éluder.
Il serait bon de se demander: « Quelles sont les caractéristiques essentielles que doit cultiver le Scientiste Chrétien? Quelle est la base de leur développement? » Notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, a donné la réponse complète à ces questions. Sa vie et ses ouvrages montrent qu'elle attachait une grande importance à la rectitude morale, qu'elle la tenait pour une caractéristique obligatoire du Scientiste Chrétien, une chose essentielle à la vie, à la santé, au bonheur.
Ce que Mrs. Eddy déclare concernant les dix commandements nous montre bien qu'elle faisait grand cas de ces préceptes fondamentaux et voulait qu'on leur obéisse sans réserve. Ni les sophismes ni les tentatives faites pour changer le sens des mots ne peuvent excuser la désobéissance à cette loi morale. Aucun progrès spirituel n'est possible sans le fondement moral sur lequel il faut établir le caractère.
Notre Leader donne la première place aux dix commandements parmi les leçons que l'on doit enseigner à l'École du dimanche Scientiste Chrétienne. (Voir Manuel de l'Église, Art. XX, Sect. 3.) Elle reconnaissait clairement que la discipline est nécessaire pour une vie bien ordonnée, qui rende service au genre humain!
Sans intégrité morale, les individus et les peuples se désagrègent. Le monde offre aujourd'hui maint exemple de ce fait. Si l'on veut avoir une église, une nation, pouvant résister à toutes les attaques venant de l'extérieur ou de l'intérieur, les membres de l'église ou de la nation doivent être revêtus des armes morales qui s'accordent avec les dix commandements et le Sermon sur la montagne.
Aux pages 115 et 116 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre Leader, qui fut inspirée, nous a donné la « Traduction scientifique de l'entendement mortel » avec ses trois degrés, physique, moral, spirituel. Sous la rubrique « Premier Degré: Dépravation, » elle écrit: « Physique. Mauvaises croyances, passions et appétits, crainte, volonté dépravée, propre-justification, orgueil, envie, tromperie, haine, vengeance, péché, maladie, infirmités, mort. » Ces maux, le Scientiste Chrétien doit les combattre jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule erreur, soit arrogante soit cachée, pour le maintenir dans l'esclavage.
La Science Chrétienne est le chemin par lequel on sort du mal et de la mortalité, en établissant sur la terre le royaume des cieux. Elle offre une certitude absolue, son utilité se prouve. Nous avons en mathématiques une loi qu'il faut comprendre et des règles à suivre; de même en Science Chrétienne, si l'on s'écarte du divin Principe ou qu'on néglige les règles, la démonstration ne peut se faire.
Par révélation divine, en étudiant la vie et les préceptes du Christ Jésus, Mrs. Eddy put découvrir que le péché est une illusion. Comprise et mise en pratique, sa découverte nous libère de la croyance que le péché a du pouvoir. Quiconque s'adonne au péché fait voir par là même qu'il n'a pas appris complètement l'irréalité du mal. Dans la mesure où l'on perçoit l'inintelligence, la sottise du mal, on cesse de l'aimer ou de le craindre. Voyant le mal sous son vrai jour, on peut en manier scientifiquement les faussetés et leur enlever tout pouvoir.
Lorsqu'on prouve graduellement l'impuissance du mal, on arrive à l'heureux stade que Mrs. Eddy dépeint sous le titre: « Mauvaises croyances en voie de disparaître » (ibid.). C'est là le Deuxième Degré, qui correspond à la note marginale « Qualités de transition »; il contient ceci: « Moral. Humanité, honnêteté, affection, compassion, espérance, foi, douceur, tempérance. » Ces qualités transitoires correspondent à notre marche humaine progressive, aux pas qui nous font avancer d'une manière naturelle et méthodique sur la route conduisant des sens à l'Ame. Elles nous mènent en toute sécurité vers les hauteurs, jusqu'à ce que la perfection soit atteinte.
D'après les lexicographes, « humanité » signifie notamment bienveillance, savoir-vivre. Ce terme embrasse les qualités qui s'opposent à la nature charnelle, brutale, sans merci. Pour guérir les malades sur la base de la Science Chrétienne, il faut que la bonté, la compassion, l'affection fassent partie intégrante du caractère. On devrait toujours avoir pour mobile le désir d'aider ses semblables, d'ennoblir l'humanité.
Nous trouvons ensuite, dans la liste des qualités transitoires, l'honnêteté, caractéristique fort importante pour le Scientiste Chrétien. Si l'on veut comprendre et s'assimiler la vérité spirituelle, il faut premièrement être honnête en pensée, en paroles, en action. L'Évangile de Luc nous dit qu'un « cœur honnête et bon » représente la bonne terre où la semence — la Parole de Dieu — porte beaucoup de fruit. L'honnêteté est une qualité mentale qui reste fidèle à sa vraie nature et ne cherche point à tromper autrui. Pour franchir la porte de la Science Chrétienne, il faut examiner son bagage mental et se débarrasser de tout ce qui n'est pas honnête et bon.
Après l'honnêteté viennent, parmi les qualités transitoires, l'affection et la compassion, qui caractérisaient à un haut degré la vie et les enseignements du Christ Jésus, puis de Mrs. Eddy. Voici l'exhortation que Paul adressait aux Romains: « Aimez-vous réciproquement d'une affection tendre et fraternelle. » Cette affection spirituelle est des plus nécessaires aujourd'hui, et l'on n'en peut douter si l'on jette un coup d'œil sur le monde. La Bible dit que Jésus avait compassion de la multitude. Il nourrit les foules, les guérit, enseigna ceux qui voulaient écouter. Cette compassion, d'une portée universelle, ne devrait-elle pas caractériser aujourd'hui le Scientiste Chrétien? Sans s'arrêter aux distinctions de races, de croyances, de nationalités, elle doit aider tous ceux qui souffrent, ou qui ont besoin de bonne entente et de vraie sympathie. Dans la parabole de l'homme tombé entre les mains des voleurs, Jésus le Christ montra quel était son concept du prochain. Cet idéal n'est point limité par les temps, les lieux ou les personnes.
