La démonstration des ressources n'implique pas seulement la victoire sur une croyance au manque d'argent. L'approvisionnement véritable inclut tout ce qu'un Dieu plein de munificence donne à l'homme; reconnaître et prouver ce fait constitue la démonstration des ressources au sens le plus vrai de ce terme.
Trop souvent ceux qui cherchent à bannir de leur existence la pénurie considèrent cette erreur comme un fait, puis s'efforcent d'ériger sur le fondement d'une admission erronée un sens normal des ressources. Ils s'acheminent évidemment vers un échec. La voie scientifique consiste au contraire à reconnaître la présence des ressources infinies; et cette vérité essentielle doit être la base de l'activité juste qui détruira le faux sens de pénurie.
Bien des gens craignent le manque — cette nullité— plus que la maladie. Sans doute cette croyance de la race humaine remonte à l'époque où l'inanition et la famine étaient fréquentes. C'est un des mensonges fondamentaux de l'entendement mortel; et comme notre existence s'est beaucoup compliquée, il se fait sentir dans les activités les plus diverses. Pour détruire la peur du manque, il faut voir qu'elle est irréelle, et la nier; ensuite il faut reconnaître, accepter et démontrer le grand fait des ressources infinies.
Dans la pratique de la Science Chrétienne, lorsqu'il s'agit d'éliminer une maladie, nous travaillons non pour faire d'un malade un homme bien portant, mais pour arriver à comprendre que l'homme de Dieu est actuellement parfait; et ceci détruit la maladie. Quand nous nous efforçons de démontrer les ressources, la santé, l'harmonie dans n'importe quel domaine, admettons-nous la réalité du manque, de la maladie ou de la discordance? Cette admission expliquerait pourquoi nous n'avolpoons pas réussi à démontrer la vérité. Toutes les erreurs doivent être traitées de la même manière. Leurs phases ou leurs caractéristiques varient, et par conséquent demandent diverses applications de la loi divine; mais toute erreur doit être prouvée irréelle; son imposture doit être démasquée puis éliminée.
Au lieu d'accepter la pénurie, nous devrions la rejeter et prouver qu'elle est irréelle; qu'elle ne peut faire de victimes, décevoir les personnes ou les nations. Voyez l'inconséquence de la croyance mortelle! On admet que la pénurie est une absence de réalité, de bien; néanmoins on lui attribue de l'activité, une existence réelle. Ainsi dans la croyance nous donnons du pouvoir à la pénurie. Nous admettons que c'est l'absence de quelque chose, et pourtant nous lui donnons des qualités qui peuvent seulement appartenir aux choses réelles —à la réalité. Par exemple, le manque prétend être absence de paix, de contentement, de sécurité, d'abondance, et cependant il semble revendiquer avec insistance certaines qualités du bien, telles que l'activité et l'existence.
D'aucuns croient à tort que le manque doit être corrigé d'une autre manière que la maladie et représente un problème spécialement difficile. Mais une erreur ne devrait pas empêcher ou obstruer plus qu'une autre l'opération de la loi divine. Par conséquent le manque cède aussi bien au pouvoir de Dieu que la maladie. Si un homme qui croit avoir une maladie désire la vaincre par la Science Chrétienne, doit-il la considérer comme réelle et en parler? Ne doit-il pas plutôt la nier scientifiquement, affirmer la totalité de Dieu et la perfection de sa propre individualité spirituelle? Dans une situation de ce genre, le Scientiste Chrétien s'efforce de nier tous les symptômes matériels apparents, de s'assimiler ce qui est vrai et de l'exprimer dans la démonstration. C'est précisément ainsi qu'il nous faut traiter un problème de pénurie — en insistant sur le fait que nous sommes capables de démontrer les ressources.
