L'une des choses qui tourmentent et limitent le genre humain auquel elles suscitent force épreuves, ennuis, tracas et malheurs, c'est la notion du hasard, la superstition d'une chance bonne ou mauvaise, la croyance inculquée par l'éducation que les événements arrivent par aventure. Le concept de chance sert souvent à pallier les fautes d'omission ou de commission; en outre, beaucoup l'admettent parce qu'ils croient pouvoir expliquer ainsi les accidents. Or plus on emploie ces excuses et ces explications, plus augmentent les craintes de l'humanité et son sentiment d'impuissance. Il ne peut guère en être autrement, car si la chance était vraiment une cause, une influence ou un effet, les hommes auraient bien lieu de craindre. Mais la Science Chrétienne a révélé clairement et démontré d'une manière concluante le caractère illégitime de ces croyances et des craintes qu'elles occasionnent.
Conformément à la raison, cette Science déclare que tout effet ou manifestation implique une cause antérieure; que même en ce qui concerne les circonstances humaines, la causation est essentiellement, exclusivement, de nature mentale. Puis la Science Chrétienne offre à l'homme le correctif scientifique des craintes et de l'inharmonie, ainsi que la possibilité de gouverner spirituellement sa propre pensée, car elle proclame cette grande vérité: Dieu, le bien, est l'unique Entendement, la source de toute idée ou pensée véritable et douée d'influence. Mrs. Eddy signale clairement ces faits lorsqu'elle déclare à la page 424 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Les accidents sont inconnus à Dieu, l'Entendement immortel, et nous devons abandonner la base mortelle de croyance et nous unir à l'unique Entendement, afin de remplacer le sens du hasard par le vrai sens de la direction infaillible de Dieu et ainsi faire paraître l'harmonie. »
Ces enseignements protecteurs et rédempteurs sont des plus nécessaires dans toutes les conjonctures humaines; en effet, la croyance générale associe la notion de chance ou de hasard non seulement avec les accidents mais avec la maladie, les difficultés commerciales, les écarts de conduite et bien d'autres peines auxquelles est sujette l'humanité. Lorsqu'une personne est atteinte d'un mal dont elle n'avait jamais entendu parler, il semble peut-être que c'est là un effet du hasard; mais la Science Chrétienne montre que sous la manifestation physique on trouverait la croyance à cette maladie, généralement acceptée par les mortels. Du reste la guérison du mal grâce au traitement de la Science Chrétienne vient confirmer cette manière de voir, car le traitement en question tient compte des causes mentales et non des effets physiques.
Après avoir été longtemps asservie par une forme de péché extrême et dégradante provenant de la croyance à une hérédité malencontreuse, une personne fut libérée par la Science Chrétienne lorsque l'erreur fondamentale put être atteinte au moyen de l'intelligence spirituelle qui en montra le néant. Dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, la Science Chrétienne discrédita complètement la croyance que les hommes sont victimes de la chance ou du hasard, car cette déclaration biblique concernant l'homme est immuablement vraie: « Tu [Dieu] lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains; tu as mis toutes choses sous ses pieds. »
L'empire que l'homme a reçu de Dieu fut pleinement démontré par Jésus-Christ, qui maîtrisa le péché et la maladie, les tempêtes en mer et les violences de la haine, les craintes et la fatalité. Le Maître montra le chemin à l'humanité; or il ne croyait certainement point au hasard, à la chance; il savait que Dieu gouverne en tout temps et dans toutes les situations. Il pensait d'une manière correcte au sujet de quoi que ce fût; et la Science Chrétienne indique comment chacun peut avoir l'Entendement que reflétait Jésus-Christ; elle donne des instructions spirituelles permettant aux hommes de penser comme le Maître l'eût fait dans des circonstances analogues.
La Science Chrétienne déclare ouvertement qu'aucun accident n'est inévitable; elle montre à ses disciples qu'ils peuvent affronter résolument la croyance générale au hasard, et qu'ils la surmonteront s'ils acceptent avec reconnaissance ce fait exposé par Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 480): « La conscience, de même que l'action, est gouvernée par l'Entendement, — est en Dieu, l'origine et le gouverneur de tout ce que révèle la Science. » Pour adhérer d'une manière conséquente à cette vérité spirituelle, il faut que le disciple conforme ses pensées l'Entendement divin et prouve ainsi que Dieu gouverne. Régie par le divin Principe, sa mentalité s'affranchit de la crainte, du trouble, de l'agitation, de l'opiniâtreté; c'est ainsi qu'il évitera les accidents, car ce sont des erreurs de ce genre, non la chance ou le hasard, qui jettent le trouble dans les circonstances humaines.
Il arrive bien souvent qu'un négociant obtienne un sens légitime d'empire sur ses affaires lorsqu'il apprend par la Science Chrétienne que rien n'est l'effet du hasard, parce que toutes les conditions commerciales résultent de la pensée. Du fait qu'il apprend et utilise cette grande vérité: Dieu, le Principe, est l'unique Entendement, la source de toutes les pensées véritables, — il élimine de sa conscience, et par conséquent de ses affaires, les perturbateurs qui s'appellent la crainte, l'égoïsme, la cupidité, l'injustice, la confusion. En vérité, « il règne, le Seigneur Dieu tout-puissant. »