Un jour que l'auteur regardait des enfants occupés à leurs jeux, elle observa qu'ils perdaient beaucoup de temps à discuter et à se quereller concernant le choix d'un chef. On voyait que plusieurs désiraient conduire la bande, de sorte que la discorde et le mécontentement paraissaient régner dans ce petit groupe. Ceux qui se montraient humbles et doux étaient beaucoup plus libres, plus heureux que leurs compagnons.
Une autre fois, des enfants jouaient sous la direction d'un surveillant attitré et le tableau était bien différent. Au lieu de passer presque tout leur temps à se disputer et à raisonner, ils commençaient sans délai chacun de leurs jeux. Les chefs n'étaient pas choisis parmi ceux qui voulaient régenter: c'étaient plutôt des enfants affectueux et réceptifs, qui se montraient dociles aux conseils du surveillant; aussi le jeu se déroulait-il dans l'harmonie et la joie. Ces deux incidents furent une bonne leçon pour celle qui les observait.
N'y a-t-il pas dans notre mentalité bien des fausses pensées prétendant occuper la première place et repousser les pensées réceptives qui cherchent le bien? Le dictionnaire explique que le mot « surveiller » signifie notamment «avoir l'œil sur une chose pour la diriger. Si nous exercions avec soin la surveillance et la direction qui nous incombent, nous pourrions promptement chasser, grâce à la pensée juste, les fausses tendances autoritaires. Mais peu d'entre nous comprennent que la volonté humaine erronée et tyrannique ne fait qu'exprimer le prétendu entendement mortel et ses tendances impérieuses.
Si lorsque nous nous efforçons de nous attacher à la pensée juste, la lutte semble se prolonger, sachons qu'en nous attachant à la vérité sans jamais céder aux pensées fausses, nous acquerrons beaucoup de force mentale et morale, nous atteindrons un plan plus élevé et nous aurons la joie de dominer les circonstances. Lorsqu'il était à Péniel, Jacob, après avoir lutté toute la nuit contre l'erreur, refusa de laisser partir l'ange libérateur qui était venu à son aide. En d'autres termes, Jacob lutta toute la nuit pour s'attacher à la vérité, et ses efforts furent couronnés de succès.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 392), Mrs. Eddy nous recommande de garder « la porte de la pensée; » ceci n'implique-t-il pas que nous devons surveiller notre penser sous la direction de l'Entendement divin? Rejeter instantanément les moindres suggestions du mal, c'est faire l'office d'un bon portier. Quelle joie de comprendre que le vrai surveillant, c'est l'intelligence qui reflète Dieu! L'Entendement divin est toujours avec nous; il dirige, illumine et gouverne notre penser.
Dieu est l'Entendement de l'homme, et par conséquent l'homme ne peut exprimer que cet Entendement. Or si nous reflétons l'Entendement parfait, nous n'avons conscience que des pensées les plus hautes, les plus belles et les plus spirituelles. Dieu nous donne Ses idées; et ceci nous montre que l'intelligence spirituelle qui vient de Dieu est le grand, le seul surveillant du penser véritable.