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Aucune Condamnation de l'Homme réel

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1940


« Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non selon la chair, mais selon l'esprit, » déclare Paul. Cette grande proclamation est un exposé métaphysique de la liberté éternelle et réelle en Christ; c'est en outre un appel conviant les hommes à prouver cette liberté en vainquant la fausse loi humaine de la condamnation. Et l'auteur inspiré nous montre comment la chose est possible, car il ajoute: « La loi de l'esprit de vie m'a affranchi, en Jésus-Christ, de la loi du péché et de la mort. »

La Science Chrétienne a mis fortement en lumière la nécessité de faire face à l'influence considérable que semble exercer sur la pensée humaine la prétendue « loi du péché, » et au châtiment dont elle s'accompagne. Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 522), Mrs. Eddy commentant le livre de la Genèse, indique sur quoi repose selon la croyance cette fausse loi: elle a pour base « quelque hypothèse de l'erreur. » Faisant allusion au récit scripturaire de ce qu'on a nommé « la chute de l'homme » — récit qui commence au chapitre deux de la Genèse — l'auteur écrit (pp. 522, 523): « Le créateur condamne-t-Il Sa propre création? Le Principe infaillible de la loi divine varie-t-il ou se repent-il? Il ne peut en être ainsi. Cependant on pourrait bien le croire si l'on n'examinait pas avec intelligence le récit biblique que nous commentons. »

La lecture inintelligente de ce « récit biblique » est cause que pendant des siècles on n'a pas su distinguer l'homme créé par Dieu, l'homme réel et spirituel qui n'est jamais condamné, d'avec l'homme-Adam, concept matériel qui en aucun temps n'a eu ou n'aura de réalité et que la Vérité condamne toujours, puisqu'il est faux. La Science Chrétienne nous apprend à déclarer et à savoir d'une manière positive et scientifique que nous sommes en vérité spirituels, immortels; que la contrefaçon ne fait point partie de nous et qu'en réalité nous n'avons aucun rapport avec elle. Ces enseignements s'accordent avec ce que déclare la première épître de Jean: « Nous sommes dès à présent enfants de Dieu. »

Il est clair que puisque Dieu ne condamne pas Sa création, cette création qui Le reflète ne peut se condamner elle-même. Au fond, la condamnation de soi-même est une forme subtile du penser faux. Elle se cache de préférence sous le masque de l'humilité et de la modestie. Mais l'humilité véritable comporte la reconnaissance spirituelle de la vraie filialité unissant l'homme à Dieu; or ni l'égotisme qui se dénigre soi-même ni la matérialité qui se glorifie ne sauraient condamner cette filialité ou lui porter atteinte.

Sous une autre forme, également fausse, la condamnation de soi paraît accompagner le découragement. Quelquefois même des héros ou des penseurs d'une grande piété ont exprimé cette suggestion. Le Psalmiste soupirait: « Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et pourquoi frémis-tu en moi? » Saint Paul, ce bon soldat chrétien, engagé dans la lutte contre le mal, s'écriait: « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas... Misérable que je suis! Par qui serai-je délivré de ce corps qui m'entraîne à la mort? »

Ces arguments et d'autres analogues sont des variantes de l'effort persistant que fait l'erreur pour nous induire à lui donner une cause. D'où le mal est-il venu? La seule réponse correcte consiste à réaliser, comme on peut le faire en Science Chrétienne, que le mal n'est jamais venu d'où que ce soit; qu'il n'a point d'origine ou d'histoire, aucune existence passée, présente ou future. Toute autre manière de répondre ferait accepter la proposition que le mal existe, que c'est une réalité et qu'en conséquence nous ne pouvons le vaincre. Mais nous sentons, malgré l'illogisme du raisonnement, que notre devoir est de vaincre le mal, et que si nous y manquons nous sommes en défaut. Dès lors selon l'argument humain, notre échec nous attirera le blâme, et nous préférons prendre les devants en nous condamnant nous-mêmes. Ainsi la condamnation de soi-même accorde au mal une cause, un effet, une réalité. Or ce qu'il importe de reconnaître, c'est que la conscience humaine ne doit pas être condamnée simplement parce que le mal prétend s'y présenter.