Qu'est-ce qui souffre de pénurie? Un faux sens qui croit que l'absence de la Vérité est réelle. L'homme réel ne saurait connaître la privation du bien toujours présent. Ici l'on dira peut-être: « D'où vient donc la pénurie? » A quoi nous répondrons: « De nulle part, car au fait le bien est toujours présent. »
Il ne nous faut pas craindre d'analyser ce que le sens physique nomme pénurie et prétend être réel. Lorsque nous laissons le bien remplir notre conscience, nous pouvons dévoiler ce sens creux qui prétend à la réalité, et ne voir que le réel. Nous avons déjà constaté que la pénurie est simplement l'absence supposée du bien. L'important est d'admettre que dans l'être réel, chacun de nous est maintenant même l'image de Dieu et par conséquent dispose de tout le bien que Dieu donne à Ses enfants, héritiers de Son abondance. Il nous faut savoir que « toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. » Obéissons à ce commandement: « Habitants de la terre, faites tous monter vos acclamations jusqu'à l'Éternel; éclatez en cris de joie et psalmodiez! »
Admettre que le moi spirituel est le vrai fils de Dieu, soumis à la loi de l'héritage divin, joue un rôle essentiel dans la pratique de la Science Chrétienne. Il n'y a pas d'autre homme que l'homme de Dieu. Nous devons nous rappeler ce fait. Il n'existe pas deux êtres, l'un matériel et l'autre spirituel; il n'y a pas non plus mélange de deux éléments contraires. L'Esprit créa l'homme spirituel, et l'homme demeure tel qu'il a été créé. « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours. » Assurément, l'idée divine, l'homme, ne peut jamais éprouver l'absence des dons célestes que Dieu lui a faits.
Savons-nous que comme idées spirituelles nous sommes aux cieux, ou entretenons-nous le faux sens de vie dans la matière? Dans ce dernier cas, bien des croyances de limitations ou de pénurie se présenteront et devront être éliminées. Le sens de limitation a sa source dans la croyance que nous sommes en dehors du royaume des cieux, de la distance focale du bien. Puis la pénurie nous atteint et nous faisons des efforts pour regagner le ciel. Il nous faut soutenir et prouver ce qui est vrai concernant l'homme et les ressources qu'il tient de Dieu.
Certains d'entre nous croient pouvoir résoudre tous leurs problèmes excepté celui du manque; et ceci paralyse leurs efforts. Mais la loi de Dieu guérit le faux sens de manque aussi facilement que toute autre erreur. Ne donnons jamais à ce faux sens les armes dont il se servira pour nous nuire. La pénurie ne peut légitimement prétendre à la réalité ou au pouvoir, car elle n'est qu'une croyance d'après laquelle Dieu ne serait pas omniprésent. Cela étant, nous devons acquérir une meilleure compréhension de Dieu et de Sa présence constante afin de pouvoir renoncer à l'ignorance.
Les Scientistes Chrétiens emploient dans bien des domaines ces paroles inspirées écrites par Mary Baker Eddy (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 494): « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours. » En approfondissant la question, nous verrons que les hommes ont surtout besoin de surmonter le manque de compréhension touchant Dieu et le bien qu'il donne. Notre Leader écrit (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 186): « Soyez certains que Celui en qui réside toute vie, toute santé et sainteté, pourvoira à tous vos besoins selon Sa richesse et avec gloire. »
Il faut donc que nous apprenions à mieux connaître notre Père céleste. Jésus-Christ fit ressortir ce fait lorsqu'il dit: « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données pardessus. » Mais si nous cherchons premièrement « ces choses, » nous ne réussirons pas à trouver Dieu. Combien il importe de connaître Celui qui est la source infinie de tous les biens! Lorsque Son influence bénie remplit notre conscience, il ne peut y avoir pour nous d'absence du bien; et il est possible de démontrer maintenant que Dieu est le Dispensateur infini de tout ce qui est bon. L'homme — le vrai moi spirituel de chacun de nous — ne peut jamais manquer de rien, car l'homme est le reflet de Dieu.