D'après la Bible, la spiritualité est suprêmement désirable, et sa poursuite devrait constituer la véritable occupation de chacun. Théoriquement, la plupart des penseurs religieux acceptent ce fait. Mais le besoin continuel de nourriture, de vêtements, d'abri, sans parler d'une foule de choses plus ou moins superflues, encombre la pensée humaine au point que la généralité des hommes semble s'efforcer avant tout de produire ou d'acquérir des objets matériels — d'acheter ou de vendre. Ceci encourage le sens de cupidité, la lutte pour la possession de certaines choses; et la confiance qui repose sur cette base engendre soit une fausse sécurité soit un désespoir extrême.
Que celui qui cherche une foi plus élevée —« le royaume de Dieu et sa justice »— se tourne avec gratitude vers la Science Chrétienne: il apprendra que les affaires sont essentiellement une activité spirituelle sous le gouvernement de Dieu qui régit l'univers, y compris l'homme. Quelles que soient les urgences du problème humain, il faut obéir avec amour au divin Principe, accepter avec joie ce point de vue et l'exprimer d'une manière active. Cet emploi correct de la pensée produit un courage, une intelligence, une ingéniosité assez grands pour surmonter toutes les craintes précédemment extériorisées en tant que difficultés soi-disant insurmontables dans le triple domaine financier, industriel ou économique. Quand la Science Chrétienne développe la foi et l'amour à l'égard des valeurs impérissables de l'Esprit, les aspects purement matériels des affaires — les gains ou les dépenses — font place à des mobiles plus élevés; de même les efforts faits pour parvenir à la santé physique se subordonnent au désir de la spiritualité qui inclut nécessairement la santé. Ainsi la bonne marche des affaires et la santé corporelle se manifestent normalement, car elles sont parmi les choses qui « seront données par-dessus. »
C'est à Mary Baker Eddy que le monde doit la découverte du Principe et de la règle démontrant la Science des enseignements contenus dans les Écritures. La vision de notre Leader lui donna le droit d'affirmer clairement dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 406) que « la Bible contient la recette de toute guérison. » La Bible contient la solution de tous les problèmes, y compris celui des affaires. Le procédé qu'elle indique rend possible le développement de l'idée divine dans la conscience humaine. Le remède fait ses preuves dans les afflictions comme aussi dans les triomphes des hommes.
Dans les récits bibliques, la vie de Jésus-Christ occupe la première place pour l'originalité de la pensée et pour la grandeur des résultats obtenus. Il plaça devant toutes les activités légitimes la norme de la perfection. Le Maître fut un homme d'affaires d'ordre supérieur, le plus grand qui ait paru au cours des siècles. Venant comme Sauveur du monde, il n'eut garde de négliger ce qu'il fallait aux humains, tandis que lui-même envisageait sans anxiété le plus grand problème de tous les âges, parce que sa bonté spirituelle lui donnait confiance dans le pouvoir et l'accessibilité de Dieu. Sa méthode était purement spirituelle; cependant personne n'a compris comme lui le cœur humain, ne l'a si profondément ému et si complètement satisfait; nul n'a travaillé avec autant de compassion que l'humble Galiléen pour illuminer ce cœur.
Jésus-Christ parla de lui-même comme étant «le chemin »; c'est-à-dire qu'il montra le chemin où devaient marcher ceux qui le suivraient. Le pouvoir qu'il exprimait ne lui était pas personnel, car Jésus dit: « Le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui accomplit ses propres œuvres. » Il dit en outre: « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; » et ces paroles du Maître concernent tous ceux qui étudient aujourd'hui la Bible. C'était par le Christ, son moi divin, que Jésus travaillait et triomphait. Nous nous efforçons de le suivre dans la pensée spirituelle comme dans les actes, et nous exprimons ainsi toujours mieux notre vraie individualité. Le Scientiste Chrétien sait que les conditions matérielles, si désespérées qu'elles puissent paraître, ne sauraient accabler celui pour qui la grande affaire est d'atteindre à sa véritable individualité spirituelle.