Une erreur encore plus évidente que la condamnation de soi-même et du reste tout aussi préjudiciable, c'est l'habitude de condamner autrui. Parfois cette tendance affecte d'être une qualité, une aptitude à voir et à manier l'erreur. Mais ce n'est que trop souvent le masque du pharisaïsme, le désir égotiste de paraître avoir les capacités spirituelles pour discerner l'erreur. Dans bien des cas, il s'agit d'une disposition à critiquer qui tourne en habitude. Ce genre de penser est incapable de manier l'erreur comme le veut la Science Chrétienne. Il ne discerne pas même l'erreur d'une manière exacte, car il croit voir ce qui n'existe pas en réalité — des pécheurs mortels, objets de condamnation. En Science Chrétienne, il est bien établi que si l'on admet la réalité de l'erreur, on ne peut guérir et vaincre les fausses croyances qui s'expriment peut-être physiquement chez soi ou chez d'autres. Aussi le faux sens de condamnation empêche-t-il d'atteindre à la compréhension spirituelle dont on a besoin pour guérir.

Dans un passage fort net, Mrs. Eddy montre qu'il importe d'abattre les prétentions erronées telles que la condamnation de soi-même ou d'autrui (Miscellany, p. 249): « Vous pouvez condamner le mal comme abstraction sans nuire à qui que ce soit ou à votre propre sens moral; mais ne condamnez les personnes que rarement, ou jamais. Mettez à profit toutes les occasions de corriger le péché par votre perfection même. »

Nous efforçant de progresser et d'aider autrui en Science Chrétienne, nous savons par les Écritures qu'à la moisson l'ivraie de l'erreur sera séparée du froment, c'est-à-dire de la vérité spirituelle. L'ivraie sera brûlée, détruite. Le froment échappe à la destruction, et la conscience humaine le voit d'autant mieux qu'elle comprend le véritable être de l'homme en tant qu'image ou idée de Dieu. Cette correction de la pensée par la perception des divines qualités de l'être réel est la méthode qu'on emploie dans la pratique de la Science Chrétienne et dans son ministère de guérison. Mais il ne faut jamais permettre que le processus de guérison soit entravé par le mélange apparent de la vérité et de l'erreur, ce qui arriverait si l'on personnalisait l'erreur ou le mal et qu'ensuite on condamne cette personnification. A ce sujet, notre Leader dit (Miscellaneous Writings, p. 117): « Celui qui étudie la Science Chrétienne doit d'abord séparer l'ivraie du froment; il doit discerner si la pensée, le motif et l'acte proviennent du faux ou du vrai mobile — de l'intention et de la volition données par Dieu; il doit arrêter le premier et obéir au dernier. Ce faisant, il n'errera pas dans la pratique. »

Ainsi vaincre le faux sens de condamnation ne signifie pas fermer les yeux sur l'erreur et le péché, refuser de les manier ou leur chercher des excuses. Mais il faut purifier sa conscience du penser condamnatoire qui tendrait à devenir une habitude, entretenant les erreurs au lieu de les détruire. Nous devons aussi comprendre que l'homme réel n'a jamais été condamné, qu'il n'est point sous une loi de condamnation ou de châtiment; qu'en réalité il n'existe ni entendement mortel qui distribue la condamnation, ni péché ou maladie qui soient la peine des prétentions erronées de condamnation. Cette vérité a pour effet de nous affranchir. Chasser la crainte, c'est faire disparaître les conditions physiques erronées qui l'exprimaient. Le prétendu châtiment cesse lorsque la Vérité corrige la fausse croyance.

Ici comme dans tout ce qui regarde la pratique chrétienne, notre Maître, sous la direction de l'Entendement divin, nous a donné le meilleur exemple. Il condamnait l'erreur en la réprouvant, chaque fois que ce blâme était nécessaire pour guérir. Mais il exprimait l'amour et l'infinie compassion de Dieu; il disait à ceux qui se montraient sensibles au pouvoir de la Vérité — et nous devons apprendre à dire comme lui —: « Je ne te condamne pas non plus; va, et ne pèche plus. »

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