La compassion est impartiale, impersonnelle. Sa douce influence atteint, pour les guérir, le cœur brisé, le voyageur bien las. Elle parvient à l'enfant prodigue, à ceux qui se sont égarés loin de la Science Chrétienne. Elle répand ses bénédictions sur quiconque a besoin de réconfort.
L'espérance et la foi sont des qualités transitoires qui nous font traverser avec confiance les heures les plus sombres. L'espérance ne cesse de s'attendre au bien. Elle donne du ressort au travail, à l'étude. Elle est fermement ancrée dans les promesses de la Bible, qui ne sauraient nous décevoir si, comme cela nous est demandé, nous mettons toute notre confiance dans la sollicitude de l'Amour. Quelles que soient les suggestions mentales agressives présentées par l'entendement charnel, l'espoir fondé sur l'intuition spirituelle ne peut être ébranlé.
La foi est la pensée qui prend son essor, qui cherche les hauteurs. Un dictionnaire nous dit avec raison qu'elle « reconnaît les réalités spirituelles et les principes moraux comme ayant la plus grande valeur, l'autorité suprême. » La foi repose sur l'infaillible bonté de Dieu, sur l'Amour et la Vérité qui ne changent point. Notre foi doit marcher de pair avec les œuvres. L'apôtre Jacques déclare: « Comme le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte. » La Science Chrétienne rend possible une foi vitale, continue; elle soutient cette foi en Dieu, elle montre que l'homme peut conquérir le mal et prouver son union avec l'Entendement divin.
Une qualité transitoire dont la nature n'est pas toujours comprise, c'est la douceur ou l'humilité. Beaucoup pensent qu'elle s'allie à la faiblesse, à l'inertie, choses qui sont vraiment le contraire de cette qualité royale, sereine et ferme. Ceux qui sont doux héritent la terre — non les hommes faibles et mous, mais ceux qui sont forts dans la certitude de cette vérité: bien qu'ils ne puissent rien faire d'eux-mêmes, l'Entendement divin qui opère en eux leur donnera le pouvoir d'accomplir toutes choses le mieux possible.
Moïse était un homme très doux, mais il présenta au monde le plus fort code moral qu'on ait jamais écrit. Son humble puissance se montra notamment au bord de la mer Rouge, lorsque les Israélites, serrés de près par les Égyptiens et ne voyant aucune issue, murmurèrent contre leur chef. Ceux qu'il délivrait de la servitude se montraient méfiants, poussaient des cris. Or loin de leur en vouloir, il fit preuve d'une profonde humilité, d'une inébranlable foi; aussi les eaux se divisèrent-elles, grâce au pouvoir de Dieu!
La tempérance, qui clôt la liste des qualités transitoires, demande non seulement qu'on s'abstienne de spiritueux, mais qu'on manifeste le sang-froid, le renoncement à soi-même, la modération, l'équilibre en tout. Elle nous exempte de l'exagération et nous rend modestes concernant les choses que nous n'avons pas encore prouvées.
Notre but se trouve dans le « Troïsième Degré: Compréhension. Spirituel. Sagesse, pureté, intelligence spirituelle, pouvoir spirituel, amour, santé, sainteté » (ibid.). Voilà l'absolue, l'éternelle réalité. C'est à cela que doivent nous conduire nos progrès dans l'honnêteté, la douceur; l'humanité. L'on ne peut omettre un seul pas humain légitime. Si nous voulons parvenir à la vraie connaissance de notre moi spirituel, il faut partir du point où nous sommes à vues humaines et perfectionner notre vie, nos modèles de pensée, nos objectifs, nos idéals, jusqu'à ce que nous puissions dire en toute sincérité: « Sonde-moi, ô Dieu fort, et connais mon cœur; éprouve-moi, et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une voie funeste et conduis-moi dans la voie de l'éternité! »
Science et Santé (560:22–24) fait remarquer que le caractère de Paul le mit à la hauteur de sa grande mission. La vie de l'apôtre, depuis sa remarquable conversion et pendant ses héroïques labeurs pour la primitive Église, montre sa foi profonde en Dieu, son humilité, sa persévérance, sa patience dans les persécutions, ses égards et son affection pour ses compagnons d'œuvre, son attachement à la loi morale, sa fidélité aux préceptes du Christ Jésus, fidélité soutenue par la prière et à quoi il devait son pouvoir spirituel.
Comme les disciples qui se trouvaient sur la montagne avec Jésus, nous pouvons entrevoir les glorieuses lueurs de la réalité — la puissance spirituelle, l'amour, la sagesse. Comme eux, nous pouvons appliquer à nos tâches journalières la vision céleste, élever nos expériences humaines jusqu'à ce que nos pensées s'accordent avec l'Entendement qui était dans le Christ Jésus. En lui nous avons un modèle parfait. Dans sa carrière humaine, Jésus exprima d'une manière complète toutes les « qualités de transition » mentionnées plus tard par Mrs. Eddy; aussi parvint-il rapidement au « Troisième Degré, » où l'erreur s'évanouit et où l'on voit apparaître dans sa plénitude la nature spirituelle de l'homme.