Tous les lecteurs de la Bible connaissent le récit de la violente tempête qui s'éleva sur la mer de Galilée, menaçant de détruire la barque où Jésus dormait. Saisis d'effroi, les disciples implorèrent le secours du Maître; alors, comme le rapporte l'Évangile de Marc, « il se leva, il fit des menaces au vent et il dit à la mer: “Silence! apaise-toi!” Et le vent tomba, il se fit un grand calme. » On a longtemps cru que cette manifestation de pouvoir était surnaturelle; mais ceux qui, à la lumière de la Science Chrétienne, s'efforcent de faire les mêmes œuvres que le Maître, voient là un exemple qu'ils doivent tâcher de suivre. Il n'y a certes jamais eu d'époque où se soit fait sentir davantage le besoin de ce commandement: « Silence! apaise-toi! » — d'une parole inspirée qui fasse taire le tumulte et les orages de l'entendement mortel.
A la page 421 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy montre comment il nous faut remédier à l'agitation mentale qui se présente parfois dans le traitement de la maladie. Elle écrit: « Insistez avec force sur le grand fait qui comprend tout, savoir que Dieu, Esprit, est tout et qu'il n'y en a point d'autre que Lui. » Puis elle ajoute: « Calmez la surexcitation causée parfois par la chimicalisation, qui est l'effet altératif que produit la Vérité sur l'erreur. »
La Vérité est maintenant apparue avec une plénitude, une clarté plus grandes qu'à toute autre époque depuis celle du Christ Jésus; elle détruit les erreurs comme elle a toujours détruit, lorsqu'on la saisissait et qu'on la mettait vraiment en pratique, les apparences mensongères. Au cours de cette action, bien des choses qui se trouvaient à l'état latent dans la conscience humaine ont été remuées — despotisme, malveillance, improbité, haine, convoitise, crainte, etc. Il en résulte une fermentation mentale qui, dépassant en intensité toutes les crises qu'ont traversées les humains, menace d'anéantir le monde, comme les vagues de la mer menaçaient d'engloutir la petite barque où se trouvaient le Maître et quelques disciples étreints par l'angoisse. Or calmer « la surexcitation » est une importante partie du travail que doivent faire les Scientistes Chrétiens. Pour bien s'en acquitter, l'on doit gravir mentalement certains échelons.
Tout d'abord, il faut chasser de notre conscience les pensées excitantes. La crainte est contagieuse, mesmérique; aussi la vigilance est-elle nécessaire si l'on ne veut pas être entraîné par le courant et tomber dans les sombres réflexions ou les vaines conversations sur les dangers possibles, sur les périls individuels et nationaux. Il n'est pas sage de discourir à perte de vue touchant certaines conditions jugées dangereuses. Non point qu'il faille prétendre ignorer des nouvelles apparemment graves. Le mal doit être percé à jour, et ce n'est pas en tournant le dos à une chose qu'on peut la percer du regard; mais en parler ou y arrêter sa pensée ne fait qu'augmenter l'excitation générale.
Pour gravir l'échelon suivant — mental et spirituel comme le premier — il faut nier avec compréhension l'existence d'une cause qui puisse vraiment produire une excitation pénible. La destruction de l'erreur par la Vérité est un processus paisible, bienfaisant, joyeux; la paix, la guérison, la joie dont la Vérité enrichit la conscience humaine sont pour tous les enfants de Dieu et ne peuvent leur causer aucune souffrance. La douce présence de la Vérité apporte au monde « une bonne nouvelle,... une grande joie. »
Il faut ensuite réaliser que grâce au Christ, à la Vérité, nous avons le pouvoir et l'autorité nécessaires pour dire d'une manière efficace ces paroles bénies: « Silence! apaise-toi! » — et si nous n'en voyons pas immédiatement les effets sur le plan mondial, nous pouvons du moins les réaliser dans notre propre conscience. En réalité nous demeurons là où règnent la paix, la joie éternelle. Nous pouvons lever les yeux et nous attendre au salut promis, en nous remémorant ces paroles inspirées que notre Leader écrivit à la page 574 de Science et Santé: « Notez bien que ce message, cette pensée au vol rapide, qui déversait la haine et le tourment, apporta aussi l'expérience qui éleva finalement le prophète au point où il put voir la grande cité, dont les quatre côtés égaux viennent du ciel et donnent le ciel. »
L'entendement mortel, avec ses fausses croyances aux plaisirs et aux douleurs de la matière, n'a pas encore complètement fait place à la Vérité; et Mrs. Eddy explique que certains troubles « continueront jusqu'à la fin de l'erreur, quand toute discorde sera engloutie dans la Vérité spirituelle » (ibid., p. 96). Mais, sachant que « la fin de l'erreur » est inévitable, le Scientiste peut chanter avec joie ces lignes d'un cantique qui se trouve dans l'Hymnaire de la Science Chrétienne (N° 136):
Sans faiblir je m'attends à Toi;
Tes anges me délivrent.
Tu guides mes pas, je le sais,
Et me donnes la paix.
Dans les efforts qu'il fait pour aider à calmer « la surexcitation » qui bouleverse le monde, le Scientiste Chrétien peut heureusement toujours se souvenir des vérités apprises en Science Chrétienne; il voit le néant des erreurs, et notamment de celles qui se découvrent dans cette fermentation; et seul le glorieux fait de la totalité divine permet de comprendre que l'erreur est inexistante. Dieu étant Tout, il s'ensuit que tout est bon, même si le mal prend les apparences de la réalité.
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » Il n'existe rien d'autre, car Dieu n'a jamais créé des choses qui Lui soient dissemblables. L'homme a la vie, le mouvement et l'être dans le calme immuable que donne l'omniprésence du divin Entendement; à l'instar de son Principe divin, l'homme est parfait; il jouit de la Vie éternelle, indestructible; il ne saurait être dissemblable à l'Amour qu'il reflète, ou faire des choses contraires à cet Amour. Dieu est, il n'y en a point d'autre que Lui. Certainement la réalisation de ce fait calme l'excitation, dissipe la crainte et finira par sauver le monde.
