« L'Ange... jura... qu'il n'y plus de temps »: quelques traducteurs du Nouveau Testament rendent cette phrase de la manière suivante: « Il n'y aurait plus aucun délai, » indiquant que les conditions mentionnées dans la prophétie sont susceptibles de s'accomplir immédiatement. Qu'on accepte cette traduction moderne ou celle plus ancienne qui semble impliquer la cessation complète du temps, il est certain que comme le déclare Mary Baker Eddy à la page 598 de Science et Santé, « le temps est une pensée mortelle, dont le diviseur est l'année solaire. » En outre, à la page 468 du même livre, nous trouvons ce passage: « L'éternité, non le temps, exprime la pensée de la Vie, et le temps ne fait pas partie de l'éternité. L'un cesse dans la mesure où l'autre est reconnue. Le temps est fini; l'éternité est pour toujours infinie. »
Comme on le voit d'après ces citations, ce qu'on croit d'ordinaire être le temps n'est qu'un concept fini de l'entendement humain, tandis que l'éternité est le fait spirituel, infini. L'éternité est réelle, le temps irréel. Donc toutes les conclusions fondées sur la croyance à l'existence réelle du temps sont inexactes. De même, au sens absolu, toutes les expériences ou les situations dans lesquelles le temps joue un rôle sont erronées. La Bible déclare que « les choses visibles »―les objets matériels perçus par les sens―« ne sont que pour un temps, mais les invisibles » ―celles qui sont cachées aux sens matériels―« sont éternelles. » Par conséquent, ce qui est fini, matériel, mortel; ce qui semble avoir un commencement et une fin; ce qui paraît exister dans la durée ou pour un temps―toutes ces choses-là ne sauraient être réelles, au sens absolu du mot. Ce qui est limité ou sujet aux limitations n'a jamais eu aucune réalité divine. Donc le corps matériel et ses conditions maladives et mortelles ne sont point réels; autrement dit, ils n'ont pas de substance spirituelle ou divine. S'ils avaient cette substantialité, ils seraient indestructibles, éternels.
Tous les genres de maux prétendus physiques exigent du temps pour exister et se développer. Afin de paraître réelle, la maladie doit d'abord avoir une origine ou une cause, puis une place où elle se manifeste, ensuite du temps pour se perpétuer, et finalement une loi qui la soutienne. Selon la Science Chrétienne, la maladie n'a aucun de ces éléments. Dieu, l'Entendement divin, est l'unique cause; étant infiniment bon et parfait. Il ne cause ni maladie, ni douleur, ni souffrance. Puisque tout est Entendement et ses idées spirituelles parfaites, il n'existe pas de matière ou de corps matériel dans lequel ou sur lequel la maladie puisse soit être soit régner. Il n'y a pas de temps où la maladie puisse exister et se développer, car ce n'est point le temps mais l'éternité qui est le fait divin toujours présent. Aucune loi ne perpétue la maladie, parce que toute loi réelle est la loi de Dieu, du bien infini,―par conséquent la loi de la santé et de l'harmonie perpétuelles. On voit ainsi que le mal se manifestant sous forme de péché, de maladie ou de mort, n'a ni origine, ni histoire, ni continuité. Il est maintenant irréel; il l'a toujours été et le sera toujours.
La pathologie s'intéresse à l'histoire hypothétique de la maladie envisagée comme un fait matériel; la Science Chrétienne, la Science de l'être montre que la maladie n'a pas d'histoire, et révèle que la santé est le fait spirituel, éternel, immuable. Reconnaître ce fait, le comprendre clairement tel qu'il existe aujourd'hui, tel qu'il a toujours existé et existera pendant toute l'éternité, voilà qui opère dans les circonstances humaines, par la pratique de la Science Chrétienne, en tant que loi de guérison, annulant d'une manière immédiate, complète et permanente la croyance aux conditions maladives prétendues invétérées ou chroniques. Reconnaître ainsi le fait éternel et spirituel de la santé, et par suite comprendre que la maladie n'a jamais réellement existé, détruit la croyance aux rechutes ou au retour de conditions maladives. Puisque la maladie n'est jamais réellement arrivée, il n'y a évidemment aucune vérité dans la croyance qu'elle pourrait revenir. Ainsi la Vérité n'offre aucune base à ce qui paraît être un mal intermittent ou récurrent.
La croyance au temps comporte la croyance à des périodes, à des cycles ou phases. Liés par ces fausses opinions, les mortels sont en apparence victimes de prétendues lois qui semblent faire revenir périodiquement certaines mauvaises conditions financières, économiques ou sociales. Cette croyance est sans fondement parce que dans la vérité il n'y a pas de temps où le mal quel qu'il soit puisse arriver ou reparaître. Donc la croyance à la périodicité du mal ne repose sur aucune base réelle. Le bien est tout ce qui existe, maintenant et à jamais.
Dans l'Entendement divin, les époques, les périodes les anniversaires―jours de naissance ou de mort―sont inconnus. L'homme coexiste avec Dieu. Il a toujours existé dans la plénitude éternelle de l'être; il est aussi immortel que son Principe, l'Entendement divin. En réalité, la continuité parfaite et harmonieuse de l'existence est le fait éternel, ininterrompu. L'être réel ne comporte ni passé regrettable, ni avenir inquiétant; l'éternel maintenant seul existe. « Mes bien-aimés, nous sommes dès à présent enfants de Dieu. » Les fils de Dieu, les idées de l'Entendement divin, ont la vie, le mouvement et l'être dans l'union consciente avec la Vie éternelle, immuable. Notre Leader dit à la page 584 de Science et Santé: « Les objets du temps et des sens disparaissent dans l'illumination de la compréhension spirituelle, et l'Entendement mesure le temps d'après le bien qui se déroule. » Et le Psalmiste écrit: « Voici la journée que l'Éternel a faite: livrons-nous à la joie et à l'allégresse! »