Le Christ, l'idée spirituelle, illumina la conscience de Joseph et lui permit d'accomplir de grandes choses en Égypte. Joseph comptait sur Dieu, l'Amour infini. Cette confiance était son vrai capital. Toutes ses actions justes étaient inspirées par l'amour, aussi n'éprouvait-il aucun ressentiment envers ceux qui lui faisaient apparemment du tort. Il ne perdit pas son temps à gémir sur les inégalités économiques et sociales. Sa bonté véritable lui valut la liberté et l'avancement; elle lui donna la prévoyance et la sagesse qu'exige la qualité de chef, et fut une source de bénédictions pour tous ceux qui eurent recours à lui pendant les sept années de famine. Joseph pratiqua une conservation bien entendue: il conserva le blé non par esprit de spéculation, mais pour faire face au besoin futur qu'il prévoyait. La foi en Dieu, le motif louable, l'affection humaine — quelle puissance pour la justice représentaient ces éléments d'activité pratique et correcte qui amenèrent Joseph à pourvoir aux besoins des peuples!
Citons ici le cas d'un négociant dont le capital était représenté par la confiance en lui-même. Malgré ses efforts, il n'avait rien gagné depuis des mois, et sa situation devenait inquiétante. Craignant la faillite, il eut recours à la Science Chrétienne. Grâce à la patience, à l'amour, à la sincérité qui vinrent éclairer sa conscience, ses craintes se calmèrent; dès lors il sentit profondément l'obligation d'exprimer en tout temps la bonté, parce qu'il apprenait à aimer le bien et désirait en faire part à d'autres. Peu à peu le désir du gain matériel fit place au développement spirituel, qui devint le vrai mobile de son travail. L'anxiété au sujet de l'argent diminua, et la pensée du négociant se remplit d'une joie sereine. Bien qu'il n'eût encore rien gagné, les ressources nécessaires aux besoins de chaque jour vinrent par des canaux imprévus, comme une manne tombant du ciel. Il avait trouvé une source de pouvoir nouvelle pour lui, et ce pouvoir divin se manifesta bientôt par une abondance qui en était l'expression humaine. La crise mondiale semblait persister. Mais le négociant avait appris une leçon en Science Chrétienne: il savait qu'aucun assemblage de circonstances matérielles ne peut arrêter le penser spirituel.
Mrs. Eddy nous donne ce passage significatif: « L'exercice des sentiments — espérance, foi, amour — est la prière du juste. Cette prière, régie par la Science, non par les sens, guérit les malades » (Science et Santé, p. 206). Espérer que les affaires s'amélioreront, avoir confiance dans le résultat des efforts sincères, aimer son travail — tout cela est bien sans doute. Mais lorsque ces sentiments et d'autres du même genre prennent plus d'élévation grâce à l'étude de la Science Chrétienne, les affaires deviennent essentiellement la prière constante du penser juste. Jésus vivait une vie de prière, dont tous ses actes étaient la conséquence. Son espérance était sublime, sa foi inspirée, son amour ressemblait à celui de Dieu.
Rappelons-nous que chacun marche dans la direction où se portent ses désirs. Quand ceux-ci s'accordent avec la « recette de toute guérison » fournie par les Écritures, la justice domine de plus en plus dans le penser de l'homme, et ses affirmations du bien lui apportent la réalisation de la substance et des ressources. Lorsque notre pensée s'élève et qu'au lieu de répéter simplement des paroles, nous réalisons la vérité qu'elles expriment, nos sentiments se conforment à la Science divine et les résultats harmonieux sont immanquables.
