Un récit remarquable qu'on trouve au cinquième chapitre de II Rois montre qu'enfants et jeunes gens peuvent vraiment exprimer la divine activité du bien. La libération de Naaman le lépreux nous y est narrée, et une jeune captive israélite joue dans cette histoire un rôle d'une grande beauté.
Cette enfant avait été arrachée à son foyer et à sa famille par les ennemis de son peuple, puis obligée de servir dans la maison de celui que, selon le sens matériel, elle eût pu rendre en grande partie responsable de son malheureux sort. Nous savons en effet qu'elle servait la femme de Naaman, chef de l'armée syrienne. Mais la fillette aimait Dieu et n'éprouvait évidemment pas de rancune. Malgré les circonstances et l'entourage où elle se trouvait, elle était libre de servir le vrai Dieu, le divin Principe. Nous avons lieu de croire que loin de s'apitoyer sur elle-même, d'écouter les suggestions de ressentiment ou de vengeance, elle obéissait avec confiance à Dieu, à l'Entendement divin, et reflétait en pensée la liberté spirituelle, la bonne volonté et le pardon.
Nous apprenons dès le début du récit que Naaman était “honoré.” La jeune Israélite honorait sans doute le maître plein de noblesse et de bonté dont l'état lui inspirait une profonde sollicitude. De là sa prière fervente: “Ah! si mon seigneur se trouvait en présence du prophète de Samarie, celui-ci le délivrerait aussitôt de sa lèpre.”
Arrêtons-nous un instant pour méditer les belles paroles de cette enfant inspirée par l'Ame, dont le fervent désir était de voir son seigneur recouvrer la santé; certes nous nous rendrons compte alors que sa requête s'adressait virtuellement à Dieu, “source de toute existence et de toute félicité” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, p. 2). Cette vraie fille d'Israël avait dû voir clairement que Dieu est la seule puissance. Qui nous dit qu'elle n'ait pas prié humblement, dans le silence de son cœur, avant de parler en présence de sa maîtresse? Souvenons-nous que d'après le témoignage des sens, elle n'était qu'une captive au milieu de grands et puissants personnages. Écouterait-on le conseil d'une humble servante? Or le “subtil murmure” de la Vérité, s'exprimant par l'aspiration sincère d'un cœur fidèle, trouva un écho dans les sphères de la cour et parvint même jusqu'au roi. Si Naaman n'avait pas été prêt à croire que les moyens spirituels pouvaient le guérir, il eût cependant été forcé de respecter le désir du roi, d'obéir à son commandement; car il reçut cet ordre qui ne souffrait aucune réplique: “Va pars.” Quelle joie, quelle gratitude dut éprouver la jeune fille qui soutenait courageusement la cause de la Vérité, lorsqu'elle apprit que Naaman était vraiment parti pour chercher le prophète de Samarie! La fidélité avec laquelle elle servait le Dieu de ses pères devait triompher, et la guérison de son maître était assurée.
Ce noble exemple contient une leçon spéciale pour la jeunesse: en face d'une situation difficile, l'enfant était prête à se tourner vers Dieu, attendant de Lui le bienfait qui semblait si nécessaire. De même, les jeunes Scientistes Chrétiens doivent être pénétrés d'une conviction sincère et sans réserve touchant le bon vouloir et la capacité de Dieu pour guérir et sauver. Or ne sont-ils pas quelquefois induits à accepter la suggestion que leur jeunesse, ou peut-être leur manque d'expérience et de compréhension, les empêche d'entreprendre soit pour eux-mêmes, soit pour autrui, la solution de certains problèmes? A cet égard, une règle donnée par notre bien-aimée Leader est d'une valeur inestimable. Elle écrit à la page 542 de Science et Santé: “Que la Vérité découvre et détruise l'erreur comme Dieu le fait, et que la justice humaine se modèle sur la divine.” S'ils se tournent spontanément vers Dieu, les jeunes démonstrateurs du pouvoir divin peuvent être sûrs que Son grand et parfait amour inspirera à eux-mêmes et aux autres précisément ce qu'il faut faire pour que l'harmonie soit reconnue et manifestée.
Séparée des hypothèses humaines et de leurs complexités déconcertantes, la vérité par elle-même est si simple que les plus jeunes enfants sont capables de l'énoncer d'une manière exacte, efficace, pourvu qu'on leur ait correctement enseigné la Science Chrétienne. Aussi tout sens importun prétendant que notre capacité spirituelle est bornée devrait-il être chassé à l'instant et remplacé par la compréhension de ce fait: l'amour désintéressé implique toute l'intelligence qu'exige une situation donnée, car l'Amour divin exprime l'intelligence. “Que la justice humaine se modèle sur la divine,” ceci signifie qu'il ne faut pas retenir la parole qui libère. Et le fait d'être jeune n'exempte personne du devoir sacré qui consiste à saisir toutes les occasions que Dieu nous donne de refléter le bien. Cependant des paroles correctes prononcées à voix haute ou dans le silence, ou même quelques actes de bonté et d'amour, ne suffisent pas à rendre la prière efficace. Ce qu'il faut, c'est le désir sincère et profond de faire du bien à son semblable uniquement à cause de l'Amour, de partager généreusement et par pure reconnaissance notre acquis de compréhension spirituelle, ce précieux don divin. Alors la prière apporte vraiment sa récompense assurée — la paix, la santé, l'abondance du bien pour tous, selon le plan de Dieu.
