D'instant en instant nous abandonnons soit une chose soit une autre, et la nature de cet abandon indique s'il s'agit d'un recul ou d'un progrès. Nous devrions toujours chercher à faire ce qui s'approche le plus du bien. Céder véritablement au plus haut concept que nous ayons du divin Principe, tel est le prix de la croissance spirituelle et de la paix mentale, car ainsi le sens personnel cède au sens spirituel.
En notre qualité de Scientistes Chrétiens, nous avons accepté le fait que Dieu est le seul créateur, et que Son image — l'homme spirituel — est vraiment le seul homme. D'où l'inéluctable obligation de nous associer mentalement avec cet homme réel, d'abandonner dans la mesure du possible, en pensée comme en action, tout ce qui ne fait point partie de la nature et d l'héritage de l'homme.
Grâce aux révélations de la Science Chrétienne, les pensées se détournent de la décadence matérielle pour s'orienter vers la renaissance spirituelle; et cette transformation est à la portée de tous les mortels, même s'ils sont tombés bien bas dans l'estime du monde ou sur l'échelle de la santé.
L'homme spirituel n'est point en conflit avec son créateur, car il n'est pas sensible aux tentations morales ou physiques. Il est toujours en complet accord avec la loi et le plan divins. Une fois ces points admis, nous trouvons la base du véritable abandon,— l'impulsion divine qui nous pousse à démontrer pas à pas la ressemblance compléte de l'homme à Dieu. Le Scientiste Chrétien vigilant refuse de rétrograder ou de penser qu'il est sujet à la maladie, au péché, à la stagnation. D'heure en heure il s'engage à céder mentalement et véritablement tout ce qui n'est pas compatible avec son plus haut sens de justice, à résister aux tentations sur la base de sa filialité spirituelle.
A la page 127 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy écrit: “Occupées par les élus de Dieu, les forteresses de la Science Chrétienne ne se rendront jamais à l'ennemi.” Le Scientiste Chrétien reste dans ce fort inexpugnable et s'attache sans cesse à la révélation de sa ressemblance à Dieu. Ainsi fortifié, il résiste à tout assaut mental dirigé contre sa santé, sa sérénité et l'intégrité qu'il tient de Dieu. Comment l'homme spirituel pourrait-il céder à une fausse conception de lui-même? Il n'y a jamais eu, il ne saurait y avoir de cession semblable: la chose est scientifiquement impossible.
La justification de soi-même est une des tendances mortelles qui s'opposent à l'obéissance envers ce que demande la Vérité: elle soutient avec insistance les arguments de la crainte, du prétendu tempérament, de la temporisation et de l'infidélité. Le désir d'avoir l'approbation des hommes est également ennemi du progrès. Lorsqu'on l'encourage, cette approbation personnelle engendre une paix trompeuse; et lorsqu'on la perd, c'est le malheur et l'humiliation. Les Scientistes Chrétiens renoncent de bon cœur à l'approbation mortelle, car il leur suffit d'être approuvé par Dieu, l'Entendement divin.
Quiconque doit lutter contre une prétention d'entourage difficile ou d'ambiance inharmonieuse, peut abandonner la suggestion de souffrance en déclarant qu'au double point de vue spirituel et humain, il est à l'abri d'un châtiment immérité. Les problèmes dans lesquels nous ne sommes pas seuls en cause semblent parfois d'une solution lente; mais la souffrance qu'ils produisent chez l'innocent peut être arrêtée par la réflexion de la Vérité et de l'Amour chaque fois qu'on leur donne la première place. La joie que ressent celui qui prouve sa parenté à l'égard du Père lui permet d'abandonner la tristesse qui prétendrait absorber ses pensées et les détourner de la Vie et du bonheur éternels.
Considérer les “signes des temps” comme des menaces pour le progrès humain, la prospérité et la paix internationale, c'est une tentation qui doit aussi être abandonnée et renversée, en vertu du fait qu'il existe une seule création et que, grâce aux lumières spirituelles, la volonté de Dieu doit inévitablement s'accomplir sur la terre. Le Scientiste Chrétien n'admet pas qu'il puisse y avoir deux créations, l'une où tout va bien et l'autre où tout va mal. Il renonce à ce double sens de l'unique création parfaite, et suit humblement la voie tracée par le Maître, pour qui le ciel et la terre ne faisaient qu'un; les pas de Christ Jésus étaient marqués par Dieu, et sur sa route jaillissaient la vie abondante, la santé, la régénération et la paix mentale.
Aucun Scientiste Chrétien ne devrait céder, fût-ce un instant, son droit et sa faculté divine de produire les fruits de l'Ésprit, se manifestant par une santé meilleure, des dispositions plus affectueuses, une norme de pureté plus élevée, une attitude véritablement scientifique à l'égard de ses semblables et des circonstances. La loi spirituelle récompense tout effort juste. La douleur, le chagrin, l'anxiété, ne devraient jamais être tenus pour vrais, car ils sont évidemment l'opposé du dessein de Dieu à l'égard de Ses enfants bien-aimés. Pour que nos démonstrations aient une base, il faut que l'inaltérable perfection de l'homme soit toujours présente à nos pensées et que nous nous identifiions avec cet idéal.
L'avancement spirituel implique tôt ou tard l'abandon complet du découragement, de l'improbité, de l'ignorance, de la crainte et de la présomption mortelle. L'abandon de ce sens personnel met en lumière l'identité spirituelle. Déjà des multitudes de Scientistes Chrétiens sont prêts à certifier que la diminution graduelle de la matérialité leur a donné “une huile d'allégresse au lieu du deuil, un manteau de fête au lieu d'un esprit abattu.” Plaçons donc une bonne garnison dans la forteresse de la Science Chrétienne et préparonsnous à l'abandon rapide de toute erreur.