Dans notre vie, la démonstration de la spiritualité doit venir en première ligne; et d'après les Écritures, cette affaire vitale supplantera tôt ou tard les autres concepts d'activité juste. Comme nous sommes fils de Dieu, notre héritage inclut une capacité spirituelle éternellement exprimée qui nous permet de discerner dans la réalité divine la coïncidence des besoins et des ressources. Un motif juste est en quelque sorte la semence des entreprises commerciales destinées à réussir; et lorsque la bonté sert de mobile, la crainte que le bien nous fasse défaut ne saurait prendre pied. Affermi par ces pensées justes, l'homme d'affaires dépend moins de son magasin ou de son bureau; pour savoir comment il doit procéder, il compte davantage sur son concept progressif de Dieu en tant qu'Amour et divin Principe. Comme il pense selon la justice, il s'élève au-dessus du mesmérisme d'après lequel la valeur des hommes dépendrait de l'argent qu'ils possèdent; il ne croit pas non plus que l'accumulation des richesses puisse satisfaire le besoin de pouvoir et de sécurité véritables. Tout ce qu'on peut acquérir contente rarement les désirs matériels, qui se portent toujours plus loin; mais la manifestation immédiate et constante du gouvernement divin dans les détails de la vie journalière supprime tout écart entre les besoins légitimes et les ressources, grâce à l'abondance venant de Dieu.
Dans Science et Santé (p. 95), notre Leader écrit avec une perspicacité pleine de tendresse: « Nous saluons l'accroissement du savoir et la fin de l'erreur, parce que même les inventions humaines devront avoir leur jour, et nous voulons qu'à ce jour succède la Science Chrétienne, la réalité divine. » La portée de cette vision a pour le genre humain la plus grande valeur. Avec toutes nos inventions, nos loisirs croissants, la transformation des vues touchant les métiers, l'industrie, les salaires et les machines, on voit poindre dans la conscience humaine cette vérité immortelle: il ne peut plus jamais y avoir manque d'occupation pour quiconque s'est mis au service du Père. Les ressources de celui qui pense selon la justice proviennent de la Vérité. Les fruits qu'il recueille sont ceux de l'Esprit. Il marche sans crainte et sans entraves, chantant le cantique des rachetés. Traversons-nous des temps d'épreuve? La victoire n'en sera que plus douce.
Nous sommes très reconnaissants de ce que Mrs. Eddy ait lu les Écritures avec une telle inspiration qu'à l'heure de la détresse, elle put instantanément quitter un lit de souffrances; mais peut-être n'avons-nous pas suffisamment compris l'importance de sa démonstration au point de vue des affaires; car c'est grâce à la même étude inspirée qu'elle prouva ses capacités dans ce domaine. Elle commença dans l'humilité et l'obéissance; elle accomplit de grandes œuvres et ne manqua jamais de rien. Elle fit face à toutes ses obligations, elle s'intéressa aux questions civiques et se montra fort généreuse. Guidée par Dieu, elle fit preuve d'une sagesse, d'une prévoyance et d'un jugement remarquables en ce qui concerne les affaires. La Cause de la Science Chrétienne progresse aujourd'hui parce que notre Leader a prouvé pour elle-même et pour tout le genre humain qu'obéir à la recette de la Bible révèle les ressources véritables de l'homme, qui suppléent à tous ses besoins. L'Église du Christ, Scientiste, est richement dotée; pas à pas elle éclaire le chemin, de sorte que tôt ou tard dans tous les foyers et dans tous les pays, le gouvernement de l'Amour divin s'établira par la vision spirituelle, par les mobiles et les désirs purifiés.
La lumière de la Science Chrétienne touche les horizons de la pensée avec une tendresse ineffable et de la manière la plus encourageante. Cette lumière est attestée par la bienveillance, l'altruisme toujours plus grand, les concepts meilleurs touchant le capital et le travail, et les nombreux courants humanitaires qui circulent dans le monde entier comme un fleuve d'amour. La construction de la nouvelle Maison d'Édition de la Science Chrétienne prouve notre gratitude en ce qui concerne ces progrès spirituels. Ce que des Scientistes Chrétiens appartenant aux professions les plus diverses ont accompli et font encore pour résoudre le problème des ressources est décrit dans des témoignages venant de toutes les parties du monde et destinés à paraître dans nos périodiques. En vérité, l'amour de notre Leader était vaste; et tous les départements de notre mouvement reflètent dans une certaine mesure son idéal concernant l'activité juste dans les affaires.
